Nouveau stade de l'OM : pourquoi Margarita Louis-Dreyfus vient pleurer misère chez Jean-Claude Gaudin

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le 28 Jan 2011
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Quand on dîne avec le diable, il faut avoir une grande cuillère, paraît-il. La négociation entre l’OM et la mairie de Marseille pour le futur loyer du stade Vélodrome, qui conditionne le montant que les Marseillais devront payer chaque année pendant 35 ans, vient de démarrer. Et pas sûr que les contribuables ne ressortent pas en short de cette négo entre la belle Margarita Louis-Dreyfus et notre bon sénateur-maire Jean-Claude Gaudin.

En réalité c’est Jacques Veyrat, le président du groupe de la veuve de RLD qui s’est invité à déguster la soupe au pistou, et en face c’est l’autre Jean-Claude – le secrétaire général de la mairie Jean-Claude Gondard – à qui le maire a prêté sa cuillère. Compte-tenu des états de service de Veyrat, il n’est même pas certain que Gondard sorte de l’auberge habillé, sauf peut-être de l’addition : c’est lui qui a apporté quelques milliards supplémentaires à la pelote de la famille Louis-Dreyfus, notamment dans les télécoms en rachetant à la casse les opérateurs naufragés de la bulle internet, qu’il a, après les avoir redressés à la hache et rassemblés dans 9 télécom, introduits en bourse, et enfin revendus à SFR. Surtout que la patronne de Veyrat va avoir de gros besoin de cash dans les mois qui viennent, et ne fera, contrairement à son défunt mari, aucun cadeau à Marseille. Récit.

Rachat de parts à plusieurs miliards

Comme nous l’explique les Echos de mardi dernier, Margarita, qui possède aujourd’hui 59% de son groupe, va devoir d’ici 2012 trouver quelques milliards pour pouvoir racheter la part des autres actionnaires familiaux minoritaires, qui en détiennent 41%, suite à un engagement pris par RLD avant sa mort.   »L’ancien patron charismatique s’était en effet engagé, via sa fondation, Akira, à reprendre leurs titres, sans en fixer le prix, par l’intermédiaire de puts (options de vente) », écrivent Laurence Boisseau et Elsa Conesa, les journalistes du quotidien économique. Qui ajoutent : « Un expert doit, le jour venu, en fixer la valeur, mais l’opération se monte à plusieurs milliards d’euros. Une somme que la fondation ne peut pas financer ». Nous voila prévenus.

Apparemment Jacques Veyrat serait en train d’étudier plusieurs scénarios, toujours selon les Echos, comme une introduction du groupe en bourse ou la fusion avec un concurrent. Pas le moment en tout cas d’aller se lancer dans des dépenses superflues et inconsidérées, qui plus est, dans un business à l’avenir incertain. Chez les austères héritiers de Léopold Louis-Dreyfus (qui fonda l’entreprise dans le commerce de blé en 1851 en Alsace, devenue une multinationale présente dans le négoce de matières premières, l’énergie, l’immobilier, employant plus de 10 000 employés dans le monde et pesant plus de 30 milliards de chiffre d’affaires), les milliardaires en short, ça ne les passionne pas plus que ça, contrairement à RLD. Eux ce serait plutôt, golf, pêche au gros et opéra.

Plan comm’

Pour faire passer la pilule aux Marseillais, Margarita vient de se lancer dans une jolie opération de comm’ et de lobbying, avec Vincent Labrune, président du conseil de surveillance de l’OM et spécialiste des coups médiatiques, à la manoeuvre. Ce spin doctor dans le civil au carnet d’adresses bien fourni vient de lancer la campagne, avec un papier sur lepoint.fr, signé Emmanuel Berreta, le spécialiste médiastombz, dont on se demande bien pourquoi d’ailleurs il écrit tout à coup sur l’OM et sur Marseille. Et si il s’intéresse désormais aux médias phocéens, on lui conseille d’aller lire la truculente interview de son patron Franz-Olivier Giesbert donnant une leçon de déontologie journalistique sur newsofmarseille, propriété du nouveau tycoon de l’internet local, l’indépendant Alexandre Guérini. Allez, on arrête, on se fait du mal.

L’article de Berretta nous confirme donc que « Margarita n’entend pas consacrer au club phocéen des sommes folles ». Mais aussi que ces histoires de rénovations « soulèvent un sacré problème pour les caisses du club ». Plus que pour celles de la ville de Marseille qui, c’est notoire, débordent ? En tout cas, en plus d’un loyer « quintuplé », la fermeture d’une partie des tribunes pendant les trois ans de travaux vont occasionner un « manque à gagner total de 24 millions d’euros », rappelle le journaliste. En oubliant que, comme le précisait l’avocat de la Ville Eric de Fenouil dans l’Express, avec ses places VIP et loges de luxe, le nouveau stade rapportera 15 à 25 millions de billetterie en plus. Par an.

