Nouvelle saison lancée pour les Mardis du Mucem
Nouvelle saison lancée pour les Mardis du Mucem
La nouvelle saison des Mardis du Mucem (musée des civilisations entre Méditerranée et Europe) a débuté hier soir, à la bibliothèque de l’Alcazar, sur le thème « Méditerranée, un nouvel ordre du monde ? ». L’historien arabisant Jean-Pierre Filiu, est intervenu sur le sujet « Les révolutions arabes, un an après ». Ses propos étaient basés sur son dernier livre intitulé Révolution arabe, dix leçons sur le soulèvement démocratique .
Diverses questions ont été abordées, de la place essentielle de la jeunesse et des réseaux sociaux dans les révolutions, à l’impact de la musique et en particulier du rap arabe comme moyen de diffusion des slogans révolutionnaires, en passant par un retour sur les « clichés auxquels on associe la charia. Pour commencer, la charia vous n’en avez pas une, vous en avez dix, vingt, trente. Elle dépend à chaque fois d’un contexte historico-politique précis ».
Au départ, Jean-Pierre Filiu avoue ne pas avoir immédiatement cru en « la révolution arabe ». Mais il se souvient encore avec délectation d’avoir « fait la fête toute la nuit » lorsqu’il a reçu le SMS « Ben Ali out. Ok ».
Quant à saisir l’origine de ces mouvements révolutionnaires, l’historien répond par une formule : « Le mur de Berlin des Arabes était le mur de la peur ». Et maintenant que celui-ci s’est effondré ? « On est au tout début d’un mouvement qui va comporter de très nombreuses séquences jusqu’à l’immense victoire des forces de la vie contre les forces de la mort. » Il précise : « Les systèmes étaient devenus fous. Un président à vie, c’est la mort de la nation. Les Tunisiens disaient en plaisantant qu’ils avaient un président « bac moins 4″. C’est le chômage des diplômés dans ces pays qui a été le facteur principal de soulèvement. » Après une heure trente de débat, Jean-Pierre Filiu conclut : « Il faut maintenant que les sociétés civiles prennent le relai en politique ».
Deux autres conférences auront lieu sur le même thème, toujours dans le cadre des Mardis du Mucem, à la bibliothèque de l’Alcazar, à 18 h 30 :
– Le 14 février 2012, avec l’invité Josep Ramoneda, philosophe et éditorialiste au journal El Pais, le débat sera organisé autour de la question : « Espagne, État de crise ? ». Il devra notamment répondre à la problématique suivante : « A l’heure où la péninsule ibérique connaît une crise grave, comment agir face aux inégalités et aux tensions entre le pouvoir économique et le pouvoir politique ? Quelle place et quel rôle pour la culture dans un moment de crise ? »
-Le 13 mars 2012, Takis Théodoropoulos, écrivain et éditorialiste pour l’un des quotidiens grecs Ta Nea (les Nouvelles), traitera le sujet « Grèce, le complexe du Parthénon ». L’invité évoquera notamment les manifestations place Syntagma à Athènes, mais aussi « les soubresauts de ce pays, berceau de la démocratie, qui fait trembler l’Europe, ses valeurs, son avenir… »
L’intégralité des Mardis du Mucem sera bientôt disponible en podcast sur la webradio de France Culture « Plateformes ».
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