Martine Vassal tourne enfin la page des municipales 2020 pour mieux penser aux prochaines

Actualité
le 11 Jan 2023
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En présentant ses vœux à la presse, ce mardi 10 janvier, la présidente du département et de la métropole est revenue sur son action à la tête des deux collectivités. Avant d'esquisser quelques pistes pour les échéances électorales futures.

Martine Vassal lors de ses vœux à la presse le 10 janvier 2023. (Photo : CB)
Martine Vassal lors de ses vœux à la presse le 10 janvier 2023. (Photo : CB)

Martine Vassal lors de ses vœux à la presse le 10 janvier 2023. (Photo : CB)

“Espoir” et “confiance”. Le temps de la cérémonie de ses vœux à la presse, organisée mardi 10 janvier, Martine Vassal a fait de ces deux termes les balises de sa “ligne de conduite” pour 2023. Sous sa double casquette de présidente d’Aix Marseille Provence métropole et du département des Bouches-du-Rhône, l’élue divers droite avait investi une salle de réunion dans les murs d’un data center de l’entreprise Interxion, sur le port de Marseille. Symbole, pour elle, d’un territoire innovateur “qui bouge”.

Avec ce qu’elle appelle elle-même des “vœux groupés” – la frontière entre les deux institutions est en effet parfois poreuse dans son discours – Martine Vassal veut démontrer qu’elle est à la tête d’une “métropole qui avance” et d’un “département qui est un amortisseur de crise.” L’exercice, rituel pour les patrons des collectivités, passe nécessairement par les cases bilans et perspectives. Martine Vassal s’y plie. Notamment pour rappeler que durant ses mandats, le département a conservé son “ADN de solidarité et d’aide aux communes qui est fondamental”. Et pour marteler que cette fois, oui, “ça y est !” : “la métropole ça marche, ça fonctionne.”

Pas de fusion

Certes le couperet, imposé par la loi 3DS au 31 décembre 2022, a bien poussé les maires du territoire à se mettre autour de la table, reconnaît-elle. Mais il n’empêche, elle dit sa “grande fierté” de piloter ces deux collectivités qui depuis 2015 ont réalisé “6 milliards d’investissements sur notre territoire.” Pas question d’ailleurs d’envisager une fusion métropole-département prochainement : “Il faut être prudent (…). Il faut stabiliser la métropole d’abord”, repousse la présidente.

Pour l’avenir, elle garantit donc de “continuer à agir” en tenant les rênes métropolitaines et départementales, voire “d’accélérer” alors même que la période est aux restrictions budgétaires. À défaut d’annonces concrètes, elle parsème son discours de promesses et de souhaits : la création d’un prix doté de 100 000 euros pour l’innovation auprès de la jeunesse, la remise à plat du réseau de transports (fréquence intensifiées, des transports jusqu’à 1h du matin mais à moyens constants), ou encore l’assurance que l’aide aux communes ne financera désormais que des projets “zéro carbone”

“Je suis de droite et je le resterai”

L’ancienne élue Les Républicains revendique son ancrage : “Je suis de droite et je le resterai.” Elle n’oublie pas de saluer l’action gouvernementale à travers les engagements pris dans le cadre du plan Marseille en grand – Emmanuel Macron revient en février pour un point d’étape – et de soutenir la réforme des retraites engagée par son gouvernement.

Le rendez-vous rituel des vœux recèle alors un goût plus politique. 2023 sera une année sans échéance électorale, note Martine Vassal qui dit s’en réjouir. Il lui a fallu tourner la page de la séquence des municipales de 2020, convient-elle : “Quand on perd une élection ce n’est jamais un plaisir. Il faut le temps de digérer.” Deux ans et demi donc.

“[Le maire de Marseille] a été élu, il faut respecter sa vision. Il veut appliquer cette vision, chose que je peux comprendre.”

Martine Vassal

Petite révolution, elle reconnaît sans détours au maire de Marseille le droit de mener la politique qu’il désire dans sa ville : “Il a été élu, il faut respecter sa vision. Il veut appliquer cette vision, chose que je peux comprendre.” Avec l’onction ponctuelle de la métropole : “Il est normal que nous continuions les investissements [pour Marseille] comme avec les autres communes. (…) L’important c’est de faire.”

