Michael O'Leary revient à Marseille, toujours sans code du travail français

Michael O'Leary revient à Marseille, toujours sans code du travail français

Ryanair, qui a fermé le mois dernier sa base à Marseille ainsi que 13 lignes qu’elle permettait d’opérer, n’en laissant que 13 autres, en rouvrira la majorité, ainsi que deux nouvelles destinations le 14 avril (voir ci-dessous). Une décision dont s’est félicitée l’adjointe à la mairie de Marseille chargée du tourisme Dominique Vlasto, « pour les milliers de touristes qui vont découvrir la cité phocéenne tout comme les nombreux Marseillais qui pourront faire jouer la concurrence et profiter encore de ces vols à bas prix ».

La combine à Michael

On croyait pourtant la compagnie fâchée par les poursuites en justice dont elle fait l’objet car elle employait son personnel sous droit irlandais. Au lieu de cela, elle annonce « un arrêt temporaire pour la nuit de jusqu’à deux avions immatriculés en Irlande, avec des membres d’équipages irlandais, engagés avec des contrats irlandais, et payant leurs impôts et leurs cotisations sociales en Irlande ».

La différence avec la situation qui lui vaut de se retrouver devant les tribunaux ? « Les avions ne sont pas basés mais escalés. C’est l’astuce qu’a trouvé Ryanair pour pallier le décret », explique le président de l’aéroport Jean-François Brando. Et donc éviter d’avoir à respecter ce sourcilleux code du travail français.

C’est-à-dire que le personnel ne sera pas toujours le même. Après le travail, « les salariés affectés sur la base rentraient chez eux à Vitrolles, à Marseille, où ils se logeaient à leur frais. Les équipages tournant iront à l’hôtel », explique José Rocamora, secrétaire général de la CGT Air France, qui se demande si c’est la compagnie qui paiera. Autre point mis en avant par Ryanair : l’activité ne sera que saisonnière. « On sent qu’il joue au chat et à la souris », soupire le syndicaliste.

Dans son communiqué, Dominique Vlasto trouve « fort regrettable que le retour de ces liaisons aériennes ne permette pas de réengager le personnel français dont les emplois ont été supprimés avec la fermeture de la base permanente de la compagnie irlandaise ». Mais pas forcément pour les charges sociales et les taxes perdues pour la France, car elle ajoute : « D’ailleurs, le Maire de Marseille a demandé au gouvernement de supprimer le décret qui a entraîné la décision initiale de Ryanair. »

Retour aidé ?

Mais pour José Rocamora, « la question qui se pose maintenant est celle de l’attitude de la chambre de commerce et d’industrie (CCIMP, qui exploite l’aéroport, ndlr). Qu’a-t-elle promis à Ryanair pour qu’il revienne ? Car on sait que la compagnie ne peut pas fonctionner sans subvention. » Sur ce point, Jean-François Brando est net : « Ryanair n’aura pas de conditions particulières ».

Et de souligner « qu’ils abandonnaient un marché de 800 000 passagers. Aucune compagnie ne peut faire cela, c’était un coup de colère du PDG Michael O’Leary ». Rappelant le contrat signé avec Airport Marketing Services par la CCIMP, qu’il considère comme une « aide déguisée » équivalant à 15 euros par passager, José Rocamore assure cependant qu’il se montrera vigilant sur les conditions de ce retour.

Nouvelles lignes : Fes et Gothenburg. Rouvrent : Agadir, Brest, Eindhoven, Lille, Marrackech, Nador, Nantes, Palerme, Tanger. Restent fermées : Paris, Tenerife, Tours et Venise.

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