Les précaires de l'eau vivent aussi en France

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le 16 Mar 2012
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Les précaires de l'eau vivent aussi en France
Les précaires de l'eau vivent aussi en France

Les précaires de l'eau vivent aussi en France

100 %, c'est le taux de personnes ayant accès à l'eau et à l'assainissement en France, relevé récemment par l'Organisation mondiale de la santé et l'Unicef. Mais le diable réside comme souvent dans l'arrondi. En France aussi, pour certains, l'eau reste un combat de tous les jours. Ils sont SDF, gens du voyage, Rroms… et pour boire comme pour nettoyer leurs affaires, ils misent sur le système D.

Mariana est roumaine, elle vit en France depuis cinq ans, baladée de terrain en terrain. Depuis le 20 janvier, elle et sa famille ont posé leurs caravanes sur un terrain de Château-Gombert. Tous les jours, elle prend sa voiture pour remplir sa dizaine de jerricans dans une bouche d'incendie et récupérer les vingt litres nécessaires. Esther Griffe est allée à sa rencontre ce vendredi matin.

 

 

Le cas de la famille de Mariana est loin d'être isolé. Dans les Bouches-du-Rhône l'histoire d'Ubu chez les caravanes n'en finit plus de s'écrire et l'aire d'accueil d'Arles, bientôt inaugurée, sera la première depuis 2002. Résultat, faute d'un nombre suffisant de terrains adaptés comme à Marseille (qui ne compte toujours qu'un terrain sur les deux prévus par la loi), les caravanes stationnent sur des terrains inadaptés.

Dans ces cas-là, "l'eau est la première priorité", rappelle Alain Fourest, président de l'antenne marseillaise de Rencontres tsiganes. Et, contrairement à ce que l'on pourrait penser a priori, la situation va en s'empirant. "Quand il y avait encore des fontaines, on allait y chercher l'eau, témoigne lors du Fame Nelly Debras, une jeune femme Rrom elle aussi membre de l'association. Mais aujourd'hui, il n'y en a plus ou alors elles sont au milieu des terrasses de café. Parfois, on peut se servir dans les cimetières mais là aussi on nous coupe l'eau."

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Reste alors une solution pour les familles, obtenir un raccordement et un contrat provisoires. La loi, théoriquement, leur permet pour l'eau comme pour l'électricité d'obtenir un accès temporaire d'un an renouvelable sur le même système que celui dont jouissent les chantiers. Mais, la théorie s'écrase bien souvent sur le mur de la réalité, estime Alain Fourest. "Au mieux, les maires donnent une réponse dans les deux semaines… et les familles sont déjà parties !"

Alors, comme Mariana, les installations de fortune deviennent obligatoires et, avec elles, les accusations, récurrentes, de vol. Certaines mairies comme Marignane durant l'été dernier coupent tout bonnement les tuyaux quand ce ne sont pas les habitants du coin qui jouent les justiciers sans penser à une solution de rechange.

Les maladies de l'eau se développent

D'où des solutions de plus en plus précaires : eaux d'irrigation ou de nettoyage dans les rues de Marseille deviennent la seule ressource quand bien même celles-ci ne sont parfois pas potables. La conséquence principale reste le développement de maladies liées à l'eau.

"L'eau de Marseille est certes de qualité mais il faut pouvoir la conserver telle quelle, souligne Rémi Laporte, pédiatre au CHU Nord, qui connaît très bien les publics en difficulté. Elle doit être consommée dans les 24 heures et réfrigérée durant ce temps-là." Et le médecin de détailler une étude qu'il a réalisée et dont les chiffres sur les enfants sont particulièrement éloquents. "Dix-sept familles marseillaises vivaient en squat. Parmi elles, sept avaient un accès extérieur à l'eau, dix n'en avaient aucun et seules deux avaient accès à des latrines. Résultat : 1 enfant sur 4 a une infection cutanée, 25 % de leurs dents sont cariées et 1 sur 10 a déjà eu une hépatite." Pour ce membre de Médecins du monde, le doute n'est plus permis. "En France aussi, l'eau est instrumentalisée dans la manière de rejeter ces familles. Couper l'eau est un moyen de persécution."

Face à ce constat, le politique semble se réveiller. Eugène Caselli, lors d'un discours au Forum mondial de l'eau, a affiché sa volonté. "On doit prendre en compte des situations d’urgence et les conditions de vie que connaissent certaines catégories de personnes, je pense aux SDF, aux squatters, aux Roms, etc., a lancé le président de Marseille Provence métropole. Le droit français doit donc permettre aux collectivités en charge de la distribution d’assurer ce service spécifique." De l'avis de tous, une clarification juridique est en effet nécessaire mais ces précisions n'empêchent pas d'agir dès aujourd'hui. Cela fait trop longtemps que ces personnes attendent "le temps des solutions".

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Commentaires

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  1. canale canale

    je ne sais pas si ce sont des précaires de l’eau mais question précarité j’ai vu pire !!!

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  2. Liseron duveteux Liseron duveteux

    Cette affirmation que 100% des français on accés à l’eau est Esther, presque une désinformation, par omission.
    Vous devriez écrire que 100% des français qui payent, je dis bien ,qui payent leur eau, ont accés à l’eau.
    Avoir accés à l’eau n’est pas que simplement la boire.

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  3. Liseron duveteux Liseron duveteux

    Ma remarque s’adresse ausi à vous Jean -Marie.
    Mais quelques précisions.
    Il faut savoir qu’au pays ou l’eau coule à flots,si vous demandez un raccordement au réseau d’eau potable,il vous en coûtera plusieurs lilliers d’Euros,plus un abonnement bi-semestriel,et une consommation au m3.
    Si vous demandez un simple compteur,c’est minimum 500 Euros,plus l’abonnement et la consommation.
    Résultat une facture annuelle qui commence à peser lourd sur les ménages.

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  4. Liseron duveteux Liseron duveteux

    Jean-Marie,nous pourrions parler aussi,que de plus en plus de consommateurs se tournent vers les eaux vendues en Pack, pour leur consommation alimentaire.
    Ils n’ont plus confiance dans l’eau du robinet.
    je ne crois pas que le forum en ai parlé.
    Toujours l’histoire de la paille et de la poutre.

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  5. istilar istilar

    Et pendant ce temps, TF1 nous offrait un grand reportage sur les essais de pneus Pirelli à Abou Dahbi, où l’on assiste à l’arrosage de la piste de formule 1, avec la bagatelle de 50.000 litres d’eau!!!

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  6. Anonyme Anonyme

    Pourquoi revendiquer le pire? Bien sûr, mourir d’un cancer au fond d’un hôpital en sous effectif, c’est pire! Etre mordu par un chien enragé de nuit au fond d’un bois, c’est pire! Etre battu à mort sur un parking c’est pire!
    Ce n’est pas un argument. Nous avons tous un pire qui n’appartient qu’à nous. Ne pas avoir d’eau, c’est pire aussi .. Essayer pour voir..

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  7. Anonyme Anonyme

    Ils n’ont peut-être pas accés à l’eau,mais ils ne semblent pas manquer de nourriture.

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  8. marie-joseph- PACA marie-joseph- PACA

    leur plateau repas en faisant les poubelles notamment des hôpitaux … évidemment il y a toujours pire pour notre bonne conscience !

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