Marisol Touraine juge la carte de secours "contraire à toute éthique"
Marisol Touraine juge la carte de secours "contraire à toute éthique"
Ce mercredi matin, à l'appel du collectif du Jugement dernier, ils étaient entre cinquante et soixante à manifester devant l'hôtel de ville de Marseille, militants associatifs et SDF pour protester contre "la carte de secours" destinée à renseigner l'état de santé des sans-abri en situation d'urgence. Cette carte, proposée par la Ville avec le Samu social apparaît très contestée, car jugée stigmatisante notamment par le symbole connoté d'un triangle jaune présent sur son verso. Après une première version qui devait renseigner l'ensemble des pathologies de son propriétaire – ce que contestaient de nombreux acteurs du secteur – la Ville a finalement fait marche arrière en début de semaine en limitant les informations de cette carte finale à l'identité de son porteur, une personne à prévenir en cas d'urgence ainsi que le rhésus sanguin. Mais cela n'a pas suffi à calmer la polémique montée jusqu'au plus haut sommet de l'Etat.
Questionnée par l'AFP lors de sa visite à Marseille ce même jour, Marisol Touraine a clairement désapprouvé la carte de secours lancée par la Ville : "Au-delà du caractère désagréable de voir un triangle jaune apposé sur les vêtements de certains de nos concitoyens, je veux dire qu’il n’est pas acceptable que l’état de santé, les pathologies des citoyens soient inscrites noir sur blanc sur leur poitrine". La ministre de la santé a ensuite conclu :
Cette démarche me paraît absolument contraire à toute l’éthique qui doit présider à la prise en charge sanitaire de nos concitoyens et je souhaite que les initiateurs de cette démarche y mettent fin le plus rapidement possible.
Dans la même ligne que la ministre, Fathi Bouaroua, directeur régional de la fondation Abbé Pierre a rapidement évacué la question du triangle jaune fustigé par le collectif organisateur. Pour lui, l'usage de ce symbole relève d'une "grosse maladresse", mais "la véritable erreur est de ne pas respecter le droit à l'intimité des personnes et le secret personnel. Le Samu social se trompe en disant qu'il souhaite donner une identité aux SDF. Ce qui tue, ce n'est pas l'anonymat, c'est la rue".
"Une carte vitale aux sans-abri"
En effet, lors d'une interview donnée à France 3 fin octobre, le directeur du Samu social René Giancarli avait en effet déclaré : "C'est une façon pour eux de dire j'existe, j'ai un nom". Fathi Bouaroua a également pointé la responsabilité de l'Etat, qui devrait selon lui fournir "une carte vitale aux sans-abri. Comment une carte pareille a-t-elle pu voir le jour sans avoir été validée par l'ARS (agence régionale de santé) ?"
Si elle avait bien été invitée à la présentation de cette carte par le Samu social, le 19 septembre dernier, la médecin coordinateur de la permanence d'accès aux soins de santé à la Conception, Dominique Grassineau nous a bien précisé que ni elle, ni son service, ni même l'AP-HM n'avaient été associés à cette initiative. Du côté de l'ARS, nous n'avons pas pu avoir confirmation d'une validation quelconque de la démarche de leur part.
Quant aux principaux intéressés, la poignée de sans-abri présents à la manifestation arboraient pour certains un triangle jaune épinglé sur leur veste en signe de protestation. Eddie, dans la rue depuis 14 ans, a raconté sa vie sous un pont. Avant d'exposer son rejet de la carte de secours : "Elle ne servira à rien, à part à nous montrer du doigt. La carte ne fera qu'accentuer ce mal-être que l'on a déjà en étant dans la rue". Xavier Méry, adjoint au maire délégué à la solidarité et à la lutte contre l’exclusion n'a pas fait d'autre déclaration que celle diffusée par voie de communiqué ce mardi soir, visant à défendre l'utilité de la carte.
Commentaires
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C est consternant ! On se demande comment des responsables , des équipes , puissent penser une telle idée avec tant de certitudes .Un signe de plus de l intelligence de ceux qui décident dans cette ville ! A quand une carte pour les promoteurs d idées stupides ?
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A quand une carte pour tous ces parasites grassement payés pour stigmatiser ceux qui n’ont pas eu la chance de tirer la bonne carte.
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Marisol Touraine juge la carte de secours “contraire à toute éthique”, ça me rend … soulagé 100%
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Au moins en partie, faible ouverture culturelle, devant la différence que représente l’autre. Nous sommes tous capables de racisme. Comme me le disait un jour un haut fonctionnaire pris en flagrant délit : « nous sommes en démocratie et il se trouvera toujours quelqu’un pour vous aider à corriger un mot malheureux ».
N’est-ce pas souvent la façon de dire les choses qui nous distingue les uns des autres, plutôt que le racisme ou l’antiracisme apparent ? Du côté des « plus mal élevés » d’entre nous, le racisme part franc et en pleine poire. Les gens « bien élevés » se donnent alors le beau rôle pour corriger ce qui s’affirme comme du racisme primaire.
S’agissant de ce triangle jaune pour marquer des « moins que rien », éjectés du système, d’un système sournoisement discriminant, on ne peut exclure que de la conception de cette carte, aux validations « administratives », il y ait eu quelques sourires complices. On se demande s’il n’y avait pas dans le circuit des gens bien éloignés des « bons usages » ?
