Michel Gairaud (Le Ravi) : "la satire nous botte les fesses"

Michel Gairaud (Le Ravi) : "la satire nous botte les fesses"

Il y aura un Ravi dans la crèche à Noël. Alors qu'en 2009, le mensuel satirique régional lançait un appel pour assurer sa survie, il fête ce jeudi son centième numéro, avec une nouvelle formule où il prend des couleurs. Une maquette "plus colorée mais surtout qui va plus loin dans nos fondamentaux, enquête, reportage, analyse… Ce côté un peu intello, Le Ravi le journal marrant un peu chiant", sourit Michel Gairaud, rédacteur en chef.

Avec son identité atypique, c'est le seul satirique régional en France, et son modèle associatif couplé à une rédaction professionnelle, il passera en 2013 le cap de la décennie, sans considérer que la bataille est gagnée : "Que ce soient des expériences alternatives comme la notre ou des médias historiques qui ont pignon sur rue, c'est très difficile".

Outre la question de la distribution – où du principal opérateur Presstalis aux kiosquiers (on l'a vu à Marseille) en passant par les médias le modèle ne satisfait personne – Le Ravi porte, avec d'autres, la demande "d'être reconnus en tant que média associatif, participatif". Avec les aides qui vont avec, par exemple via une "part réservée" dans la publicité institutionnelle.

L'enjeu, Michel Gairaud le souligne, est celui "de l'indépendance (…) du rapport au pouvoir économique et politique". Car pour les médias locaux, l'impertinence n'est jamais donnée. "C'est moins compliqué quand on (comprenez Le Ravi, qui en publie dans son n°100 en soutien à Charlie Hebdo, ndlr) fait des caricatures de prophètes", ironise celui qui débattra avec Charb samedi à l'Alcazar (table ronde animée par Jean-Marie Leforestier de Marsactu).