On a lu pour vous "Le système Guérini" de Renaud Muselier

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le 27 Oct 2011
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On a lu pour vous "Le système Guérini" de Renaud Muselier
On a lu pour vous "Le système Guérini" de Renaud Muselier

On a lu pour vous "Le système Guérini" de Renaud Muselier

Nous avions d’abord demandé à pouvoir publier quelques bonnes feuilles en avant-première. Malgré l’accord de l’auteur, on les attend toujours. L’éditeur JC Lattès devait également nous faire parvenir en début de semaine un exemplaire de l’ouvrage, il a dû se perdre quelque part. Nous n’avons donc pas pu profiter comme quelques uns de nos confrères de ces petits avantages réservés à la presse, et nous avons donc attendu la sortie officielle hier, et débourser 17 euros pour acheter un des premiers exemplaires du « Système Guérini » par Renaud Muselier.

Précisons : dans une librairie du 8e arrondissement, en plein coeur du système Muso, où l’importante mise en place témoignait des ambitions de l’auteur et de l’éditeur pour ce lancement. A part l’obligatoire interview dans La Provence, la promo a néanmoins été assez faiblarde. L’auteur ayant préféré partir aux antipodes assister à la triste défaite d’Auckland que faire le traditionnel tour des médias, et ironie du sort, Jean-Noël Guérini, le héros du livre, lui a piqué la vedette, grâce à son vrai/faux come-back au Paquebot bleu, le jour de la sortie du livre.

Le Guérinigate pour les nuls

C’est donc parti pour 264 pages, qui se lisent en 3/4 heures selon que vous connaissiez l’affaire ou pas. Car c’est surtout là le principal intérêt du livre, être une sorte d’affaire Guérini pour les nuls. Après la traditionnelle référence à Albert Londres en introduction, ça démarre par la fameuse scène où Muso-raconté-par-Muso offre Gomorra à ce pauvre Caselli « Tétanisé , livide Eugène Caselli bafouille péniblement (…), avant de jeter l’ouvrage par terre« . Et ça finit avec la prise du Sénat par les socialistes, avec un petit coup au passage pour le nouveau président Jean-Pierre Bel qui « a pris sans états d’âmes les voix de Messieurs Guérini et Andréoni« .

Aucune révélation donc, mais cette histoire pourtant complexe est parfaitement racontée et synthétisée au travers les différents chapitres. Un exercice difficile, car le sujet n’est pas facile à décrypter, compte-tenu de ses ramifications multiples, ses rebondissements, le nombre de ses acteurs, et on en parle en connaissance de cause. Donc soit Muso a un vrai talent caché pour ce type d’écriture, et il devrait peut-être envoyer son CV à Médiapart, soit il a un bon nègre. Au choix.

Une belle boulette à la page 167, nous fait penser que en tout cas Muso n’a pas dû écrire tout tout seul, ou au moins pas tout relire, quand il revient sur les cantonales : « A Notre-Dame du Mont, dans ma circonscription, le député PS Jocelyn Zeitoun, tombe au premier tour, au profit de Solange Biaggi« . Zeitoun n’est pas député, ni même socialiste, ce qui n’a évidemment pas échappé à Muselier.

Super Muso

Sinon ce récit chronologique des turpitudes des Guérini’s brothers est entrecoupé (où serait l’intérêt sinon…) de quelques flashback sur la carrière de Renaud. Son engagement en politique, il le doit à ses études de médecine, à cause d’un étudiant de l’Unef « aux cheveux longs, look négligé voire sale, allure dégingandée » (il a dû devenir depuis ce journaliste de Libé décrit par le mentor de Muso Jean-Claude Gaudin…) qui veut déclencher une grève à cause de « l’augmentation du prix du papier à rouler« . Devant cette honteuse injustice (« il devrait pouvoir comprendre ma volonté d’aller en cours et de réussir mon année ») notre bon Muso s’engage dans le syndicalisme étudiant pour battre ces sales gauchistes de l’Unef. Et forcément il « rafle tous les sièges de toutes les années de médecine. La victoire est totale« . Sortez les mouchoirs.