On n’en est pas à une lune de miel entre équipes municipale et métropolitaine mais Martine Vassal promet que “conflits” et “chicayas” appartiennent au passé. Ne pas en conclure hâtivement qu’elle occulte les rendez-vous futurs. Au contraire. Ils sont évidemment dans son viseur, même lorsqu’elle feint de ne les envisager que dans un lointain brouillard.

“Lionel Royer-Perreaut veut exister”

On en veut pour preuve ces coups de griffes assumés à destination de Lionel Royer-Perreaut. Le nouveau député Renaissance, ex-maire de secteur LR, en prend pour son grade après pour avoir créé son propre groupe au conseil municipal. Prenant ainsi ses distances avec les rangs d’Une volonté pour Marseille, présidé par Catherine Pila et où siège Martine Vassal. Les ambitions de LRP pour les élections municipales de 2026 ne sont pas encore affichées, mais elles occupent déjà les esprits. “Lionel Royer-Perreaut… Mon dieu…”, soupire la présidente avant d’attaquer : “Guy Tessier [dont il a été le collaborateur et suppléant, ndlr] lui a tout donné. Moi, je lui ai tout donné, puisqu’il a été mon binôme [aux élections départementales]. Après, il veut vivre une aventure individuelle et personnelle, il veut exister. Il ne faut pas oublier d’où on vient pour savoir où on va, sinon on perd ses valeurs.”

Cette petite claque envoyée, Martine Vassal annonce avoir analysé “les erreurs commises précédemment” : “En 2020, une des raisons pour lesquelles je perds les élections, c’est la désunion. Si la droite et le centre ont un jour l’espoir de récupérer cette ville, il faudra qu’ils s’unissent.” Un peu plus tard, elle précise encore sa pensée : “L’union, c’est la solution. Ce que je compte bien faire sur les prochaines élections.” Avec l’ensemble de la droite et du centre fédérés derrière elle ?

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Commentaires

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  1. jemamo13 jemamo13

    Du vent , du vent , un mistral de vide…

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  2. barbapapa barbapapa

    Aucune hauteur de vue, aucune vision d’avenir, la misère intellectuelle, elle ne tient que par les budgets faramineux qu’elle distribue aux communes, complaisantes par la force de l’argent…

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  3. Richard Mouren Richard Mouren

    Tiens, voilà du Gaudin! voilà du Gaudin! voilà du Gaudin! L’héritière, c’est moi, n’en déplaise à tous les LR-P J’ose espérer que toutes ces phrases électoralistes étaient des réponses à des questions de la presse à la fin de ces voeux. Sinon j’ai beaucoup aimé dans le bilan les 6 milliards d’investissements en 7 ans comptabilisés ensemble pour les deux entités, ce qui fait pas bézef pour chacune, dans les souhaits la remise à plat du réseau de transport à moyens constants (ça j’ai adoré), l’aide aux communes réservée exclusivement aux projets zéro carbone. Bref, vivement que je puisse récupérer mon héritage marseillais pour qu’ainsi les planètes Marseille, Métropole, Département et Région s’alignent enfin.

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  4. Alceste. Alceste.

    Et voilà , nous avons le retour de “tournez manèges”.
    Nous reprenons les mêmes , cela au passage doit permettre à Marsactu de faire des économies rédactionelles en reprenant les articles d’il y a3 années car nous avons droit à la même chanson. Hélas.
    Le vide sidéral de Vassal , l’arrosage des communes ( pardon : solidarité), les crépages de chignons entre zélus de la droite catholique et conservatrice et distribution gratuite de claqounettes à l’encontre du pétulant Lionel.
    Je ne sais qui a dit ( ils sont tellement nombreux) que la vie est un éternel recommencement , cela n’est pas faux malheureusement pour nous.

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    • julijo julijo

      et oui, c’est tout à fait ça.
      un éternel recommencement des inepties récurrentes de vassal.
      et sans rire, elle arrive à dire “la métropole ça marche, ça fonctionne”

      j’ai un peu du mal à croire qu’elle ne sache pas s’entourer de conseillers un peu plus finauds que ça. bon, en même temps ça marche… comme à la métropole ! et on ne change pas une équipe qui gagne.
      toujours en même temps, on ne peut pas changer un âne en cheval de course, surtout sans besoin, puisque tout fonctionne si bien comme ça.

      la présidente élue divers-droite et centre – récemment macroniste a de beaux jours devant elle.

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  5. Syol Syol

    Des transports “à moyens constants” dans une métropole aussi en retard dans ce domaine ?
    C’est désespérant.

