Marseille se met à la vignette anti-pollution mais ne s’en servira presque jamais
En retard par rapport à plusieurs autres villes de France, Marseille vient de se doter d'une nouvelle réglementation afin de mettre en place un périmètre d'interdiction des véhicules trop polluants en cas de forts pics de pollution. La mesure, délimitée au centre-ville, ne s'appliquera cependant qu'à de très rares occasions pour les véhicules particuliers.
En centre-ville, l'objectif est de limiter l'utilisation des véhicules les plus polluants. (Photo : DR)
Attendue depuis plusieurs années, la petite carte a fait son apparition dans les arrêtés préfectoraux publiés début juin. On y voit une petite zone rosée au sein de laquelle les véhicules trop anciens, trop polluants, ne seront pas les bienvenus en cas de fort pic de pollution, et ce entre 6h et 20h. La zone englobe, grosso modo, le centre-ville de Marseille, délimité au nord par le boulevard de Plombières, à l’ouest par le Jarret et au sud par le Prado II. Sans la vignette idoine, la zone sera interdite de circulation ces jours-là.
L’arrêté préfectoral valide en effet l’arrivée des vignettes Crit’air dans la ville, déjà effectives ailleurs en France. Un petit autocollant à réclamer auprès du ministère de la transition écologique, essentiel pour être autorisé à circuler les jours où le niveau d’alerte dépasse le niveau 2. Moyennant 3,62 euros de frais de port, les propriétaires de véhicules pourront recevoir la vignette indiquant le niveau d’émission de polluants atmosphériques de leur voiture.
La vignette Crit’air comporte 5 niveaux, et lorsque la circulation différenciée sera mise en place seul les niveaux 1 à 3 seront autorisés à rouler en centre-ville. Soit, pour résumer, les voitures électriques et à hydrogène, les voitures essence immatriculées la première fois après le 1er janvier 1997 et les voitures diesel immatriculées après le 1er janvier 2006 (voir la classification exacte ici). Des dérogations existent néanmoins, pour les véhicules avec une mission d’urgence sanitaire (SAMU, ambulances…), de sécurité ou de service public, mais aussi les véhicules de particulier en covoiturage, c’est-à-dire avec plus de trois personnes à leur bord.
Une mesure souhaitée par les défenseurs de l’environnement de longue date, et prévue depuis 2017 qui ne devrait pourtant être déployée que de façon très rare. En effet, que ce soit pour les pollutions à l’azote, à l’ozone ou aux particules fines, le niveau d’alerte N2 n’est quasiment jamais atteint dans les Bouches-du-Rhône.
Les différentes procédures en cas de pollutions
Selon les taux de pollution constatés (azote, ozone, particules fines), la préfecture déclenche des procédures adaptées progressivement. La première étape est dite “niveau d’information recommandation”. Suivent le niveau alerte N1 et le niveau alerte N2. À chaque seuil, les mesures d’information et de contrôles sont renforcées, pour les véhicules particuliers, mais aussi pour l’industrie, les transports et les navires. En lien avec un comité dit “d’exp’Air”, le préfet décide des mesures d’urgence à mettre en place.
Pour ce qui est des pics de pollution aux particules fines particulièrement réguliers à Marseille, il faudra atteindre 80 microgrammes par mètre cube d’air constatés en moyenne pendant plus de deux jours, ou 50 microgrammes en moyenne pendant quatre jours. Et concernant les pollutions à l’ozone, le niveau d’alerte 2 n’est déclenché qu’en cas de dépassement du seuil de 240 microgrammes par mètre cube pendant trois heures consécutives durant deux jours, ou 180 microgrammes en moyenne horaire pendant quatre jours. Des seuils abstraits, mais tout de même extrêmement hauts. À titre d’exemple, à l’été 2018 où Marseille a connu un épisode de pollution à l’ozone exceptionnel durant 14 jours, la préfecture n’est pas allée au dessus du niveau d’alerte N1 et le seuil d’alerte N2 n’a jamais été déclenché.
