Les produits bio moins chers en panier paysan qu'en rayon ?

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le 29 Sep 2014
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Les produits bio moins chers en panier paysan qu'en rayon ?
Les produits bio moins chers en panier paysan qu'en rayon ?

Les produits bio moins chers en panier paysan qu'en rayon ?

Tordre le cou à une idée reçue comme on arrache les fanes d'un radis bio. Parce qu'il en avait assez d'entendre les médias "associer les mots bio et bobo",  et considérer ces produits comme un luxe destiné à une élite, Nicolas Brumauld a décidé d'en avoir le coeur net. Pendant un an, le chargé de mission des Paniers marseillais a comparé le prix au kilo des légumes bio proposés à ses adhérents à ceux pratiqués dans une moyenne surface spécialisée en bio et dans un hypermarché en retenant les moins chers des produits issus de l'agriculture conventionnelle. L'objectif de son étude est de prouver que les produits proposés dans ces paniers de quartier sont pleinement compétitifs. "Pour faciliter l'étude je suis allé chaque semaine dans la même enseigne bio et dans le même hypermarché des quartiers Sud de la ville, explique le chargé de mission de cette association qui fédère 30 paniers  de quartier. Je l'ai fait pendant un an parce que les produits de nos paniers varient beaucoup en fonction de la saison."

En effet, pour 15 euros en moyenne, ces paniers basés "sur un partage de récoltes" sont plus chargés en été et parfois plus légers à la période de soudure entre les légumes d'hiver et ceux du printemps. D'où la nécessité de lisser sur un an le prix au kilo des produits présents dans ces paniers en pesant chaque légume. "La première leçon de cette étude est d'affirmer que, contrairement à ce qui se dit dans les médias, les produits bio ne sont pas plus chers. En revanche, si vous voulez acheter les mêmes légumes dans une épicerie spécialisée dans le bio, notre étude montre qu'il vous en coûtera deux fois plus cher."

19 euros le panier en grande surface

Mais la grande surprise de l'étude présentée ce lundi à la Foire de Marseille [annonceur de Marsactu, ndlr] est à chercher du côté des hypermarchés. "En comparant avec les produits conventionnels et en prenant soin de prendre le moins cher de l'étal, on arrive à un tarif plus élevé en hypermarché que chez nous", se félicite Nicolas Brumauld. Par exemple, s'il a le choix entre des haricots verts de Provence et d'autres arrivant d'Afrique du Sud et donc moins chers, il choisit ces derniers. Malgré ce choix, "en moyenne, sur l'année", les produits conventionnels vendus en grande surface sont plus chers que ceux proposés dans ces paniers bio, soit "19 euros en moyenne".

Bien entendu, le salarié des Paniers marseillais a dû faire fi de la grande variété de produits – "près de 80 en moyenne sur l'année"  – proposés dans ces paniers. Il a donc établi des équivalences pour des produits introuvables en supermarché. Le brocoli sauvage qui a peu de chance de trouver sa place au rayon maraîcher est remplacé par un brocoli classique en prenant soin de choisir un produit de grande production et être ainsi "toujours en faveur du distributeur et ne pas fausser l'étude"

Au-delà du plaidoyer pro domo, l'association pour une agriculture biologique entend prouver qu'il est "possible aujourd'hui de se nourrir avec des fruits et légumes biologiques tout en faisant des économies". Et en consommant, en passant, moins d'intrants et de pesticides.

 

 

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Commentaires

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  1. Philippe Philippe

    Ca va mieux en le disant mais c’est une évidence ! Rejoignez le mouvement et arrêtez d’engraisser les grandes surfaces, il y a surement un panier qui vous attend près de chez vous et vous économiserez de l’argent et de la voiture tout en mangeant mieux..
    Bon à savoir : même une patate ou une carotte ont meilleur goût quand elles tombent du panier bio (ce n’est qu’une observation personnelle, pas de l’idéologie, promis !)

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  2. Hervé MENCHON Hervé MENCHON

    Bio et circuits très courts, pour associer durablement écologie et emplois locaux.

