La métropole se dote de onze hauts fonctionnaires dont six Marseillais
La métropole est désormais dotée de 11 hauts fonctionnaires qui assisteront le directeur général des services, Jean-Claude Gondard. La majorité d'entre eux sont d'anciens de la communauté urbaine. La droite marseillaise continue d'imprimer sa marque sur Aix-Marseille Provence.
Comme des lapins sortant du chapeau. Vendredi 15 avril, le directeur général des services de la métropole, Jean-Claude Gondard a fait parvenir un courrier aux six présidents de conseil de territoire. La missive dont le contenu a été rendu public ce mercredi par Go-Met, présente l’ensemble des directeurs généraux adjoints qui piloteront la métropole sous ses ordres. La répartition de ces postes dévoile en creux le fonctionnement de cette nouvelle institution au caractère éminemment expérimental.
Il sont onze et six d’entre eux partagent cette casquette avec celle de directeur général des services des conseils de territoire dont un marseillais. Les cinq autres sont tous d’anciens hauts fonctionnaires de la communauté urbaine Marseille Provence métropole. Cela porte à six le nombre de fonctionnaires qui émanent de la ville centre. Présidente du conseil de territoire du pays d’Aix, Maryse Joissains pestait à l’issue du dernier conseil métropolitain : “Je ne veux pas qu’on recrute de nouveaux hauts fonctionnaires. Nous avons des gens de qualité dans nos territoires, je souhaite que nous les associons à la gouvernance.” Visiblement, la présidence de la métropole a préféré puiser dans le vivier marseillais.
Les transfuges de MPM
Ainsi, le directeur général de services de MPM, Philippe Blanquefort, devient le directeur général en charge du budget et des finances (mais aussi des relations internationales et européennes, du patrimoine, de la logistique, des moyens généraux, eau, assainissement, propreté et déchet). Un poste clef tout a fait cohérent avec l’identité des vice-présidents délégués au budget, Jean Montagnac déjà en charge de cela à MPM, et des finances, Roland Blum qui occupe ce poste à la Ville de Marseille. Ancien magistrat financier, Blanquefort avait été recruté par Eugène Caselli en 2012 pour occuper le poste d’inspecteur général des services.
Les autres “transfuges” de MPM ont pour la plupart été recrutés par le président Guy Teissier dans son court mandat de président de la communauté urbaine. À l’époque, les commentateurs glosaient sur le renforcement de l’institution à la veille de la naissance métropolitaine alors même que le président Teissier ne cachait pas son ambition de se porter candidat à sa tête. “À l’époque, sous l’impulsion du président Teissier, nous avions fait le choix de préparer la métropole en privilégiant des personnalités ayant déjà une culture métropolitaine et une vision qui dépassait la ville-centre, analyse Lionel Royer-Perreaut, ancien vice-président de MPM et bras-droit du député. Tout cela a apporté une plus-value incontestable qui n’a pas échappé à Jean-Claude Gondard et au maire président”.
En provenance de toutes les métropoles
La plupart des hauts fonctionnaires qu’il avait alors recrutés venaient de grandes métropoles françaises. C’est le cas de Yannick Tondut en charge de la mobilité à MPM comme aujourd’hui à la métropole, qui avait officié un temps à Montpellier après un court passage en préfecture à Paris. Directeur des ressources humaines, Vincent Bonnafoux débarquait lui de Strasbourg. Hélène Garidel, actuelle DGS adjointe du conseil de territoire MPM aura la charge de la concertation territoriale, de la proximité et du suivi de la conférence consultative des maires. Cette dernière a fait ses classes à Lille avant de rejoindre la communauté urbaine en 2013. Elle était justement en charge du projet métropolitain au sein des cabinets des présidents successifs.
Quant à Jean-Philippe Hanff, il s’occupait de développement économique du Grand Lyon avant d’occuper ces mêmes fonctions à MPM et désormais à la métropole. Enfin en charge d’une importante mission autour de l’habitat, du logement de la politique de la ville (mais aussi des ports, des schémas d’urbanisme, des parcs naturels, de la mer, de l’industrie et des réseaux d’énergie), Domnin Rauscher a l’habitude des multiples couvre-chefs puisqu’il était déjà la passerelle vivante entre la Ville et la communauté urbaine.