En revanche, le périmètre délimitant le centre-ville aura une utilité plus fréquente pour ce qui est des poids-lourds. Ces derniers pourront être interdits de circulation dans le centre-ville dès le seuil N1. Là aussi, la décision de mettre en place cette restriction appartient au préfet.
Commentaires
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Trop tard, trop peu, trop mal. Business as usual… Et pendant ce temps, essayez-donc de prendre la Rue Paradis à vélo depuis la Canebière, comme le marquage vous y autorise, vous m’en direz des nouvelles… enfin si vous survivez bien sûr.
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2 fois par semaine ! Pas mort, mais en tant qu’ancien motard, j’ai plus peur de grand chose.
C’est quand même délire de vivre dans les années 80 comme au siècle dernier et d’être autant attaché à cette vie en voiture.
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La lutte contre la pollution de l’air n’est pas une priorité politique en France. Le nombre de ZCR et de ZFE dans nos villes est proche de zéro, et nos voisins (pas seulement en Europe du Nord : c’est vrai aussi en Italie) font bien mieux que nous. Il a fallu y être contraint par l’UE pour qu’on se réveille… et qu’on mette en place ici un dispositif qui “ne servira presque jamais”… Dans la ville la plus polluée de France !
De surcroît, les mesures de restriction de la circulation sont décidées par les préfets, et n’ont aucune automaticité. Autant dire que, on le voit régulièrement à Paris, le représentant de l’Etat prend tout son temps avant de décider quoi que ce soit d’un peu coercitif, en espérant que ça aille mieux le jour suivant.
A Marseille, le préfet sera de surcroît encouragé à ne rien faire par des élus qui, eux, estiment qu’il n’y a aucun problème parce qu’il y a le mistral (et surtout parce qu’ils ont “oublié” de développer un réseau de transport collectif efficace qui aurait pu constituer une alternative à la voiture individuelle). On se souvient que Gaudin, du haut de sa sénilité, ne voyait dans la vignette Crit’Air qu’une opération “politique”. Bref, on n’a pas le cul sorti des ronces.
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Et pendant qu’on empechera(it) quelques vieux tacots de rouler en ville, les bateaux pourront continuer de brûler leur fioul lourd juste à côté ? C’est une blague ?
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S’agissant des navires qui crachent des fumées noires, nos élus ont fait leur choix : entre la santé du port et celle des riverains de celui-ci, ils ont choisi le port.
Ainsi, on lisait dans La Provence, il y a quelques jours, cette phrase historique de Dominique Vlasto, adjointe au tourisme, au sujet de la pollution émise par les navires de croisière : “Si on veut arrêter le port de Marseille, il faut nous le dire tout de suite.” Sic.
Mais patience : il y aura des postes de branchement électrique à quai bientôt… En 2023. Re-sic.
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Nous sommes exactement dans le cas de figure de l’arrêté “crottes de chiens” de Gaudiiiiiing.
Tout ça pour ça !
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Alors une mesure intéressante, ce serais en effet d’interdire le centre ville au poids lourd et pas seulement pendant les pics de pollution.
Après tout les matins je suis Marty Mc Fly dans un retour vers le futur à Marseille.
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Dommage l’arrêté prefectoral n’est pas téléchargeable …. est-il possible de remettre un nouveau lien sur l’article ? Merci d’avance
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Bonjour @Emilie87, de notre côté le document s’affiche bien, avez-vous essayé de rafraîchir la page ? Consultez-vous l’article sur mobile ou poste fixe ? Merci à vous.
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VLASTO qui fait toujours dans le raccourci et la simplicité devrait aussi lors de ses missions regarder ce qu'(il se fait : exemple VANCOUVER
—Une technologie ABB assure l’alimentation électrique des navires à quai dans le plus grand port du Canada
Press release | Zurich, Switzerland | 2017-08-22
Une solution innovante pour réduire les effets sur l’environnement et la pollution sonore au terminal d’expédition de Vancouver
La société ABB a été mandatée par l’administration portuaire de Vancouver Fraser de fournir une solution technologique permettant l’alimentation électrique de la côte jusqu’au Global Container Terminal (GCT) Deltaport. Le plus grand port de conteneurs du Canada, situé à Delta, Colombie-Britannique, est conçu pour accueillir les porte-conteneurs transpacifiques. Le projet s’inscrit dans un engagement conjoint du gouvernement fédéral et de l’administration portuaire de Vancouver Fraser visant à réduire les effets du port sur l’environnement.
