L’État va investir plus de 20 millions d’euros dans la filière cinéma à Marseille
Le paysage de la création cinématographique marseillais est un des gros chantiers du plan Marseille en grand. Le Dock des Suds pourrait être un de ses nouveaux centres en accueillant une école de cinéma et la future cinémathèque.
crédit photo flikr @So_P licence creative commons by-nd
Après les grands discours vient l’heure de tenir ses promesses. Lors de sa venue en septembre 2021, Emmanuel Macron avait annoncé vouloir mettre l’accent sur la filière du cinéma et de l’audiovisuel, à l’occasion du plan Marseille en grand. L’implantation d’une antenne de la cinémathèque française et de l’école Cinéfabrique, la création d’une base logistique provisoire et la modernisation du Pôle médias à la Belle-de-Mai : autant de projets en réflexion dont le futur se dessine progressivement autour de trois lieux. Un document de synthèse de la démarche a été validé parlles élus de la région et de la métropole la semaine dernière.
Le Dock des Suds est en lice pour accueillir l’école Cinéfabrique sur 6 000 à 8 000 mètres carrés, ainsi que la cinémathèque, pour y constituer la Cité régionale et méditerranéenne du Cinéma. Ce sera à la Région, cheffe de file de ce regroupement, de superviser l’étude et de déterminer de la pertinence de cet ancien bâtiment portuaire, transformé en salle de concerts. L’école publique propose des formations professionnalisantes allant jusqu’à trois ans, pensées autour de la pratique. Depuis septembre 2022, une classe d’orientation et de préparation (COP), préparatoire au concours d’entrée à cette école, a ouvert à Marseille pour favoriser la mixité de la première promo prévue pour 2023.
“Poser les jalons d’un projet global”
L’État est particulièrement engagé sur la Cinéfabrique dont il est “disposé à financer jusqu’à l’intégralité du financement public nécessaire” à son fonctionnement de 2023 à 2025. Puis, à partir de 2026, il devrait contribuer pour un million d’euros par an, via le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) et les collectivités seraient appelées à y contribuer de manière équivalente. La cinémathèque devrait voir le jour en 2026 avec un financement du CNC de 500 000 euros par an, complété par les collectivités.
Au delà de ces deux projets, c’est toute une filière que l’État entend dynamiser à Marseille. Dans un protocole rédigé mi-septembre, il s’engage à mettre 22,5 millions d’euros sur la table. 15 millions d’euros sont promis pour la création de Cinéfabrique et cinq millions d’euros pour l’implantation de la cinémathèque. Par ailleurs, 1,5 million d’euros accompagneront la modernisation du Pôle média et un million d’euros soutiendra une base logistique à créer. À ces sommes s’ajouteront les contributions des collectivités, dont la répartition n’est pas encore actée.
Le document livré par les acteurs institutionnels “fixe des objectifs et un calendrier, comme une feuille de route pour les prochains mois”, selon Laurent Carrié, le préfet délégué au plan, qui a répondu à Marsactu par courriel. Coécrit par l’État et les collectivités territoriales à la suite de plusieurs mois de travail, le document au langage technocratique est “une première étape qui permet de poser les jalons d’un projet global, commun, concerté au bénéfice de Marseille et de sa métropole”.
Une base pour les tournages bien avancée
Du côté du Pôle média de la Belle-de-Mai, la modernisation a pour but d’accueillir des écoles et formations dans le domaine de l’audiovisuel, afin de former un plus grand nombre de techniciens qui participeront ensuite aux tournages locaux. Pour cela, l’ancien bâtiment de la Manufacture des tabacs doit être conforme aux réglementations qui encadrent les établissements recevant du public (ERP). Depuis la rentrée 2022, l’école de cinéma Kourtrajmé, qui met l’accent sur la pratique et la mixité des promotions, est hébergée “en accord avec les partenaires du plan « Marseille en Grand »” au pôle médias, comme il est précisé dans le protocole. C’est un premier pas vers une réhabilitation plus importante ce bâtiment, propriété municipale.
Enfin, la construction de la base logistique de tournage boulevard du Capitaine Gèze semble être le projet le plus abouti. En remplacement de la caserne d’Aurelle, cette base aura pour fonction d’accueillir les équipes de tournage, de leur permettre de fabriquer et stocker les décors, les costumes, mais aussi de pouvoir y installer des bureaux pour la production. Un accord a été trouvé entre les acteurs du projet pour confier la gestion de cette base logistique à l’Association régionale des techniciens du Sud Est (ARTS). Les travaux étant envisagés pour la fin d’année, l’ouverture aux productions pourrait se faire avant l’été.
Ces ambitions doivent encore être approuvées par chaque collectivité et leur faisabilité confirmée. Début novembre, les différents acteurs du plan Marseille en grand devraient s’être accordés et avancer main dans la main sur ces projets de cinéma marseillais.
Commentaires
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Comme vous aviez pu le faire il y a déjà quelques temps lors des premières annonces concernant ces projets, il serait intéressant d’avoir les réactions des acteurs du cinéma local sur cette suite.
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Je sais pas pourquoi, mais j’aurais préféré lire comme titre : l’Etat va investir 20 millions d’euros dans les hôpitaux à Marseille (par exemple…)
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ou dans les écoles, l’habitat insalubre, les transports en commun…… mouais, projets prioritaires s’il en est.
cependant et malheureusement les budgets de “marseille en grand” sont affectés différemment.
on ne peut que se réjouir pour l’instant des ambitions affichées.
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Ou dans les bibliothèques
et les musées.
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“L’Etat apportera au total à Marseille environ un milliard et demi d’euros de financements nouveaux, principalement pour les transports ainsi que pour la culture et la sécurité, a détaillé l’Elysée jeudi soir. S’y ajoutera une contribution à la rénovation de 174 écoles, encore à chiffrer, a ajouté un conseiller de M. Macron.”
Source ” Le Monde” du 2 septembre 2021
Posez vous donc la question de savoir ce que n’ont pas fait Gaudin & Vassal associés, Hollande et Sarko ?
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L’ Etat est prêt à investir très bien mais:
– subvention ( quel pourcentage du total) ou prêt
– Quel sera le coût du fonctionnement qui lui sera supporté par la Ville ( voir les problèmes de l’Alcazar, de la vidéo-surveillance …..)
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C’est assez différent comme principe je crois. Il ne s’agit pas de subventionner un équipement de service public (comme peut l’être une bibliothèque ou un système de vidéosurveillance) qui sera exploité par une collectivité territoriale. Il s’agit de créer les équipements de démarrage d’une filière économique qui devra ensuite trouver son équilibre économique et plutôt rapporter des revenus (y compris fiscaux) qu’exiger qu’on en dépense en plus.
Généralement pour ces clusters les collectivités locales financent ensuite seulement la structure d’animation.
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à Félix WEYGAND
je pose la question car par exemple la Ville dépense 7 millions d’euros par an pour l’entretien du réseau de caméra
Le grand principe de l’Etat est de jouer les généreux en “donnant “mais le plus souvent en prêtant de l’argent pour l’investissement avec un bon exemple dans les hôpitaux mais en oubliant que les frais de fonctionnement ( salaire, énergie) sont à la charge des collectivités les dites collectivités sont d’ailleurs très fières et se pavanent aux inaugurations puis puis devant les frais de fonctionnement abandonnent ou passent des Délégations de Service Public
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