Les riverains de la Nerthe veulent faire de leur massif un enjeu politique

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le 14 Mai 2013
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Les riverains de la Nerthe veulent faire de leur massif un enjeu politique
Les riverains de la Nerthe veulent faire de leur massif un enjeu politique

Les riverains de la Nerthe veulent faire de leur massif un enjeu politique

Il y a là un lac à l'eau pure, un hameau rural et des collines de garrigues. Il y a aussi quelques batraciens et des camions chargés de granulats. C'est un site naturel et pourtant son destin est encore lié aux carrières de Lafarge qui est propriétaire d'une bonne partie des terrains. Nous sommes toujours à Marseille mais c'est déjà ailleurs. Et cet ailleurs où l'on grimpe par une route en lacets promet déjà d'être un enjeu des prochaines élections municipales.

Depuis plusieurs années, les riverains multiplient les actions pour tenter d'empêcher les projets qui, selon eux, menacent "ce poumon vert de Marseille". Lafarge y "réhabilite" déjà plusieurs carrières en y stockant des déchets dits inertes. La commune des Pennes-Mirabeau et l'entreprise de granulats souhaiterait vivement qu'une bretelle technique, voire un échangeur routier, relie l'A55 au Jas de Rhodes pour favoriser les activités économiques de ce secteur. Le projet de plan local d'urbanisme (PLU) prévoit cette voie et l'installation d'activités de stockage de containers sur plusieurs hectares du massif, en lien avec la charte Ville/port elle aussi votée dans ces instances.

Positions multiples pour les primaires PS

Or, à gauche comme à droite, de nombreux élus ont voté pour l'adoption de la charte Ville/Port quelle que soit l'assemblée délibérative. Si les responsables politiques du secteur, la sénatrice et maire Samia Ghali et le député et conseiller général Henri Jibrayel ont clairement affirmé leur opposition au projet de stockage, leurs groupes politiques ont adopté des positions plus ambiguës. Les deux CIQ concernés – celui des hauts de l'Estaque et du Marinier – ont donc envoyé une lettre à l'ensemble des élus qui doivent adopter le plan local d'urbanisme en juin pour qu'ils prennent clairement position pour ou contre les projets qu'il contient et qui mettraient en péril le massif.

"Le PLU est une manière de prendre date sur des projets éventuels, explique Marie-Blanche Apercé, la présidente du CIQ des hauts de l'Estaque. Nous disons aux élus de prendre position si possible à nos côtés en amendant le texte du PLU avant sa mise au vote. Cela nous semble important à un an des municipales". Certains ont déjà pris des positions très claires : lors du lancement de sa campagne pour les primaires, Patrick Mennucci s'est dit favorable au projet de stockage de containers, parlant même d'en entreposer un million en lien avec la relance de l'activité économique des bassins Est du port. Comme dit plus haut, ses deux concurrents pour l'investiture socialiste, Samia Ghali et Henri Jibrayel, sont opposés au stockage de containers.

Quant à Eugène Caselli, sa posture de président de la communauté urbaine l'associe de fait au projet de PLU. "Nous l'avons rencontré et ils nous a assuré qu'il ne ferait rien sans nous. En revanche, ces collaborateurs étaient sans ambiguïté : pour eux, même l'avis de l'autorité environnementale opposée au stockage et au projet de bretelle ne comptait pas pour beaucoup", commente Marie-Blanche Apercé.

Soutien massif de la mairie

La majorité municipale UMP a un avis plus tranché. L'adjoint à l'urbanisme, Claude Vallette, n'a jamais bougé d'un iota. "Il nous a dit que si on lui trouvait un terrain aussi grand aussi près du port, il signait tout de suite", s'amuse la présidente de CIQ. Le problème est donc de savoir si l'installation de ces containers est ou non indispensable à l'activité du grand port maritime. Jusque-là, ces activités de stockage et de réparation de containers étaient disséminées un peu partout à l'entour du port et, notamment sur le périmètre Euromed 2. L'avancée du projet repousse donc les activités logistiques plus au nord de la ville. Du côté des hauts de l'Estaque, on trouverait plus logique que lesdits containers et les activités qui y sont liées trouvent place sur le territoire du port. "Lors d'un rendez-vous avec le directeur du port ce dernier nous a dit que ce type d'activités n'était pas rentable et qu'il préférait utiliser les m2 du port pour d'autres activités, regrette Roger Bonnaud, le vice-président du CIQ l'Estaque Le Marinier.