Le terminal Deltaport a une superficie de plus d’un kilomètre carré et comprend trois postes d’amarrage répartis sur 1 100 mètres. La solution d’alimentation à quai d’ABB permettra aux navires de se brancher au réseau de distribution d’électricité public canadien, BC Hydro, plutôt qu’à des génératrices au diesel. ABB assurera la conception, l’ingénierie et la mise en œuvre de technologies clés, notamment un système de liaison à haute tension à quai doté de capacités de protection, de contrôle et de communication.
Le fait de pouvoir éteindre les moteurs des navires amarrés dans le port permettra de réduire les substances polluantes telles que les oxydes d’azote et les oxydes de soufre (NOx et SOx) ainsi que les niveaux de bruit et de vibration afin d’appuyer les objectifs de durabilité du terminal. Une fois que les navires seront branchés au réseau de distribution électrique et que leurs moteurs seront éteints lorsqu’ils sont à quai, ils auront non seulement moins d’effets sur l’environnement, mais ils deviendront aussi admissibles à des tarifs d’électricité réduits dans le cadre de mesures visant à encourager encore davantage la réduction volontaire des émissions.
« Nous sommes fiers de mettre en œuvre la technologie d’alimentation à quai d’ABB pour appuyer les efforts de protection environnementale déployés par Vancouver dans le plus important terminal de conteneurs du Canada », déclare Patrick Fragman, directeur du service Grid Integration de la division Power Grids d’ABB. « Cette solution innovante et écoénergétique est non seulement avantageuse pour l’administration portuaire et la Ville, mais aussi pour les propriétaires de navires et les résidents. Elle témoigne de l’importance qu’ABB accorde à la création de valeur pour le client et à la réduction des effets sur l’environnement. »
Un grand navire de croisière faisant fonctionner ses moteurs auxiliaires au diesel pour alimenter ses charges lorsqu’il est à quai émet autant de NOx que 10 000 voitures entre Zurich et Londres en 8 heures. La solution d’ABB permettant l’alimentation des navires à partir du réseau électrique côtier comprend des sous-stations spéciales pouvant alimenter des navires de 50 et 60 Hz provenant de différentes régions du monde ainsi que des branchements et des panneaux d’automatisation à bord. Elle permet aux navires d’éteindre leurs moteurs et de se brancher à une source d’alimentation côtière lorsqu’ils sont à quai, sans interruption des services à bord.
Cette solution peut éliminer jusqu’à 98 % des émissions ainsi que le bruit et les vibrations, ce qui permet d’exploiter des ports au centre des villes sans déranger les résidents des côtes. Et pour les propriétaires de navire, elle réduit les coûts liés à la maintenance et l’exploitation.
Nous ne serions pas moins malin que nos amis Canadiens avec les lumières que nous avons à la mairie
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Si je comprends bien, non seulement ,quand on étouffe, le seuil de pollution n est pas atteint donc on ne fait rien, mais si par aventure nous atteindrions un seuil inquietant, la circulation serait la même puisque le nombre de vehicule classés polluants est finalement limité… et ceux ci pouvant contourner le centre par le jarret ou le traverser par les tunnels (les gaz finissent par en sortir), nous aurions les mêmes dégagements… on respirera sur la corniche, face au large, mais pas à Dromel, le Rouet, cantini, baille, timone, chartreux, ….. pas à st loup, ni à plombiere, pas aux arnavaux….. bref, mesure qui ne changera rien…
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Comme d’hab c’est un un coup d’épée dans l’eau .. médiatique destinés aux naifs ou aux aficionados des cerveaux atrophiés qui sont payés( trop ) pour pondre des âneries dans ce genre .
Tacots fumants en co-voiturage à 3 ….courant ! cela existe déjà ,co-voiturage ou non … qui va contrôler ?
du balai !!!!