Je lisais il y a quelques jours dans la Provence à propos de la Porte d’Aix, dont tout le monde sait qu’elle est envahie par le commerce ambulant et les trafics en tout genre, le propos d’un grand aménageur : « Il faut donner un autre statut à la Porte d’Aix. Ce n’est pas l’Arc de Triomphe de Paris mais on doit pouvoir y organiser des cérémonies, autrement dit, faire des choses en rapport avec la noblesse du bâtiment ».
N’est-ce pas une façon bien élevée, non attaquable, de dire ce que les oreilles des décideurs avaient envie d’entendre et leurs yeux de voir mettre en œuvre ?
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Concernant, stupéfiant et même, disons le terrifiant; ça laisse à penser le pire, concernant le sens éthique, et la sensibilité à l’histoire… qui habite la Gaudinesque équipe, les membres des cabinets et ,au moins, certains DG, DGA et directeurs…On peut aussi s’interroger sur le poids de la divine main de l’opus déi qui influence certaines “têtes de gondoles”. Les triangles jaunes semblent suivre de prés la télé surveillance (caméras partout) dans l’imaginaire de nos (piètres) gestionnaires. A croire que nos décideurs sont inquièts pour leur proche avenir. Et cette classe, pas laborieuse, semble bénéficier de toute les attentions de nos décideurs: On les raye de la carte ( arrêté anti-mendicité marseillais), puis on les labellise, voire les tamponne, le tout pour leur donner une identité (dixit le directeur de notre samu social) que bien sur on leur nie. Aux fous!!! N’oublions pas les propositions concordantes de “notre” élu municipal à la santé, Patrick Padovani, dans le débat sur les toilettes publiques (sur leur inexistence), souhaitant: “une carte d’accès gratuite aux personnes qui sont RATTACHEES aux centres d’hébergement” (marsactu 19/11/2014).Est-il permis d’espérer que la mauvaise série soit terminée? On peut en douter.
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Il aurait été rassurant que la chose se soit produite un 1er avril … mais non, c’était pas une blague du dernier Charlie Hebdo. Alors on en reste juste sans voix. Un triangle jaune. Et ils avaient aussi prévus la carte couple avec les 2 triangles? C’est comment déjà la formule : l’enfer est pavé de bonnes intentions…
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Le Samu social et la municipalité de Marseille sont très fiers de leur dernière trouvaille.
L’intention est louable : il s’agit de faciliter l’accès aux soins des personnes sans domicile, les « SDF ». On a donc imaginé une carte, qui comporte, outre l’identité de la personne, des renseignements médicaux qui peuvent permettre aux services de secours d’intervenir plus rapidement et plus efficacement, en ayant rapidement des renseignements sur la santé de l’individu, a fortiori s’il est inconscient ou incapable de s’exprimer.
Jusque-là rien à dire. Et lorsque les premières informations ont circulé sur ce projet, personne n’a rien dit. Évidemment.
Mais on a ensuite appris qu’au verso de cette carte, il y avait le logo de l’opération. Et ce logo, c’est un triangle jaune. En outre, cette carte, présentée initialement comme telle, est en fait un badge, que les personnes doivent arborer à l’extérieur… Les associations en ont été abasourdies.
D’accord, ça n’est pas une étoile !…
Ça se passe à Marseille. Marseille, où il y a désormais un maire front national. Marseille, dans une région où il y a plusieurs maires front national. Ceci expliquerait-il cela ?
Le réseau éducation sans frontière dénonce naturellement cette opération de discrimination scandaleuse des SDF. Un collectif, baptisé « le jugement dernier », a été constitué par les SDF.
Pour le moment rien n’est prévu pour les chômeurs. On ne désespère pas.
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Très bien vu !
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Le duo Gaudin Bertrand qui dirige cette ville avec une incompétence
Qui commence enfin a se voir après l échec des rythmes scolaires voici celui sur les sdf
On attend le prochain raté avec impatience…….
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Bon pas de triangles , pas de jaune ni de rose et pas d’indication médicale et laissez les crever tranquilles, car c’est ça aussi leu “permis de vivre”. Mais oui, foutons-leur la paix.
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L’actu faisant la chasse à l’actu, cela contribue à la banalisation de choses qu’il vaut mieux ne pas banaliser, si l’on veut éviter des lendemains qui déchantent trop cruellement. Pour ce faire, je trouve utile de “faire le lien” avec le très beau texte de M Jean Pierre Cavalié, délégué national de la CIMADE, mis en ligne sur le site marseillais “Milles Babords”, et s’inspirant notamment de la réflexion d’Hannah Arendt. J’en cite, au passage,deux phrases: -“De grands analystes nous ont avertis: Dès que l’on cesse de considérer l’autre, quel qu’il soit, comme un semblable en humanité, on peut aller jusqu’à lui faire subir les pires horreurs.” – “Et si on tient vraiment au triangle jaune et rouge, c’est sur certains projets politiques qu’il faudrait éventuellement le mettre. Les dits SDF ne sont pas un danger, ils sont en danger.”A toute fin utile…
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