L'Express dissèque les arrondissements de Marseille
L'Express dissèque les arrondissements de Marseille
Une fois les 20 pages consacrées au sujet lues, pas de vainqueur dans ce match entre arrondissements mais (pour une fois pour un supplément immobilier ?) un vrai travail journalistique. Pour trouver un gagnant aux points – ce que l'hebdomadaire se garde bien de faire – 15 classements sont proposés selon les critères suivants : généralités et sociologie, cohésion sociale, petite enfance, transports, éducation, cadre de vie, prix de l’immobilier, culture, offre de soins, équipements publics, richesse des habitants, développement durable, sports, commerce et enfin logements sociaux.
Problèmes de répartition
Évidemment le magazine ne passe pas à coté du fameux clivage Nord/Sud et on n'apprendra pas grand chose en consultant le nombre de stations de métro ou la géographie des revenus. Cependant certains chiffres interpellent. A commencer par les places de crèche : la mairie se vante régulièrement d’en offrir près de 10 000, pourtant on apprend que "les crèches municipales n’offrent que 2756 places. Si l’on ajoute les crèches associatives et les crèches privées on atteint le total de 6782 places". Peu de places qui sont de plus mal réparties, note le newsmag : "on trouve des crèches dans les arrondissements de vieux (5e, 8e et 7e), pas dans les arrondissements de jeunes (3e, 14e et 15e)".
Autre thématique où l'Express poursuit son constat chiffré par une critique de l'action de la municipalité : les logements sociaux, pour lesquels il titre sur "une implantation très discutable". Un problème que Marsactu avait détaillé fin février, et à propos duquel le maire lâche dans l'Express un très clair "je suis opposé à leur présence à égalité dans tous les arrondissements".
Autre constat : la culture avec une hyper concentration dans le centre-ville. Le classement, qui prend en compte la proximité des lieux culturels, cinémas et bibliothèques voit dans son top 5 les arrondissements n°1, 6, 7, 3 et 2 (dans l’ordre). Ce que l'on retrouve aussi plus généralement en ce qui concerne la vie de quartier : marchés, bars, restos, petits commerces. Rien de révolutionnaire, mais les chiffres sont tout de même frappants.
Un bon point
L’Express attribue tout de même un bon point en ce qui concerne l’équipement publics (ce qui ne comprend pas les infrastructures sportives, etc.) : "les acteurs publics, municipalité en tête, mais aussi La Poste, Pôle emploi et le ministère de l’Intérieur, ont correctement pris la mesure de la taille démesurée de la ville et des distances énormes que devaient parcourir les habitants pour aller d’un quartier à un autre".
Si les autres catégories ne montrent rien de surprenant, l’hebdomadaire pose en encadré le paradoxe du 3e arrondissement. "Un ghetto bourré d’atouts", avec le niveau de revenus le plus faible de Marseille mais des atouts exceptionnels : théâtres, autoroute, situation géographique, université…
Commentaires
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Ils ont bien choisi leur illustration : une photo du quartier le plus fermé et inaccessible de Marseille, peut-être aussi le plus beau, mais encore faudrait-il pouvoir le visiter pour en juger.
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Ce qui est fabuleux avec l’ordinateur: Vous pouvez mettre n’importe quoi dedans, il vous sort toujours un classement. Et c’est pour cela aussi qu’on a, en effet, des classements sur tout et n’importe quoi.
On pourrait p.ex. se poser la question, si le critère d’ “arrondissement” est vraiment pertinent à Marseille.
Puis il y a des critères qui ont dans une ville d’une certaine taille aucun sens. Il n’y probablement personne à Marseille qui n’a pas au moins cinq pharmacies à proximité, comme il n’y a probablement personne aussi, qui va s’installer en face de la Timone sous prétexte que l’offre santé serait meilleure.
Même chose en ce qui concerne les transports. Je ne suis pas sûr du tout que les habitants de La Belle de Mai considèrent que l’autoroute qui passe au-dessus de leur quartier soit vraiment l’atout majeure du quartier, comme il n’y a probablement personne aussi, qui va renoncer à acheter sa villa au Roucas Blanc sous prétexte qu’il n’a pas sa station métro devant la porte.
Bref la pertinence de ces critères est très relative – ce n’est pas parce qu’on utilise l’autoroute tous les jours qu’on a forcément envie d’habiter juste à côté; mais relative aussi d’un point de vue socio-culturel – pas sûr que les habitants du Roucas Blanc souffrent particulièrement du manque de Pôles emploi ou de centres commerciales.
Restent encore les habitudes: On peut en effet regretter l’hyper concentration des lieux culturels; cela dit, le MAC p.ex. semble justement souffrir de sa situation excentrée. Peut-être justement parce que le centre-ville est le vrai centre de vie. Et et il y a certainement de la vie à Luminy, mais est-ce que ça profite vraiment à la ville…?
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En ce qui concerne les crèches, je trouve l’idée de comparer le nombre de place avec la “jeunesse” d’un arrondissement un tantinet manquer de sens. En effet, jusqu’à nouvel ordre les crèches sont utiles jusqu’à 3 ans… Il faut donc comparer le nombre de place avec le nombre de “naissances domiciliées”, statistique que l’on trouve sur le site de l’INSEE.
La moyenne des arrondissements de Marseille pour 2010 (dernières données dispo) est de 790 ND par arrondissement. Les 4 ardt comptant le plus de places sont les 6è, 7è, 8è et 12è (plus de 1000 ND par an). Par contre l’aire marseillaise est caractérisée par une sous présence de crèche et une sur-présence d’assistantes maternelles (les “nounous”) – rapport annuel de la DRESS.
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