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Donc nous avons :
– Un arrêté préfectoral le 8 juin
– Un article Marsactu du 13 juin qui indique que cela ne servira presque jamais
– une rumeur qui court le 26 après-midi dans les entreprises indiquant que sans vignette Crit’Air on prendra 67 euros d’amende demain.
– un préfet qui indique que le 27 juin, les policiers feront de la pédagogie.
Cette façon de faire est ridicule.
– La loi est la loi, elle doit être appliquée, y compris à Marseille.
– Le législateur et le politique ont pour mission d’informer. Ce n’est pas à la police de distribuer des flyers, ils ont autre chose à faire. Il y a des panneaux d’affichage dans la ville, et des fortunes sont dépenses en brochures déposées dans nos boites aux lettres.
– Pour avoir une vignette Crit’Air, il faut compter une quinzaine de jours, même si le processus est bien fait.
Je ne discute pas de l’utilité ou non de ces mesures (je n’en sais rien), mais la façon de faire m’insupporte.
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Je partage assez largement ce point de vue. J’y ajoute une précision : la vignette Crit’Air est censée être obligatoire dans tout le département des Bouches-du-Rhône depuis un arrêté préfectoral de juin 2017. Depuis deux ans !
Qui a communiqué à ce sujet ? Qui a cherché à anticiper un épisode (tout de même probable) de pollution durant lequel on aurait à restreindre ici ou là la circulation ? Qui, voyant que 9 voitures sur 10 n’affichaient pas cette vignette en 2017, en 2018, en 2019, s’en est soucié ? Personne : on a, comme trop souvent ici, attendu le dernier moment en priant pour que le mistral se lève…
Lamentable et irresponsable.
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Le reportage sur France Inter ce matin nous a définitivement cloué au piloris.
En vrac :
1) je ne suis pas au courant
2) moi monsieur je travaille
3) c’est pas à moi d’acheter la vignette mais à mon patron
4) ah ouais… Faudrait…
5) je vais pas changer de bagnole
je m’en bats les c…. Là c’est moi qui rajoute, mais bon !
Et le journaliste de conclure qu’il n’y aura aucun effet, que la ville est déjà dans les bouchons et que le gros nuage marron scotché sur la ville devrait s’alourdir dans la journée.
Criminel
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On paie comptant aujourd’hui :
– l’imprévoyance de tous ces dirigeants politiques qui ont, pendant des décennies, organisé le territoire pour qu’il soit quasiment impossible d’y circuler autrement qu’en bagnole (il suffit de voir l’état du service ferroviaire entre Aix et Marseille, qui évoque plus une ligne rurale qu’un RER),
– la stupidité sénile du vieux maire de Marseille, qui n’a mentalement pas évolué depuis les années 1970, se contente de nier la pollution atmosphérique et n’a presque rien fait dans sa ville pour donner de la place à d’autres modes que la bagnole (et ce n’est pas une question d’étiquette politique : à Bordeaux, Juppé a profondément changé le paysage de la mobilité après les décennies d’immobilisme de Chaban),
– le je-m’en-foutisme culturel local, aggravé par la quasi-absence d’alternative crédible à la bagnole (cf. ci-dessus).
Bref, on a le cul dans les ronces, et on va avoir du mal à s’en extraire…
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Et pour ceux qui s’en battent un peu moins, c’est vraiment très simple
https://www.certificat-air.gouv.fr/fr/simulation
https://www.certificat-air.gouv.fr/fr/demande
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Les arrêtés préfectoraux pour les pics de pollution sont une chose, la future ZFE qui va exister a Marseille est autre chose. Le sujet est plutôt là. La ZFE c’est permanent. Après, le niveau d’ambition dépendra à mon avis aussi du niveau d’acceptation des marseillais. Comme toujours en matière d’écologie, tout le monde en veut tant que les contraintes s’appliquent aux autres… Ségolène Royal avait tenté des mesures similaires en son temps, avant de reculer en réalisant que sanctionner les voitures les plus polluantes revenait à sanctionner avant tout les plus pauvres qui n’ont pas les moyens de remplacer leur bagnole !
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