Après cet exploit, super Muso reviendra également sur ses trois années passées comme secrétaire d’Etat aux Affaires Etrangères, où entre-autres morceaux de bravoure il devinera la date de l’intervention américaine en Irak « à quinze jours près« , grâce à une discussion avec l’Emir du Qatar. Trop fort. « Là-encore, ce n’est pas le diplomate qui a obtenu cette information, c’est le politique. Il faut savoir oser. Un peu de courage et d’obstination apportent toujours des résultats« . Et oui, et oui. On cherche encore cependant le rapport avec la décharge du Mentaure…

Gaudin victime collatérale

Episode plus douloureux, sa défaite à la présidence de MPM « le hold-up du siècle » dont Muselier disculpe d’une éventuelle trahison Jean-Claude Gaudin, contrairement à une tenace rumeur marseillaise et au-delà « jusqu’à l’Elysée » , ce qui montre au passage dans quelle estime notre bon sénateur-maire est tenu en haut-lieu. En tout cas, Muso n’y croit pas, mais pas forcément au nom des qualités morales de Jean-Claude : « je ne peux pas croire en sa trahison parce que je connais bien l’homme et je le sais trop habile« .

Eh, eh. Gaudin qui, à côté des Guérini’s Bro, est la victime collatérale du bouquin, où il se prend une balle perdue toutes les 20 pages. Ce pauvre Jean-Claude qui cherche généralement à calmer les ardeurs de notre héros plutôt que de le soutenir, comme lorsque Muselier porte plainte contre Alexandre Guérini lors du truculent épisode du Cercle des Nageurs : « Il (Gaudin ndlr) ne comprend pas pourquoi j’ai informé le procureur et me conseille de ne pas m’entêter ». Un Gaudin dépeint par son ex-premier adjoint comme pas bien courageux, mais aussi dénué de sens politique, ayant joué Balladur contre Chirac, comme le relate bien cruellement cet épisode de 1995 quand Chirac est au plus bas dans les sondages et qu’il vient en meeting à Marseille : « Jean-Claude Gaudin n’avait pas daigné se déplacer. Il s’en est mordu les doigts par la suite« . Muso lui évidemment est resté fidèle au grand. On attend avec hâte les mémoires de Jean-Claude.

Bogota

Pour le reste, Muselier envoie évidemment très fort sur Alexandre Guérini, et explique avoir été clairement menacé et à plusieurs reprises. « Les menaces n’ont jamais cessé, bien au contraire. A la fin du mois de mai, maître Xavier Cachard, le sénateur-maire Bruno Gilles et moi-même sommes invités à la gendarmerie. Les agents ont reçu une lettre anonyme les informant que la bande d’Alexandre était en train de monte
r une opération contre nous. Nos photos à tous les trois circulaient depuis quelques temps dans les milieux les moins recommandables »
.

Et quelques pages plus loin, Muselier raconte qu’un de ses amis aurait surpris une conversation entre deux magistrats : « Muselier, ils s’en débarrasseront après« . Et son ami et avocat Cachard de conclure : « ce n’est pas Naples, c’est Bogota« . Paranoïa ? Vrai risque ?  Victimisation histoire de passer pour un héros ? A chacun son opinion. On reste de notre côté toujours un peu sceptiques sur ce genre de déclarations à la « José D’Arrigo ». Mais on est peut-être de grands naïfs.

2014 et la limitation des mandats

Après un avant dernier chapitre consacré à Marseille « le diamant » en forme de programme électoral pour 2014, le dernier conclut sur ses recommandations pour que le « système Guérini » ne puisse se reproduire , comme la limite dans le temps des mandats exécutifs (pas plus de deux, comme la présidence de la République), et le souhait que « les élus de la République aient un mètier indépendamment de leur carrière politique. C’est le meilleur gage de leur sincérité et de leur autonomie. D’un engagement vraiment désintéressé » .