Pour Emmanuel Berreta, c’est sûr, « dans ces conditions, le club devra faire des économies par ailleurs, vendre des joueurs, comprimer la masse salariale du club… On comprend bien qu’au bout du compte, ce sont les performances du club qui pourraient bien être impactées. » Bref, l’OM relégué en L2, Lucho revendu à perte : un cauchemar !

Retombées commerciales

Mais heureusement, on apprend fort opportunément en une de La Provence, le jour même de la venue de Margarita à Marseille, que c’est la « frénésie commerciale autour du futur stade vélodrome ». En gros que toutes les enseignes du monde entier font la queue pour venir s’implanter autour du stade, que les plus grandes marques se battent pour namer le vélodrome , et on annonce même autant de visteurs, que pour 2013, au moment des premiers délires, avant que tout le monde ne revienne sur des chiffres beaucoup plus prudents : « à l’année on estime que 10 millions de visteurs pourront passer dans ce temple du commerce » s’enthousiasme le quotidien de l’avenue Salengro. Allez l’OM !

Et en plus on apprend, toujours dans La Provence, que même si rien n’est vraiment clair dans la gestion des événements du futur stade, où la frontière reste floue entre régie publique et opérateur privé, ce n’est pas grave car «  un comité de coordination de la programmation doit impliquer les 2 partenaires (régie publique et opérateur privé ndlr). Ce qui ravira le syndicat Force Ouvrière (…) le conflit ne devrait pas avoir lieu« . Avec le nouveau stade, terminé les grèves à l’OM !  Ça tombe bien car il n’y en a jamais eu. Pas fous chez FO.

Dans cette bouffée délirante généralisée, on ne devrait pas attendre bien longtemps avant que Gaudin nous explique que le loyer de l’OM sera sans doute moins important qu’annoncé (8 millions d’euros), vraisemblablement avec une part variable, mais que nous nous y retrouverons grâce à de potentielles retombées économiques pour Marseille, beaucoup plus importantes que prévues. Vous pouvez préparer le chéquier.

Un lien Margarita Louis-Dreyfus s’inquiète des finances de l’OM sur lepoint.fr

Un lien Groupe Louis-Dreyfus, les différents scénarios à l’étude pour l’évolution de l’actionnariat sur les echos.fr

Un lien Naming : le Mans ouvre le bal en France avec le MMArena, sur la Cahier du Foot

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Commentaires

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  1. lejust lejust

    Beau dribble M. Boucaud !

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  2. geneker geneker

    si ils gèrent aussi bien le stade que la patinoire on n’a pas fini de payer ! et moi qui déteste le foot. Et encore un centre commercial avec des marques à la cons ! 0 € d’argent public que Caïpérinia Dreyfus (c’est facile…) se démerde seul.

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  3. Casanovette Casanovette

    Moi, je ne comprend pas Monsieur Boucaud, je ne comprend pas cette acharnement que vous mettez à vouloir sans arrêt protéger les deniers publiques face à ce fabuleux, extraordinaire, incrédibeule projet dont l’esthétique style … hum … chiottes à la turc gargantuesque, va nous permettre :
    1 – et d’une, d’avoir le cerveau un peu plus ramolli, c’est à dire, gagner en connerie (si c’était possible).
    2 – de deux, d’être un peu moins riche (si c’était possible),
    3 – de trois … de remplir les poches des affairistes qui pourtant, les ont déjà bien pleine mais qui ne se sont pas encore lassés du raquette fait au contribuable (qui du reste, n’est plus à une “déconvenue” près).
    4 – D’avoir des individus qui, grâce à ce bon traitement et son meilleur remède, l’exutoire des match, seront devenus un peu plus haineux, envieux, avide, exsangues, abrutis, fin près pour revoter pour leurs bourreaux .

    Merci qui ? Merci Gaudin qui n’a d’égale que la soupe qu’il nous sert : ” son contenant, le vase ( en l’occurrence, des chiottes) et son contenu, le vide” (ici, une belle merde) … sur un air joué au fluteau de ” c’était mieux avant, mais bien moins que pendant mais demain, c’est encore plus mieux que tout” … soupe qu’il nous sert mais qui n’est pas la même que celle servit à d’autres … en monnaie sonnante et trébuchante. Curieux !

    5 – Avec tout les dieux que nous avons sur cette terre … il en faudrait au moins un qui serve à quelque chose en venant poser son cul la dessus !!! Ou le sens d’une architecture enfin retrouvée ! 🙂

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  4. cani cani

    que la famille honore les volontés du défun !!
    moi marseillais je ne fais pas partie de cette famille

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