"Nous voulons développer un style hybride entre le manga et la BD franco-belge"

"Nous voulons développer un style hybride entre le manga et la BD franco-belge"

Shonen? Seinen? Shojo? Si ces mots caractérisent des recettes de sushi, c'est sans doute que la vague mondiale du manga a laissé indemnes encore quelques terriens. Ces termes qualifient les types de manga selon les catégories de publics auxquelles ils s'adressent : enfants, jeunes adultes, garçons ou filles… Ils n'ont plus aucun mystère pour Mathieu Corona et Thomas Péjout, jeunes diplômés de l'institut d'administration des entreprises (IAE) d'Aix-en-Provence qui veulent faire du manga leur métier en développant Oktoprod "la première maison d'éditions spécialisée dans le manga numérique, annonce Mathieu Corona, notre invité. Nous voulons développer un style hybride entre le manga et la bd franco-belge". Sur cette plateforme, on pourra donc télécharger pour une somme modique (30 centimes le chapitre) des mangas réalisés par des auteurs francophones et adaptés à tous les supports numériques.

Depuis longtemps au Japon, une grande partie des millions de lecteurs de mangas ont déjà migré sur ces supports et savourent leurs séries préférées sur leur liseuse ou leur téléphone. En France, les éditeurs spécialisés ont emboîté le pas mais, pour l'heure, ils se contentent de reprendre les versions numériques des mangas qu'ils ont déjà en catalogue. Avec Oktoprod, les deux créateurs souhaitent aller plus loin en créant leur propre catalogue constitué de jeunes auteurs francophones qui ont du mal à faire connaître leur travail en dehors du cercle restreint des fanzines. Certains dessinateurs français comme Reno Lemaire (Dreamland chez Pika) ont déjà réussi à trouver leur public. "On peut également citer l'éditeur Ankama, spécialisé dans le manga francophone, qui réalise des ventes intéressantes avec leur série Dofus tirée du jeu vidéo qu'ils développent", précise Mathieu Corona. Avec Oktoprod, ils souhaitent développer un genre à mi-chemin entre le style manga et la BD franco-belge.

Pour l'heure, ils ne sont qu'un début de cette aventure mais espèrent bien fidéliser très vite des lecteurs. "Nous voulons sortir en janvier, en sachant que nous aurons une version béta à tester en novembre. Nous sommes également présents sur un site de financement participatif Ulule surtout pour créer une première communauté qui va nous suivre tout au long de notre histoire et qui testeront le site en novembre". Le passage en numérique permettra de mieux payer les auteurs avec 30% des bénéfices redistribués. Ils visent également un nouveau rapport entre le site d'édition, les auterus et la communauté de lecteurs.