Un nouveau coup de poignard du dauphin à son ami Jean-Claude, qu’il finit d’ailleurs à la tronçonneuse quelques lignes plus bas : « Il est temps de bâtir un grand projet pour les Marseillais, avec une équipe expérimentée, forte de compétences multiples, qui aura suffisamment d’autorité et de légitimité pour bousculer les habitudes, imposer les changements nécessaires et justes ». Le retour d’Auckland promet d’être chaud à l’Hotel de Ville. Rien que pour ça ce livre vaut bien ces 17 euros.

Un lien « les Guérini ont mis en place un système mafieux » l’interview de Muso dans le Fig Mag de ce week-end

Un lien Plus facile à lire que 230 pages, moins orienté politiquement, notre schéma interactif (déjà partiellement dépassé par les nouveaux rebondissements) du Guérinigate

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Commentaires

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  1. kerozene kerozene

    J’ approuve de la proposition de Monsieur Renaud Muselier de limitér les mandats politiques dans la durée. C’est le meilleur rempart contre ce que déja Montesquieu théorisait et dénoncait dans “l’ Esprit des Lois” comme une derive previsible des démocraties, à savoir la professionalisation des hommes politiques qui confisquent le pouvoir aux élécteurs.

    On atteint aujourdh’ui en France une limite absurde et ridicule du système où une Ségolène Royal , femme politique depuis 30 ans, ose, un an en avance, reclamer la Présidence de la Chambre des députés, où un François Fillon, homme politique dans la Sarthe depuis 30 ans, vise une élection à Paris…

    Il faudrait que Monsieur Muselier donne l’ exemple en sortant de manière eclatante du monde politique.

    Il rentrerait dans l’ histoire comme son grand père, l’ Amiral Muselier, qui n’ avait pas hesté a demissionner pour ne pas cumuler ses mandats.

    Et devrait montrer la voie à une evolution legislative.

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  2. Oursin Oursin

    Brrrrr! quand je pense que ce mec est le prochain maire de Marseille, Brrrrr! ça fait froid dans le dos! Presque on en viendrait à souhaiter que Gaudin s’accroche à son fauteuil une ultime fois. Parce qu’à gauche, ils l’ont déjà perdu la mairie, ils vont se tuer les uns les autres, jouer à se faire perdre. Et à ce jeu, ils sont super forts les socialos, et ils gagnent toujours!!!
    Guerini a certainement renoncer à briguer la mairie mais il ne va certainement pas permettre à qui que ce soit d’autre de sa “famille” politique de gagner.
    Donc, il nous faut choisir entre Muso et Gaudin. Et vite déménager!!!!

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  3. kerozene kerozene

    Cher Oursin,

    Ne desespere pas et rejoins moi pour militer pour une limitation des mandats politiques dans la durée.

    Ce qui renouvellerait de fait les vieux vieux ou les jeunes vieux politiques de Marseille.

    P

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  4. etranger etranger

    que « les élus de la République aient un mètier indépendamment de leur carrière politique”

    depuis combien de temps notre cher Muso a t il cessé sa réelle activité de médecin ?

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  5. M34 M34

    juste !
    je prefere aller voir mon médecin de quartier

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  6. reveur reveur

    Oursin, soyez tranquille il ne sera jamais maire de Marseille

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  7. pmo pmo

    Si j’ai bien compris il y a lieu tout d’abord,de féliciter le nègre de service …..car si l’on songe aux activités multiples de l’impétrant,sans parler de ses voyages au bout du monde(il doit cumuler un max de smiles !!!) comment notre Superman de la TREILLE peut-il faire face à l’ensemble de ses activités ? Ayant quelques soucis de santé,j’aimerais bien connaître la formule magique qui l’anime avec tant d’énergie….juste un peu,serait-ce trop demander ?

