Menaces sur les oiseaux des îles et des calanques marseillaises

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le 3 Juin 2011
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Red List

Après les poissons, les oiseaux. Le comité français de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) en association avec le Muséum d’histoire naturelle et la LPO (Ligue de Protection des Oiseaux) vient de publier sa « red list » des oiseaux menacés en France. 568 espèces d’oiseaux en France métropolitaine ont été recensées par les scientifiques qui ont travaillé sur cette étude, réparties en 3 catégories, les espèces nicheuses, hivernantes ou de passage.

Selon l’UICN « l’évaluation des menaces pesant sur les 277 espèces d’oiseaux nicheurs en métropole révèle une situation très préoccupante : 73 d’entre elles sont actuellement menacées sur le territoire, soit plus d’une espèce sur quatre« . En ce qui concerne les oiseaux migrateurs, la situation n’est pas meilleure. On le sait peu mais Marseille, notamment dans ses calanques et dans ses îles abrite une grande quantité d’oiseaux rares nicheurs, ou de passage , et qui figurent malheureusement sur la Red List.

Les rapaces marseillais menacés

Le plus célèbre d’entre tous est l’Aigle de Bonelli, inscrit dans la catégorie EN de l’IUCN (En Danger), avant-dernière marche avant le haut du triste podium RE (disparue de métropole). Il ne resterait que 30 couples de ce rapace en France dont 14 dans les Bouches-du-Rhône, notamment dans les massifs de la Sainte-Victoire et de la Sainte Baume. Un ou deux couples pourraient également subsister dans les calanques de Marseille. Ces oiseaux, dont deux représentants avaient été retrouvés morts empoisonnés par une substance interdite en octobre, une première, sont principalement victimes de l’électrocution à cause des lignes à haute-tension, la raréfaction de ses proies (perdrix rouges et lapins de garenne) mais aussi le dérangement sur leurs sites de reproduction.

Et une nouvelle perspective inquiétante vient s’y ajouter : le méga-projet de centrale solaire de Voltalia à la Barben, très sèchement critiqué sur ce point (et d’autres…) par la direction régionale de l’environnement, mais dont les permis de construire ont pourtant été autorisés par le préfet, une décision attaquée par la LPO. Le futur Parc National des Calanques, en limitant les accès à un certain nombre de falaises, pourrait sans doute être un des derniers moyens de sauver l’espèce, au moins sur son aire marseillaise.

Un autre beau et grand rapace  » le Circaète Jean-le-Blanc » qu’on confond souvent avec l’aigle de Bonelli, niche lui toujours dans les Calanques. Si il reste assez rare et difficile à observer à Marseille, il n’est pas menacé figurant en bas de la Red List dans la catégorie LC (préoccupation mineure). Le Faucon pèlerin est un autre rapace, lui non plus pas menacé en France (LC), présent dans les calanques et sur l’archipel du Riou. Il resterait néanmoins également très rare car on estime sa population à 12 couples dans le département.

circaète Jean Le Blanc / flickr aigledayres

Les oiseaux marins des îles marseillaises également menacés

Autres espèces en danger, les oiseaux marins. Le Puffin Cendré, de la famille des albatros, est un oiseau de haute mer, qui migre l’hiver en Afrique et revient se reproduire au printemps dans les iles du Frioul et de Riou. Il est classé comme espèce vulnérable (VU) par l’UICN, comme son cousin le Puffin Yelkouan, une espèce qui n’est présente qu’en Méditerranée et ne se reproduit que sur les îles provençales. Egalement de la famille des albatros, et présente sur les îles de Marseille (une dizaine de couples), l’océanite tempête de Méditerranée est le plus petit des oiseaux marins. L’UICN ne l’a pas étudié, mais il est vraisemblablement aussi en grand danger.

Le gobbie en voie de disparition en méditerranée ? sur marsactu le 26 avril

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Commentaires

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  1. lucide lucide

    Le nombre de rapaces marseillais diminue car ça manque de charognes et les pigeons sont de plus en plus avertis, par contre y’a plein de faisans et de grues…

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  2. druide67 druide67

    Il faut multiplier les espaces protégés sinon nos enfants ne verront ces animaux qu’en image.
    Pour autant, protéger un espace ne veut pas forcément dire le fermer au public, car la protection perdrait en grande partie son intêret.
    C’est là toute la difficulté de la chose.

