Les voeux électoraux de Michel Vauzelle pour 2012

Les voeux électoraux de Michel Vauzelle pour 2012

Cette année, ça va être vite vu : dans leurs vœux pour 2012, nos présidents de collectivité vont avant tout souhaiter la victoire de leur camp à la présidentielle d’avril/mai et aux législatives qui suivront en juin. Et donc insister qui sur les mérites de Nicolas Sarkozy et son gouvernement actuel, qui lui envoyer une volée de bois vert et appeler au changement. Ce jeudi, c’est Michel Vauzelle, président PS du conseil régional qui ouvrait la tournée des vœux à la presse, avec évidemment cette seconde version.

Mais cet exercice, tout aussi rituel que la fournée de néo-légionnaires du 1er janvier, est aussi l’occasion de rassembler un peu plus de 100 journalistes – et au passage de distribuer quelques signes de prestige aux « VIP » occupant les places réservées au premier rang – pour leur servir de bien belles déclarations sur leur profession avant une très arlésienne plancha de taureau. Et en cadeau un livre lui aussi « local » (ça change du panier pique-nique made in China d’il y a quelques années) sur le dada affiché de la Région ces derniers temps : l’eau. Ça ne mange pas de pain sinon un peu du budget « communication » de l’année (d’ailleurs en réduction pour 2012)…

Indignadous

Les échéances électorales en ligne de mire donc, bien que Michel Vauzelle ne se soit que peu étendu directement sur ce thème, revisitant par contre ses classiques, qui ont l’avantage d’égratigner la plupart du temps la droite. A commencer par « l’indignation » qui gronde de la Puerta del Sol à Wall Street, de la Grèce aux pays du printemps arabe, sur l’air de « la démocratie remise en cause par le populisme et les forces de l’argent ». Avec un petit détour par la Région, qui on l’aura compris héberge un Indigné de premier rang…

Après l’indignation, il a même dressé l’éloge de la « résistance », évoquant directement celle avec un grand R qui s’opposa au nazisme et au régime de Vichy, et « au-delà a été capable de penser au lendemain de la résistance ». Est-ce à dire que la gauche prépare en fait la libération du « régime » (terme qui est revenu plusieurs fois) sinon d’extrême droite au moins de « droite extrême » de Nicolas Sarkozy ? La réponse du président du conseil régional (à retrouver en fin d’article dans son interview vidéo) redescend un peu de ces hauteurs lyriques…

Insécurité et emploi

Ses coups directs, il les réserve au thème de l’insécurité, au sens propre en s’appuyant sur l’exemple de Marseille (thème de campagne à n’en pas douter vu la manière dont il l’a développé plus tard face aux micros, attaquant aussi sur ce qu’il considère comme un « abandon » de la LGV, voir plus bas) comme plus largement en l’étendant à la santé, à l’emploi. Avec toujours ces plaintes contre le traitement qu’il estime est réservé aux collectivités par l’Etat.

Parmi lesquelles le conseil régional Paca, dont il a assez brièvement défendu le bilan. Outre l’éculé « depuis 14 ans nous pratiquons la démocratie participative, c’est ici que ça a commencé pas en Poitou-Charentes et nous en sommes fiers », celui qui en est à la moitié de son troisième mandat a insisté sur son action en matière d’emploi. Affirmant que les objectifs de la Région (10 000 emplois par an) sont tenus (selon quelle étude ?) grâce au budget de 110 millions d’euros par an et de nouveau dispositifs comme les 20 millions d’euros du fond Jérémie, qui permet de garantir les crédit de PME régionales.

Reste que sur Fralib, s’il affirme que la Région « ne s’en tient pas aux belles paroles », il en appelle surtout « l’Etat à ne pas se décharger sur les collectivités locales ». Soit, mais on est toutefois loin des 10 millions d’euros mis sur la table par ses homologues du conseil régional du Nord-Pas-de-Calais pour sauver SeaFrance (qui est loin de l’être).

Budgets en baisse, international en hausse

Quant au rempart contre l’austérité des budgets du conseil régional, malgré « l’étau » dans lequel il accuse l’Etat de le placer – avec au passage quelques piques contre « ces barons qui à l’Assemblée soutiennent le gouvernement qui nous étranglent et ici nous demandent de l’argent pour leurs grands stades » (Estrosi et Gaudin pour ne pas les nommer) – la version 2012 en a montré récemment les limites. Notamment les autorisations de programme (c’est-à-dire les investissements prévus à l’avenir) en baisse de 22% en deux ans… Interrogé, Michel Vauzelle persiste à nier toute baisse et renvoie la responsabilité à l’Etat (voir plus bas).

Alors, certains prêteront peut-être une oreille intéressée à ses chères digressions internationales (et plus particulièrement méditerranéennes). « Pourquoi le président de la République a-t-il passé une heure en Lybie pour saluer les soldats de la coalition, quelques heures avec le roi du Maroc et n’a-t-il pas eu le geste qui s’imposait de la part de la France à l’égard de la révolution tunisienne ? », a-t-il lancé. Et de dénoncer « l’échec du processus de Barcelone, une Union pour la Méditerranée qui n’existe pas : on a eu une photo de famille avec Ben Ali, Moubarak, El Assad et puis après il n’y a eu aucune réunion sinon une pauvre conférence sur l’eau ».

Pas sûr cependant que les habitants de la région aient besoin d’un shadow ministre des Affaires étrangères – qu’il convoite ou non le quai d’Orsay, ce dont il s’est défendu face à la presse – surtout lorsque ce volet des politiques régionales subit des coupes sombres… Mais plutôt d’un candidat aux législatives qui répond à la question du journaliste de La Provence Fred Guilledoux : s’il est élu, exercera-t-il son mandat ou pour cause de cumul lui préfèrera-t-il celui de président de Région ? « La question ne se pose pour l’instant pas » n’étant pas une réponse pour les électeurs potentiels qui veulent savoir s’ils vont voter pour un candidat qui chauffera la place pour un autre qu’ils n’auront pas choisi sinon éventuellement comme suppléant.

Et comme il n’y a pa
s de raison que ce soient toujours les mêmes qui en profite, nous offrons notre exemplaire de L’éloge de l’eau au premier lecteur qui se déclarera preneur par commentaire.

Pour son budget 2012, le conseil régional réduit la voilure, sur Marsactu