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  8. Chris Chris

    Le système Guérini ? Mais on s’en fiche on le connait, à ce point de l’histoire ce que l’on aimerait connaitre c’est le système MUSELIER, celui dont on va (probablement) hériter, comme l’on va sûrement ré-hérité du système SARKO pour la simple et même raison d’absence d’opposition crédible (les Verts, wouarf wouarf wouarf…).

    Voter CONTRE, voilà à quoi en est systématiquement réduit l’électorat français depuis des décennies…Du coup la majorité ne va même plus aux isoloirs…Vive le vote blanc.

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  9. Gérard Legendre Gérard Legendre

    Que l’on soit de droite ou de gauche on se doit de saluer le courage de M. Muselier.
    Déjà il avait été le premier à dénoncer les pratiques mafieuses des dockers.
    Il ose bousculer un système qui ne concerne pas uniquement les socialistes ou Marseille mais qui a atteint son paroxysme chez les socialistes à Marseille avec la complicité de tous les élus et militants socialistes et certains élus de droite.
    De nombreux hommes politiques marseillais de droite comme de gauche ont pris la réussite des méthodes politiques de Gaston Defferre pour modèle sans tenir compte que Defferre avait des pratiques dignes de la mafia et souvent dans un rapport de force physique.
    Il est tant que le personnel politique change ses pratiques à Marseille et à ce titre Muselier donne l’exemple

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  10. ava ava

    oh, je vais dire un truc mesquin, mais ce serait marrant (j’ai dit éclairant?) de trouver qui est le nègre de mumuse…

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  11. Ricou 24. Ricou 24.

    Ce mec est fou!
    Il souffre d’une maladie mentale.
    Je le plains.

    Ricou 24.

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  12. jean-bernard jean-bernard

    pas de montebourgois pour nous dire la celebre formule

    messieurs les sénateurs andrenoni et guerini doivent profiter de la presomption d’innocence?

    C’est vrai que les socialos qui n’ont pas encore gagnés en sont deja à se partager des postes…

    comment voulez vous être citoyens responsables lorsque l’on a affaire à des politiques de tous bords irresponsables

    guerini n’est pas venu tout seul

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  13. TONARA TONARA

    QUI a dit que les primaires des uns étaient terminées et que commencaient celle des autres !!!!

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  14. TONARA TONARA

    @oursin 12h15, il n’est pas le seul prétendant au siége de maire de Marseille, heureusement pour les Marseillais, le passé nous a montré qu’il ne peut-être élu…
    seulement nommé pour un poste …
    Les Marseillais en sont conscients.

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  15. Benjamin Benjamin

    Drôle Muselier qui se vante d’avoir gagné les élections en médecine face à l’UNEF. Quand on sait comment les corpos gagnent les élections étudiantes aujourd’hui, ça n’a rien à envier au “Système Guérini” 😛

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  16. céhère céhère

    Et le coup des terrains de l’AP-HM à Ste-Marguerite vendus peu cher à Muselier pour bâtir une nouvelle clinique pour son groupe, il n’y avait pas embrouille là ?

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  17. Ricou 24. Ricou 24.

    cher jexprime,

    Je vous reconnais être fidèlement attaché à Muselier, cependant reconnaissez qu’il a les pires difficultés à faire bien.

    Il est moqué dans la 8 ème, à l’UMP, par les journalistes et au Palais, à la mairie.

    Son parcours en fac de médecine est soumis aux pires commentaires (et vous le savez), son diplôme aussi!

    Ses amitiés avec certains acteurs de l’actualité judiciaire en cour est connue (et vous le savez), le clientélisme dans le 4 et 5 ème, à l’APHM aussi.

    Sa proximité avec des investisseurs en immobilier leur a permis acquérir des biens avec largesse et avantages et son opération à Maurice le poursuivra in fine.

    Il est du bon côté, mais tout va très vite.
    Un jour un juge de gauche, rouge vif, associé à un procureur en feront leur affaire sur l’hôtel de la doctrine.(à droite c’est sur l’hôtel de l’argent et du pouvoir).