En revanche, l’empilement est plus inédit en ce qui concerne les actuels directeurs généraux de service des six conseils de territoires. Dans un premier temps, leur fonction était clairement assimilée à celle des directeurs généraux des mairies de secteur à Marseille. Désormais, ils seront au croisement de plusieurs réseaux hiérarchiques. En lien direct avec le président du territoire pour la gestion des compétences déléguées mais aussi des personnels, ils auront au-dessus de leur tête Jean-Claude Gondard pour la gestion administrative et le ou les vice-présidents intéressés par leur attribution. Ainsi la DGS du pays salonais, Sophie Conte est en charge des grands évènements métropolitains, une délégation confiée à la vice-présidente surprise du 17 mars, Martine Césari, maire LR de Saint-Estève-Janson. Ce qui pose la question sur la marge de manoeuvre qui sera donnée à ces nouveaux vice-présidents.
Le sport et la culture, ces orphelins
Pour sa part, l’actuel DGS du Pays d’Aix Christian Boucherie s’occupe du plan climat et de la prévention des risques, délégation qui a échu à l’aixois Alexandre Gallese en qualité de membre du bureau. En revanche, il pourra se consoler avec le sport, la culture et les équipements qui vont avec, deux compétences “orphelines” de la métropole. En effet, pour l’heure, les théâtres, salles de musique ou gymnase sont tous gérés au niveau des territoires, voire à celui des communes. Il faudra donc déterminer lesquels sont d’intérêt métropolitain et devront remonter à la métropole. Un sujet qui intéresse forcément les Aixois puisque la Ville a récupéré dans son giron le Grand théâtre de Provence, le Pavillon noir de Preljocaj et le musée Granet en septembre 2015. Par ailleurs, la pays d’Aix a posé la première pierre d’une Arena, là encore juste avant l’aube métropolitaine. Autant d’équipements dont il faudra bien déterminer un jour de l’intérêt métropolitain.
Directeur général du conseil de territoire du pays d’Aubagne, Michel Gacon pourra en discuter avec son homologue aixois puisqu’il a la charge des grands équipements métropolitains. Il est également compétent pour les questions d’agriculture et de forêt dont la maire d’Auriol Danièle Garcia (divers gauche) doit s’occuper au sein du bureau. La directrice générale des services d’Ouest Provence, Laurence Dardalhon a pris en charge la commande publique et la commission d’appel d’offres. Elle officiera en bonne intelligence avec le marseillais Bernard Jacquier. Quant à son collègue martégal, Jean-Claude Guillou, il est en charge de l’emploi, de l’insertion et de l’économie sociale et solidaire avec le maire de Port-Saint-Louis-du-Rhône, Martial Alvarez comme vice-président.
Enfin, la composition du cabinet du président Jean-Claude Gaudin n’a fait l’objet d’aucune publicité. Ce dernier a le droit de recruter 18 collaborateurs dont certains sont d’ores et déjà délégués aux six conseils de territoire. Lors du dernier conseil métropolitain, les têtes pensantes du cabinet du maire ont tous pris place derrière lui et Jean-Claude Gondard. Sur le même rang, on pouvait donc voir Claude Bertrand, le directeur de cabinet, Maurice Battin, son adjoint et Nicolas Joly, un de ses proches collaborateurs. Pour l’heure, seul ce dernier rejoindrait la métropole. Quant aux autres, ils ne seront jamais bien loin.
Correction le 21 avril à 15 heures : les attributions d’Hélène Garidel sont la concertation et la proximité.
Commentaires
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Ca irait mieux avec un petit dessin ;o)
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Les bilans respectifs de la ville de Marseille et de MPM sont tellement probants qu’il eut été vraiment dommage de priver nos voisins des bénéfices de ce “vivier Marseillais”
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