"Nous ne sommes pas opposés à l'activité économique du port, ni même au projet de rénovation porté par Euroméditerranée, note Marie-Blanche Apercé. Mais nous souhaiterions d'une part que nos quartiers ne servent pas de dépotoir au reste de la ville. Et, d'autre part, que l'activité du port soit plus rationnelle : les containers à destination de Marseille et de sa région dans les bassins Est, ceux à destination du reste du pays à Fos-sur-Mer"Une fois la lettre envoyée à chacun des élus, les riverains de la Nerthe scruteront attentivement la manière dont chacun votera le Plan local d'urbanisme en juin lors du prochain conseil communautaire. Ce vote là devrait influencer le leur lors des municipales en 2014. 

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Commentaires

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  1. Phil2mars Phil2mars

    Evidemment que la nerthe doit être amenagé pour permettre le stockage de container ( qui nesont pas des dechets , mais aussi la creation de la bretelle. Quand l’interet general primera t il sur les interets particuliers de quelques uns ?.

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  2. Avé Avé

    Un peu beaucoup simplistes les CIQ sur ce coup. Ils ne sont pas contre l’activité du port mais en fait si, et que je sache ils n’habitent pas dans les anciennes carrières donc bon…On devrait laisser ces carrières abandonnées pour faire plus écolo ? Les containers me semblent avoir toute leur place à cet endroit sans que ça gêne forcément les habitants de l’Estaque.

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  3. ChevalierBlanc ChevalierBlanc

    Une bretelle c’est aussi de l’urbanisation et de l’étalement urbain en +. Il faut savoir s’arrêter et faire de la ville dense ou on se déplace à pied, à velo et en TC. Surtout que dans le coin il y a pas mal de biodiversité.
    Quant aux containers, certains ports bien plus fréquentés par les containers n’ont pas l’espace pour de tels stockage mais des ordinateurs pour optimiser les flux et éviter justement les stocks!!.

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  4. Citoyen de L'Estaque Citoyen de L'Estaque

    L’Estaque,ses Riaux et ses plages sauvages disparus,contrée de mon enfance, rebelle ouvrière adossée aux contreforts de la Nerthe, salie pour toujours par les stigmates colorées d’un lourd passé industriel; les édiles t’ignorent, ils te rejettent depuis toujours.
    La luminosité de ton ciel, le bleu, changeant, de la baie méditerranéenne qui termine la côte d’Azur , les senteurs de tes collines enivrent ceux qui te découvrent. Martyrisée, mais fière, tu as essayé de résister, mais tu t’es soumise par dépit; c’est ta raison d’être. Estaque, ils ne te respectent pas, tu n’as jamais été respectée, car tu es considérée comme le fondement honteux d’une ville malade de ses caprices urbains.
    Une décision, sur un PLU abracadabrantesque, d’implanter une activité portuaire dans tes collines,immortalisées par Cézanne,perpétue l’insupportable dédain que l’on te porte. Une ineptie, une faute d’urbanisation pour laquelle ils se sont mis à plusieurs, le sourire aux lèvres et le crayon soumis, aux ordres, des responsables politiques, pusillanimes et complices. Une plate-forme portuaire de containers dans ton massif au rocher calcaire tourmenté qui dominera le grand espace,désespéremmentvide,du Grand Port « autonome » de Marseille.
    D’autres ont fait des villes à la campagne, à Marseille,à l’Estaque, ils font des ports dans la montagne…L’implantation d’une activité génératrice de pollution de l’air, pollution visuelle, pollution sonore,catastrophiques pour les habitants,la faune et la flore,des inévitables inondations en perspective, par ruissellement etlessivages de fonds avals.., sans aucune étude d’impact et sans réflexion stratégique. Ils sont devenus fous, non, leur folie continue… au nom de je ne sais de quel intérêt cette fois.
    D’autres solutions existent, tournées réellement sur la mer, mais à son niveau. Mais cela demanderait une indépendance intellectuelle, technique et politique. Un véritable projet d’aménagement, à l’échelle macroscopique d’une aire métropolitaine enfin constituée serait quant à lui porteur d’emplois.Les rives du canal du Rove ont peut être un nouvel avenir…Les flottes de péniches et la barges d’antan pourrait être remises à l’eau..

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