Maryse Joissains : “Je me sens comme Attila qui va dévaler les rues d’Aix !”

Actualité
le 20 Fév 2020
10

La maire d’Aix-en-Provence a vu ses peines annulées ce mercredi par un arrêt de la Cour de cassation qui confirme en revanche sa culpabilité. Cette décision lui permet de briguer un 4e mandat… en attendant un nouveau procès et peut-être une peine d'inéligibilité.

Maryse Joissains : “Je me sens comme Attila qui va dévaler les rues d’Aix !”
Maryse Joissains : “Je me sens comme Attila qui va dévaler les rues d’Aix !”

Maryse Joissains : “Je me sens comme Attila qui va dévaler les rues d’Aix !”

Libérée, délivrée, Maryse Joissains. “J’espérais mais sans y croire”, lâche-t-elle au téléphone. C’est lors d’une visite de terrain, à la rencontre des habitants de la Duranne dans le cadre de sa campagne électorale, qu’elle a appris la bonne nouvelle. La Cour de cassation a, par un arrêt rendu ce mercredi 19 février, cassé partiellement le jugement rendu par la cour d’appel de Montpellier le 28 mai 2019.

Ce jour-là, les juges montpelliérains condamnent la maire Les Républicains d’Aix-en-Provence à six mois de prison avec sursis et un an d’inéligibilité pour détournement de fonds public et prise illégale d’intérêts. On lui reproche l’embauche en dehors des clous d’une collaboratrice de cabinet à la communauté du Pays d’Aix et la promotion tout aussi illégale de son chauffeur. L’avocate se pourvoit alors immédiatement en cassation. Bien lui en a pris. Puisque, comme le fait remarquer Marc Pena, ancien doyen de la faculté de droit d’Aix et leader de la liste de gauche Aix en Partage, “elle a bénéficié d’une erreur de droit sur ses seules peines”.

La Cour n’a, en effet, pas censuré la culpabilité de l’édile sur le fond, mais a conclu que la peine d’inéligibilité prononcée – automatiquement et sans justification – l’a été en violation du code pénal. Il s’agit donc d’une cassation partielle : l’élue reste condamnée mais ses peines sont, elles, annulées.

Comme le détaillent les juges de la Cour de cassation, leurs homologues montpelliérains auraient dû motiver la peine complémentaire d’inéligibilité, car, expliquent les magistrats, “selon le seul [texte] applicable à la date des faits et dans sa version en vigueur à cette date, le prononcé de la peine complémentaire d’inéligibilité encourue est facultatif”. Les juges de la cour d’appel se sont, en fait, appuyés sur une loi qui n’existait pas encore au moment des faits reprochés.

“Définitivement jugée coupable”

Pour autant, Maryse Joissains reste coupable aux yeux de la plus haute juridiction française. “La cassation sera limitée aux peines, les dispositions relatives à la culpabilité n’encourant pas la censure”, expose d’ailleurs l’arrêt. “C’est ce principe de culpabilité que doit retenir le citoyen aixois”, pointe Marc Pena. Anne-Laurence Petel, candidate de La République en marche (LREM) enfonce le clou : “Elle est définitivement jugée coupable. Ce que l’on va revoir c’est simplement sa sanction.”

Libérée de ses deux peines, et notamment du couperet de l’inéligibilité, Maryse Joissains a toute licence pour se présenter

“Moi je crois, surtout, que les juges ont vu peu d’élus poursuivis pour des choses aussi vénielles”, rétorque Maryse Joissains, qui fait mine d’ignorer que la cassation ne tranche jamais sur le fond d’une affaire. Libérée de ses deux peines, et notamment du couperet de l’inéligibilité, Maryse Joissains a toute licence pour se présenter et briguer un quatrième mandat lors du scrutin des 15 et 22 mars prochains. C’est peu dire que la sortante a le mors aux dents. “J’ai encaissé pendant deux ans ! J’ai été salie, on a dit sur moi les pires saloperies. Alors là, je me sens comme Attila qui va dévaler les rues d’Aix !”, prévient-elle. “Remontée comme une pendule”, elle s’avance, bien consciente dit-elle, de “l’avenue” qui s’ouvre à elle dans le combat politique à venir.

Nouveau procès

“Elle est en capacité juridique de se présenter. Mais est-elle en capacité morale et politique de le faire ?”, interroge son opposant de gauche, Marc Pena. La Cour de cassation a en effet choisi de renvoyer l’affaire devant les juges. Retour à la case cour d’appel de Montpellier. À une date non encore connue, mais certainement dans le cours de son mandat si celle-ci l’emporte le 22 mars… “Maryse Joissains se présente. En continuant elle fait passer ses intérêts personnels avant ceux de la ville qu’elle dit tant aimer. Il y a une forme d’hypothèque à terme, puisqu’elle risque d’être de nouveau condamnée”, dénonce Marc Pena.

Si par extraordinaire il y avait condamnation, il y a sur ma liste des personnes capables de gérer la ville comme moi.