    Sa vie est un conglomérat de peu, le mal, de rien et de virtuel.
    Je préfère 100 fois la vie d’Alexandre Guerini (même aujourd’hui), sa famille, ses amis que celle de Muselier.

    Il n’est pas un adversaire politique qui est craint ou respecté.
    Il est un adversaire pour son camp.

    Gaudin et Bertrand s’occupe de lui bien mieux que le PS et la gauche et au quotidien,il le maîtrisent avec vigueur et application.

    Mais je me répète je respecte votre attachement et votre fidélité.

    Ricou 24.

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  18. Marqueur Marqueur

    3/4 d’heure pour le lire vous exagérez… j’ai bien aimé le passage sur les surnoms et moins aimé les violences du frérot. Attendons la suite judiciaire pour rire jaune

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  19. jean-bernard jean-bernard

    il existe un feuilleton sur france 3 plus belle la vie,
    chacun s’est fait une idée sur l’originalite ou non de ce cette serie qui dure depuis je crois plus de 6 ans

    je regardais l’autre jour un épisode, et je vois, entends, qu’un certain jean noel, politicard vereux, essaie de faire interner sa fille apres avoir menacé de mort un sénateur….
    meme les scénaristes se foutent de nous,
    toutes ressemblance avec des personnes…………
    quelle belle image nous donnons dans le monde,
    et petite anecdote, cette serie est d’abord diffusée en belgique, suisse avant les français

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  20. amitiesdebogota amitiesdebogota

    C’est les élections aujourd’hui à Bogota. Honte à celui qui dans ce livre ose dire que Marseille c’est Bogota. C’est une insulte aux colombiens qui souffrent et ça montre bien le cynisme du marketing politique en France où on est prêt à oser comparer deux situations à des années lumières l’une de l’autre

    Qu’il y aille à Bogota faire le courageux…..

    Listes électorales gonflées de morts, financements douteux, scrutateurs tués ou achetés, les scandales n’ont pas cessé durant la campagne.
    Dernier en date : dans un département du nord du pays très touché par l’actuelle saison des pluies, 11 tonnes d’aide alimentaire ont été détournées et distribuées dans des meetings. Les narcotrafiquants et la guérilla marxistes qui se disputent le contrôle du territoire, lorsqu’ils ne sont pas alliés, n’ont pas été en reste.

    Au total 41 candidats aux élections ont été tués durant cette campagne, la plus meurtrière depuis huit ans.

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  21. joliette13 joliette13

    Très amusant un ouvrage sur un magouilleur par un autre magouilleur.
    A quand un livre de Guérini sur le système Musselier ??? Il pourrait avoir le temps de l’écrire s’il se décidait à enfin abandonner son poste

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  22. Jean Valjean Jean Valjean

    Une odeur de Sapin (Michel)

    Cette fois-ci, après le léger Scud de Michel Sapin hier, voici que le PS se décide de sortir de la honte en appelant Guérini à la démission. De l’air, enfin, du vent !

    Il mé fait de la peine,
    C’est la faute à Duchaine,
    Lé nez dans les ordoures
    La faute à Montebourg

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  23. effervescence13 effervescence13

    très intéréssant à lire !
    Une enquête de l’AFP met en cause un député UMP ? Censurée
    par Un collectif d’Acrimed, le 9 décembre 2010

    Le 9 juillet 2010 est soumise à la rédaction en chef France de l’AFP une première version d’une « enquête » intitulée « Un député UMP finance un programme de défiscalisation à l’île Maurice ». Le député en question n’est autre que Renaud Muselier, député de Marseille et vice-président de la commission des Affaires étrangères. Cette enquête (dont nous publions des extraits ci-dessous), ne sera jamais diffusée. Acrimed a enquêté à son tour… pour savoir pourquoi.