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  3. JL41 JL41

    Une enquête qui ne prend pas en compte la qualité des produits, pas seulement biologique mais aussi gustative, ne peut pas être honnête.
    Le panier paysan est une bonne chose sur certains plans, mais il n’a pas que des avantages. Le consommateur souhaite pouvoir choisir dans une plus grande variété de produits. Il veut bien des salades et des melons de la plaine d’Aubagne, mais aussi des endives, des bananes ou des ananas qui viennent d’ailleurs. Par commodité, il souhaite aussi faire l’ensemble de ses achats d’un seul coup, comme c’est possible en grande surface. Le drame, c’est que la grande distribution ne sait pas soigner la qualité des fruits et légumes. Il peut trouver dans son supermarché les pommes de terre les moins chères, mais sans goût, ou des fraises acceptables mais plus chères que chez les producteurs salonais, où un nombre croissant de commerçants marseillais en fruits et légumes s’approvisionnent.
    Le panier paysan constitue un achat militant en faveur du bio, mais il y a encore des progrès à faire sur la qualité des produits. Le panier paysan permet, à partir d’un certain nombre de clients qui se sont engagés et qui sont devenus captifs, d’installer un nouvel agriculteur avec des garanties d’écoulement de sa production. On peut toujours imaginer que le nouvel installé fera mieux que les agriculteurs déjà installés, qui tendent au bio dans un certain nombre de cas, si c e n’est qu’ils sont globalement en situation de surproduction.
    La part du budget des ménages consacrée à l’alimentation a beaucoup régressé. Et que dire des fruits et légumes, dont on déplore que nous en consommons trop peu ? Le panier paysan fait-il suffisamment envie, au-delà de l’achat militant, pour renverser la tendance ?
    Inversement, la part du tiercé, à nouveau du tabac ainsi que la montée d’autres drogues, occupe une part croissante de nos budgets. On n’est donc pas sans pouvoir d’achat pour mieux se nourrir et éventuellement payer plus cher des produits de qualité. On en trouve chez les marchands de fruits et légumes qui savent s’approvisionner à diverses sources pour offrir la qualité et le bio.

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  4. edmond dantes edmond dantes

    si j’ai bien compris, on a affaire uniquement à des végétariens! BOF, viande, volailles, fromages……….pas de ça ici. Et vous pensez que pour se nourrir “équilibré”, même les plus concernés vont courir 36 magasins bio, sans compter le prix absolument prohibitif de ces articles dans ces circuits soit disant dits “courts”.

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  5. Anonyme Anonyme

    En réponse à ce que commente Edmond Dantes ci-dessus, NON, le circuit court des Paniers Marseillais ne concerne pas uniquement des végétariens!!! Le coeur de ce circuit est le maraîchage mais les adhérents ont la possibilité de souscrire d’autres contrat qui sont tout aussi intéressant que celui du maraîchage, pour TOUS les produits de bouche: viande, oeufs, volaille,huiles, farines, fromages, produits laitier.. toujours en provenance de producteurs en bio et surtout de proximité.
    Un conseil à cette personne, avant de critiquer négativement, faîtes un essai dans votre quartier, allez prendre un panier bio une ou 2 fois, rencontrez le ou les producteurs, goûtez au produits et ensuite vous pourrez faire une critique positive, basée sur votre expérience!