Maryse Joissains

De son côté, la marcheuse Anne-Laurence Petel interpelle : “La problématique des Aixois c’est de savoir s’ils veulent à nouveau voir la ville dans les pages judiciaires dans un ou deux ans. Et de savoir qui Maryse Jossains mettra à sa place à ce moment-là…” Même ton chez Jean-Marc Perrin, le dissident de droite, qui renvoie désormais la responsabilité aux électeurs. “Ils ont le choix entre une personne condamnée et d’autres qui ne le sont pas”, souligne-t-il.

La principale intéressée – non sans avoir égrené quelques mots doux à l’encontre de ses principaux opposants – n’en a cure. Un troisième procès se profile à l’horizon. “Si les peines ont été annulées, c’est parce que les faits ne le méritent pas. Tout ça montre la voie de la relaxe”, assure Maryse Joissains, bravache comme jamais. Quitte à oublier que la relaxe est désormais impossible et que l’absence totale de peine est peu probable. “Si par extraordinaire il y avait condamnation, il y a sur ma liste des personnes capables de gérer la ville comme moi, promet-elle avant de citer sa fille sénatrice (UDI), Sophie, ou son premier adjoint Gérard Bramoullé (LR). Enfin… comme moi, non. Ils le feront à leur manière. Moins rock’n’roll.” D’ici là, sabre au clair, Attila s’en retourne au combat.

Cet article vous est offert par Marsactu

À vous de nous aider !

Vous seul garantissez notre indépendance

JE FAIS UN DON

Si vous avez déjà un compte, identifiez-vous.

Commentaires

L’abonnement au journal vous permet de rejoindre la communauté Marsactu : créez votre blog, commentez, échanger avec les autres lecteurs. Découvrez nos offres ou connectez-vous si vous êtes déjà abonné.

  1. Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

    “Je me sens comme Attila qui va dévaler les rues d’Aix !” La comparaison est parfaite : on le voit à Marseille, le quatrième mandat est celui de la ruine et de l’effondrement. Bon courage aux Aixois.

    (Sinon, Marsactu, une coquille à corriger : “sa sa385710nction”)

    Signaler
    • LN LN

      Le terme, la photo, le verbe, tout est flippant chez elle. Un peu comme la mère Balkany outrancière, envahissante… Éligible…

      Signaler
  2. Gregory Colpart Gregory Colpart

    Typo : sa385710nction -> sanction

    Signaler
  3. vékiya vékiya

    mais coupable… les aixois à vous de voir.

    Signaler
  4. Manipulite Manipulite

    Un casier judiciaire qui s’alourdit pour celle qui veut un 4ème mandat à Aix, ville de justice,d’université et jadis du parlement de Provence.

    Signaler
  5. Alceste. Alceste.

    Comme la mère Balkany et son mari tous deux repris de justice, comme Tian repris de justice et ainsi de suite , Joissains se pavane comme un vieux paon. Pitoyable.
    Nous marchons vraiment sur la tête , et dire que pour être fonctionnaire de catégorie C , il faut montrer patte blanche, alors que ces véritables voyous peuvent continuer .Bizarre

    Signaler
  6. Richard Mouren Richard Mouren

    Je suis très étonné que MJ, avocate de profession, puisse soutenir que cette décision de la cour de cass’ qui censure les peines “montre la voie de la relaxe” et soutienne qu’il pourrait n’y avoir pas de condamnation. Or, il y a condamnation définitive, même si la cour d’appel de renvoi, par extraordinaire, n’inflige aucune peine. La mauvaise foi de cette avocate, élue municipale, ex-élue nationale, est impressionnante. Les aixois seront-ils dupes?

    Signaler
  7. Malaguena/Jeannine Malaguena/Jeannine

    moi si j’était Aixois j’aurais peur car Attila et les Huns là où ils passaient l’ herbe ne repoussait plus ! ” .

    les Huns comme les Tartares, galopaient toute la journée, ils glissaient leur viande crue sous la selle de leurs chevaux, et ils pouvaient manger leur” steak” cuit par le frottement de leur chevauchées ! “

    Signaler
  8. Alceste. Alceste.

    Madame BONNEFOY , vous nous rendez compte des turpitudes judiciaires de madame Joinssains de façon régulière. Je souhaite vous poser une question très simple en apparence: si madame Joissains se présente à la mairie d’Aix pensez vous qu’il sera opportun de relayer via Marsactu les propos de campagne d’une repris de justice? . Attention , relayer ne veut pas dire chez moi complice .
    Je trouve absolument scandaleux que des Balkany,Joissains et consorts bénéficient d’une telle couverture médiatique au travers de reportages ou d’entretiens , mais cela n’engage que moi, bien entendu.
    Le point de vue de Marsactu à ce sujet me parait intéressant.

    Signaler
  9. PierreLP PierreLP

    Comme Attila qui va dévaler les rues d’Aix…tout un symbole !
    Attila se vantait que l’herbe ne repoussait pas là où son cheval était passé… Elle va tout détruire aussi ?

    Signaler

Vous avez un compte ?

Mot de passe oublié ?


Ajouter un compte Facebook ?


Nouveau sur Marsactu ?

S'inscrire