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  3. Fred Fred

    Hélas la sainte baume est soumise de plus aux promoteurs. Le maire du plan daups tien un double discour. Le PNR Ste baume depuis 20 ans en projet, toujours pas fait…

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  4. M34 M34

    Une raison de plus pour mettre en oeuvre le parc !!

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  5. liseron duveteux liseron duveteux

    Lucide,pas mal,pas mal…,

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  6. liseron duveteux liseron duveteux

    Lucide ,vous avez pu remarquer,que les espèces nuisibles sont toujours en expansion…

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  7. jojo jojo

    Allez-y, combattez le solaire. Pendant ce temps-là, d’autres que vous vivent au milieu des centrales nucléaires.
    Vous mériteriez qu’on vienne enfouir cette saloperie dans vos jardins, tiens.

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  8. Marius Marius

    Le Parc National des Calanques est une grande urgence.
    C’est l’outil le plus approprié pour concilier la fréquentation humaine et la préservation de la vie animale et végétale.

    Il faudra surmonter beaucoup d’égoïsme, d’ignorance péremptoire et de bêtise, mais il faut absolument le faire.

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  9. Fanfan la Tulipe Fanfan la Tulipe

    J’ai récemment entendu sur France Bleu Provence Mme. Martine Vassal évoquer les « tonnes de déjection » (!!!) des oiseaux migrateurs sur Marseille, ce qui a justifié, selon elle, l’emploi de méthodes draconiennes visant à les « faire partir un peu plus vite que prévu vers l’Afrique »(soit dit en passant, manifestement, Mme. Vassal a beaucoup de mal avec les chiffres: elle nous avait déjà fait le coup des… 4 000 clients par jour (!!!) pour la grande roue qu’elle souhaitait voir « pérenniser » sur le quai des Belges, juste le temps de « virer » les pêcheurs de là…). Mais revenons à nos oiseaux: de passage environ un mois à l’automne et au printemps, ils font leurs petits cacas partout, c’est vrai. Cela salit les voitures, c’est vrai, nos très chères voitures (dans tous les sens du terme !). Mais ils sont aussi utiles, ce sont de petits prédateurs, ils contribuent à éliminer les moustiques, par exemple. Et puis, surtout, ils nous rappellent régulièrement que la nature existe, à nous, citoyens de la 3ème ville de France. De ma terrasse, j’avais souvent le plaisir et le privilège de les voir, matin et soir, se déplacer par groupes de plusieurs centaines, en faisant des magnifiques volutes dans le ciel marseillais. Au bout de « ma » rue, il y a un grand arbre, un de leur repère, le soir venu. Cet arbre, je l’ai appelé « le bar des oiseaux »: jacasseries et bruits… de la nature me rendaient gai et apportaient un peu d’humanité à nos rues polluées. Que du bonheur un peu retrouvé pendant quelques instants. Hé bien non, certains ont décidé de les chasser à coups de tirs de je ne sais quel outil destiné à faire d’autres types de bruits dérangeants. Alors en rentrant chez moi j’entendais, à la place de « Cui-cui-cui-cui-cui »: « PANPANPANPANPANetREPAN ». Qué tristesse ! A la même époque, en France, on organisait un classement des villes. Certaines sont arrivées en tête du peloton sur le thème tant à la mode du « développement durable ». Marseille, dommage, n’en était pas. Nous, on a opté pour le tir durable, hé oui, car certains élus pensent qu’en éloignant durablement les oiseaux migrateurs, la ville sera plus propre, nos chères voitures préservées… et nos enfants, eux, vraiment aseptisés ? Tout cela ressemble au pseudo-problème des chèvres du Rove: elle ne peuvent plus paître transquilles, ça dérange paraît-il certains propriétaires de villas alentours (elles sont gourmandes et n’ont pas appris à lire les limites de propriété. Tant pis pour elle, il a fallu les chasser. Ainsi, dans quelques années, on aura plus qu’à manger du Camembert chinois, la Brousse du Rove ne sera plus qu’un mauvais souvenir pour certains ! Moi, j’irai en Corse, manger du Brocciu frais, je deviendrai donc un migrateur !!!

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