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  6. Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

    Pour être un peu du métier, j’avoue que je cherche la recette miracle pour faire une remise à plat du réseau de transport avec plus de fréquence et plus d’amplitude de service “à moyens constants”.

    Il devrait y avoir 17 % de kilomètres en plus sur le réseau de bus, si j’ai bien vu : donc il faut baisser le coût moyen de l’ensemble des kilomètres produits sur ce réseau de l’ordre de 15 % pour que ça marche. Ce n’est pas petit : comment fait-on ? Il y a des pistes, mais il faut les annoncer : développer massivement la sous-traitance, augmenter la vitesse commerciale – ce qui suppose d’investir pour multiplier les couloirs de bus, augmenter la distance moyenne entre les arrêts et prévoir la priorité aux feux pour les bus partout où c’est possible… -, réviser les conditions d’emploi des agents de la RTM (procédé explosif mais à la mode actuellement)…

    Sinon, la reine de Provence reste fidèle à la tradition gaudiniste : aucune vision à long terme, des gros chiffres qui résultent de l’addition de petits chiffres sur une longue période, des promesses et de la politique politicienne.

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    • Alceste. Alceste.

      Et si les gens payaient aussi . Normal que des personnes puissent accéder a des tarifs préférentiels suivant leurs situations particulières et bien répertoriées mais, avec une fraude évaluée à un petit 100 millions d’euros en 4 années et cela dure depuis des décénnies, ces sommes pourraient contribuer aussi à améliorer l’ordinaire.
      Cher 8eme, vous qui êtes toujours bien documenté , existe t’il un document synthétique comparant le prix du revient kilometrique de Lyon et Lille par rapport à Marseille ?
      Merci

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    • Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

      Il y a des données économiques dans le rapport “Chiffres clés du transport public” publié périodiquement par l’UTP (Union des transports publics et ferroviaires), mais elles sont difficiles à interpréter sans connaître le détail de chaque réseau (notamment les proportions respectives des kilomètres de métro, de tramway et de bus).

      Au total, le kilomètre marseillais est plus cher que le kilomètre lyonnais, pour des tas de raisons (dont certaines sont objectivement défendables). Mais je ne peux pas entrer dans des détails qui relèvent du secret professionnel.

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  7. Patafanari Patafanari

    Un boulevard pour Bompard.

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    • LOU GABIAN LOU GABIAN

      c ‘est un jeu de mot?

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    • Patafanari Patafanari

      Manuel va devoir se trouver une assise après le dégazage de la F.I.

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  8. Alceste. Alceste.

    Pas de problèmes, 8eme, et merci pour cet avis.

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  9. Alceste. Alceste.

    Cher amis, la candidature supputtée de Vassal n’est ni surprenante, ni spontanée, cela est un non évènement.
    En revanche,pour les maires cela est une excellente nouvelle,cela va être “open bar” pendant deux années au département et à la métropole.
    Concernant Payan, la récente affection de Martine à son encontre est touchante.
    Il paraît d’ailleurs que la revue du département “Accents ” va être debaptisée en ” Nous Deux”.

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    • Lambda Lambda

      Excellent ! Merci

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  10. Make OM Great Again Make OM Great Again

    Pas de fusion. Comme si c’était elle qui décidait. La fusion est une nécessité pour sortir du municipalisme/clientélisme permis par le système intercommunal. Il faudrait pouvoir voter pour des projets municipaux d’une part et un projet métropolitain, doté de réels moyens d’investissements, de l’autre. Pour rappel : le précédent projet de fusion visait 2026 comme date effective, qu’on y aille une bonne fois pour toute.

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  11. Alceste. Alceste.

    Bien sûr qu’il faut fusionner ce barnum, mais nos zelus ou du moins beaucoup vont se retrouver sans revenus si plus de postes, ils ne savent rien faire d’autre que d’être des politicards.
    Ils ne vont pas abandonner la gamelle comme cela.

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  12. MPB MPB

    Quelle hauteur de vue, quelle vision d’avenir pour Marseille et la métropole…
    Vassal porte bien son nom.
    Gaudin avait une stratégie au moins, discutable soit. Elle c’est le vide sidéral

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  13. Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

    Puisqu’il est question dans cet article de la remise à plat du réseau de bus, j’en profite pour rappeler qu’une concertation publique est en cours à ce sujet. On peut découvrir le projet et contribuer ici : https://participer-bus-2025.ampmetropole.fr/

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