    I. Une ténébreuse affaire à l’AFP

    À la lecture de la première version de l’enquête, la rédaction en chef estime que « ce papier est un ovni », avance que ces « faits ne sont pas illégaux » et qu’il faudrait, pour le passer, une « accroche d’actualité » ou bien « une controverse suscitée par l’opposition ». Nous sommes alors au plus fort de l’affaire Woerth/Bettencourt…

    Le journaliste consulte alors des hauts responsables parlementaires et un membre de l’OCDE, ancien ministre de droite, qui refusent catégoriquement d’être cités, mais affirment que ce projet pose la question de l’origine des fonds. La référence à une ministre en fonction, proche d’un des protagonistes, est également retirée du papier. Le texte est remanié puis reproposé. Deuxième lecture : la rédaction en chef oppose un nouveau refus en se prévalant d’un accord « unanime de la hiérarchie rédactionnelle ».

    Début août, le directeur de l’information est alors consulté. Il ne s’oppose pas à sa diffusion mais énonce deux préalables : le soumettre au service juridique et avertir le PDG. « La réponse n’interviendra que fin août », dit-il. Le 17 septembre, la décision définitive tombe. C’est non, car pas assez « solide ». De son côté, le service juridique de l’agence émet un avis favorable.

    Pour connaître tous les points évoqués ci-dessus, le personnel aura dû attendre la publication, le 24 novembre, d’un communiqué de l’intersyndicale (SNJ, CGT, CFDT, FO, Sud, CFE-CGC), rapportant le témoignage d’un des journalistes concernés par la rédaction de cette dépêche. C’est à ce communiqué que nous nous référons dans ce qui précède.

    Auparavant, le 29 septembre le SNJ-CGT publie un communiqué publié ici-même, intitulé « Contre la mise en coupe réglée de la rédaction, organisons-nous ! ». La société des journalistes (SDJ) lui répond aussitôt en affirmant qu’il « posait de mauvaises questions ».

    Le 22 novembre, dans une réponse aux questions posées par de nombreux journalistes sur cette non-diffusion, relayées par la même SDJ, et à qui il demande que son courriel reste en interne, le directeur de l’information explique son refus : « le papier n’était malheureusement pas assez solide pour l’agence car il se place essentiellement sur le terrain de la morale politique à partir de faits qui laissent planer des soupçons […] », et « il n’y a, dans cette histoire pas de procédure judiciaire en cours, pas d’accusations, pas de polémique, etc. Bref, pas assez de factuel ». Il ajoute : « L’agence a-t-elle vocation à produire des papiers d’investigation ? Oui, et je souhaite les encourager. Mais si un papier met en cause nommément, il est nécessaire qu’il s’appuie sur des faits très forts ». Puis il conclut : « ce courrier que je vous envoie s’inscrit dans un débat interne, normal à l’agence, en ces temps où nous réfléchissons plus que jamais à nos contenus et à la segmentation de nos offres, au moment où nous allons entamer le développement d’un outil rédactionnel nous permettant de livrer davantage de contenus sur mesure ». CQFD.

    Durant toute cette affaire, le PDG ne s’est à aucun moment exprimé.

    Le 29 novembre, la rédaction en chef publie une note interne « afin de mieux mettre en valeur nos informations exclusives dans le flot de nos dépêches » et annonce que « le tag EXCLUSIF AFP, écrit en capitales, sera placé en début de titre ».

    II. Une ténébreuse affaire à l’île Maurice

    Acrimed est parvenu à se procurer le document controversé. À l’AFP, on jette cela à la poubelle, sans doute parce que ce n’est pas assez « exclusif »… Voici quelques extraits de ce document.