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  6. JL41 JL41

    Petit tour hier au stand des Paniers Marseillais à la Foire de Marseille et ce matin au marché des producteurs qui a ouvert devant le bateau bleu du Conseil général.
    Le Panier Marseillais était défendu par une alerte bénévole qui a admis que le panier qui trônait sur sa table depuis le début de la foire était en piteux état. Une erreur de communication peut-être facilitée par le fait qu’une étude faite en interne était censée casser la baraque en affirmant que le Panier était le mode d’achat le moins coûteux pour nos légumes. Comme « Anonyme » ci-dessous, la dame du stand a cassé certaines idées reçues des premiers Paniers et des écolos mangeurs de carottes d’autant meilleures qu’elles était rabougries : un effort était fait dans le choix des légumes pour qu’ils soient présentables. Bios et beaux donc. On trouve aussi dans les circuits des Paniers, pratiquement tous les autres produits qui font notre alimentation, fromages et viandes de producteurs sélectionnés et bios. De la viande une fois par mois là où la dame du stand tient toutes les semaines son point de vente bio. Dommage de devoir en passer par le congélateur, mais s’agissant de la viande, je dois dire pour l’avoir essayé, ce circuit parallèle fournit de la viande sous vide nettement de meilleure qualité que la grande distribution et bien des bouchers. Il en est de même des fromages.
    Le marché des producteurs devant le Conseil général en comptait une quinzaine, pratiquement tous bios. L’affluence des clients n’était pas (encore) très grande. Ces producteurs venaient parfois de loin : Aix, Arles, le Gard, la Corse, comme si ceux de la périphérie marseillaise se faisaient tirer l’oreille. A midi, la salade était déjà presque toute raflée, tandis que les potimarrons et autres courges remplissaient les étals. Tous les produits de saison étaient présents, de quoi se faire soi-même un panier sur mesure à partir des meilleurs produits. Pas de fruits, à l’exception des pommes, une lacune. Mais les produits classiques des marchés provençaux, fromages, huile d’olive, coulis de tomates étaient là aussi.
    Conversation entre un vendeur et un client retraité. Lui : « Ce matin ma femme qui travaille dans l’administration m’a téléphoné pour me donner les prix trouvés sur internet dans le domaine des Paniers, ici j’ai trouvé pour 12 € ce qu’on m’aurait proposé dans un Panier à 15 €. » Je lui demande si le prix est vraiment important pour lui ? Il me répond : « Non, mais je n’aime pas me faire entuber, au début les Paniers c’était bien, mais maintenant ils en profitent ». Je lui explique que les Paniers Marseillais avaient fait une enquête et qu’ils étaient moins chers que les autres circuits. Sa réponse : « Oui les jours d’enquête ils ont fait des paniers mieux remplis pour le même prix ». Evidemment, je n’ai pas les moyens de vérifier, sauf de dire qu’il ne faut pas être juge et partie dans ce type d’enquête. On se doute bien que le Panier devrait être moins cher : circuit court, intervention de bénévoles (ou de spécialistes en conseil agricole et en communication, rémunérés grâce à des subventions de la Région et du Département), optimisation de l’écoulement de la production des agriculteurs « en panier ».
    Le prix est-il d’ailleurs le bon critère ? La dame du stand des Paniers Marseillais a bien évoqué les critères de qualité et de présentation des produits. Un point important, la décision d’achat du consommateur se faisant sur l’apparence des produits. Une apparence souvent trompeuse en supermarché.
    L’avenir est probablement aux marchés paysans, où le client peut choisir dans un éventail suffisant de produits et de producteurs, où il est normal que le meilleur gagne (bon rapport qualité/prix). Leur fréquence et les temps d’ouverture arrangent la clientèle. Il faut les multiplier en milieu urbain et travailler sur la qualité, la fraîcheur et la ramasse des produits, pour faire vivre la ceinture maraîchère marseillaise. Pour que le foncier périurbain reste agricole là où c’est encore possible, il faut que l’agriculteur ait davantage intérêt à produire qu’à vendre.

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  7. marco13 marco13

    J’aime bien l’association des termes “bobos, végétariens, secte “.
    Un peu comme si celà voulait dire : attention aux pestiférés !

    Alors qu’il est clairement établi qu’il est possible de manger équilibré sans manger de viande, de manger équilibré en étant végétalien ou végétarien (il y a plein de grands sportifs qui sont l’un ou l’autre), que l’élevage est au niveau planétaire la première source d’émissions de gaz à effet de serre.

    La bonne alimentation est aussi possible sans viande ou produits animaux. Ou alors avec de la viande qui a été élevée et tuée dans le respect de l’animal (sans maltraitance et en limitant le recours aux traitements anti-biotiques). Ca ne coûte pas beaucoup plus cher et c’est aussi une façon de se respecter soi-même.

    Enfin, on parle de ” bonne bouffe ” : le plaisir de la bouche ne doit pas être le seul critère de choix de produits : comme indiqué au-dessus il faut penser climat, entretien des espaces, souffrance animale, équilibre alimentaire.

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