    « Un député UMP finance un programme de défiscalisation à l’île Maurice »

    « MARSEILLE, 1er août 2010 (AFP) – Le député UMP Renaud Muselier a fait bâtir à l’île Maurice des villas de luxe qui permettent à leurs acquéreurs d’y payer moins d’impôts, un investissement en porte-à-faux, selon des experts, avec la lutte menée par le gouvernement contre l’évasion fiscale. […]

    Comme le stipule une note fiscale sur le site internet du projet, leurs acquéreurs obtiennent un permis de résident mauricien permanent et peuvent opter pour l’imposition locale : ils ne paieront alors ni impôt sur la fortune, ni taxe sur les dividendes ou les revenus du capital, ni droits de succession. Interrogé par l’AFP sur d’éventuelles contradictions avec la politique du gouvernement, qu’il soutient, contre l’évasion fiscale, M. Muselier a répondu que Maurice figure sur la liste blanche des paradis fiscaux de l’OCDE et que le projet Belle Rivière respecte la convention de non double imposition en vigueur avec la France, signée en 1980. »

    Le projet de dépêche donne alors la parole à des « spécialistes de la transparence financière » et à divers acteurs qui tous mettent en cause l’opacité financière qui règne à l’île Maurice, certains affirmant que cette île est un véritable paradis fiscal.

    Ce n’est pas tout. Le programme « Belle Rivière » a été réalisé notamment par une société – Belle Rivière Estate – dont on peut consulter le site et que le projet de dépêche présentait ainsi :

    « Belle Rivière Estate, société de droit mauricien, est une filiale de la Société de recherches, d’études et de participations (Sorep), maison mère de la clinique Saint Martin à Marseille, propriété des familles Muselier et Giocanti. […] À l’époque, M. Muselier détenait plus du tiers du capital de la Sorep, selon des comptes déposés au registre du commerce à Marseille. Il était aussi secrétaire d’État aux Affaires étrangères – poste qu’il a occupé de juin 2002 à mai 2005 – et venait d’effectuer une visite officielle à Maurice, en octobre, d’après la chronologie 2004 du Quai d’Orsay.

    Interrogé par l’AFP sur cette concomitance, le député a nié tout lien entre sa fonction et les investissements de la Sorep. « Quand vous êtes membre du gouvernement et premier adjoint au maire de Marseille, vous ne pouvez pas tout faire en même temps. Je n’avais la tête ni à la clinique, ni à autre chose », a-t-il dit, renvoyant la paternité du projet à son associé, François-Michel Giocanti, PDG de la clinique Saint Martin, qui détenait aussi à l’époque plus du tiers du capital de la Sorep. […] »

    Armée de courage et de déontologie, la direction de l’information a donc refusé de diffuser ce document. Supposons que l’enquête n’ait pas été assez poussée. Que n’a-t-elle été poursuivie ? En tout cas, le projet de dépêche est solidement étayé et donne largement la parole au député mis en cause. Que faire de mieux ? À la direction de l’AFP, on cherche encore et, en attendant, on censure…

    Et Acrimed informe sur l’information.
    ET AUSSI : http://www.acrimed.org/IMG/pdf/204Censure_a_l_AFP.pdf

    http://www.acrimed.org/IMG/pdf/204Censure_a_l_AFP.pdf

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  24. Franck.a Franck.a

    Le livre de Muselier se lit effectivement en 3/4 d’heure. Pour l’écrire, il a fait une grande compilation des articles qui paraissent depuis un an dans les journaux, et pour le rendre plus ”intéressant”,et plus long ( car un livre de 50 pages on ne l’achète pas ) il nous fait effectivement son parcours scolaire, professionnel. Il nous rabâche sans cesse qu’il est 2ème dan de karaté ( à ce titre, j’aimerai bien le vérifier ) et que si il n’avait pas une grande maitrise de soi, il aurait violemment répliqué au CNM….. Bla bla bla. On a doit aussi à quelques chapitres de sur la ville de Marseille et l’acte héroïque de quelques personnages. Vous appelez ça un livre ???? Allons bon, il a juste cherché à se faire un peu de fric en surfant sur un fait d’actualité. Sur la canebière, aujourd’hui, on parle plus de l’expulsion de Valbuena que de l’affaire Guérini. Les journalistes nous gonflent déjà assez avec ça, alors qu’imaginait-il faire avec son livre ?

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