"Les ports qui accueillent les croiséristes ont du mal à retrouver leur investissement"

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le 17 Juil 2013
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"Les ports qui accueillent les croiséristes ont du mal à retrouver leur investissement"
"Les ports qui accueillent les croiséristes ont du mal à retrouver leur investissement"

"Les ports qui accueillent les croiséristes ont du mal à retrouver leur investissement"

Avec 74 % de navires de commerce fabriqués en Asie et notamment en Chine, "avec le transport maritime, nous sommes sur une économie mondialisée et le secteur maritime est un vecteur de la mondialisation", a expliqué Pierre Cariou, professeur spécialisé dans l'économie maritime. Pour la première fois depuis sa création, le colloque international des économistes maritimes s'est tenu à Marseille. L'occasion de faire un point sur la situation : "Depuis 2008, nous sommes en situation de surcapacité sur presque tous les marchés. En 2008, juste avant la crise, près de 70 % de la flotte mondiale était en commande".

En réponse à cette surcapacité du marché et au ralentissement de la croissance, trois grandes compagnies maritimes européennes CMA-CGM, MSC (Mediterranean Shipping company) et Maersk Line ont décidé de former une alliance surnommée le Réseau P3. "Il ne s'agit pas d'une fusion du capital mais d'une coopération purement technique". La coopération porte ainsi sur les trois routes commerciales Asie-Europe, Transpacifique et Transatlantique et sur les 600 navires qui seront opérés depuis Londres et Singapour. 

"Piraterie professionnelle"

Dans de nombreuses régions du monde, les pirates sont "responsables d'une pénurie annuelle de 7 milliards de dollars" indique le professeur.  Une raison valable pour que la question soit très sérieusement abordée lors du colloque de l'Association internationale des économistes maritimes. Pierre Cariou précise que l'on a affaire à une "piraterie presque professionnelle aujourd'hui." Mais l'agence des Nations Unies chargée du maritime interdit formellement aux compagnies maritimes de faire appel aux services de gardes armés. "Il y a là une certaine hypocrisie puisque c'est déjà le cas pour la plupart des compagnies" .

L'économie des croisières et son impact réel ou supposé sur l'économie locale a également été passé au crible lors du colloque international. Pour Pierre Cariou, la réponse est nuancée : "sur l'économie locale, les retombées se font, l'argent des touristes est dépensé dans les commerces. Par contre les ports qui investissent beaucoup dans ce secteur ont du mal à retrouver leurs investissements".

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Commentaires

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  1. phil2mars phil2mars

    J’esperais une analyse plus fine sur les retombées des croisieres . Il est evident que cesont lesports qui assument lesi nvestissements à le’heure actuelle . Mais il faut les regarder comme des outils d’amenagements du territoire et ne pas comme u ncentre de ” profit ou de perte” isolé de l’économie qu’il genere ! Aujourd’hui le developpement des croisieres ce sont des centainesde millions de retombéees dans l’économie locale et la relance de la réparation navale et de l’emploi… Ca c’est super important,

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  2. durdevoirlarealite durdevoirlarealite

    Ah les fameuses retombées . On disait la même chose de l’immobilier américain pour soutenir la croissance, vu que ça créait des millions d’emplois et profitait à tous les secteurs, et que donc il fallait faciliter le crédit à taux très bas et ne surtout pas voir les centres de profit ou de pertes, les gagnants payant les perdants

    vous avez vu comme ça a fini cet écart entre l’investissement et la réalité de l’activité et des revenus ?

    Dans l’absolu c’est l’Etat qui paye le développement des ports, le contribuable quoi
    donc si on investit par exemple 1 milliard dans des infrastructures, des exonérations fiscales pour le tourisme de croisière…. pour avoir 500 de retombées….il va manquer 500 à la fin ça va poser un problème à force

    Donc juger des retombées en absolu dans la ville est un non sens..absolu

    Car aujourd’hui, il n’est vraiment pas acquis que le tourisme de croisière rapporte au total autant que ce qu’il coûte en investissement

    Si on mettait des milliards ailleurs (technologie par exemple), est ce qu’on créerait pas plus d’emploi et d’activité c’est ça la question

    Je n’ai pas la réponse, mais je trouve qu’il y a un côté dogmatique voire religieux au discours sur les croisières et leurs “retombées”

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  3. chris chris

    Un port est un outil de développement économique au service d’une agglomération, d’une région, d’un pays, si à chaque fois qu’on avait juger du bien fondé de projets portuaires sur la seule base du retour sur investissement des ports (les taxes vont-elles amortir les coûts d’investissements) sans se soucier des retombées économiques directs et indirects (logistique, pétrochimie, métallurgie, tourisme etc.), on aurait jamais fait Fos/Mer qui est pourtant un des grand poumon économique de la région, au final ça aurait été s’asseoir sur des dizaines de milliers d’emplois et ça aurait été des recettes fiscales en moins pour l’État et les collectivités territoriales. Ce qui justifie les subventions de ces derniers dans les investissements portuaires sans qu’il soit besoin que les taxes portuaires amortissent l’investissement.

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  4. JL41 JL41

    Chris, on ne peut qu’apprécier votre argumentation qui se situe à la bonne hauteur, même si sa signifie comme souvent, en parlant plus prosaïquement : « on veut davantage de sous de l’Etat ».
    La façon d’un port de se gérer, n’entre-t-elle pas aussi en compte ? Et lorsque vous dites : « manque d’investissement dans la dénaturation des goulets d’étranglement et dans les dessertes alternatives à la route qui permettraient d’améliorer la compétitivité coût longue distance et minimiser les risques dans les délais d’acheminement … », vous savez sans doute que ni le port, ni la DDE ou la DRE, ni les collectivités, conseil général compris, n’avaient saisi assez tôt cette urgence pour la faire partager, ou n’avaient réussi à plaider le dossier auprès de l’Etat.

    Quant à l’activité croisières, si l’on peut éviter de prendre cette activité comme un centre de profit local, on pourrait quand même investir davantage dans des activités industrielles comme la réparation navale (une main d’œuvre de qualité nécessite une formation de qualité), ou des trafics comme le roulier mixte où nous sommes en bonne situation de captation.
    Plutôt qu’avec autant d’urgence dans la plaisance, dont on donne des chiffres faux quant aux emplois et aux recettes générées. Ces chiffres de la plaisance ne flattent pas le même public à Marseille. Plutôt celui qui se retrouve au Cercle des Nageurs que celui qui « envahit » la place des Catalans, sans tirer plus loin un évènement qui a fait image. Elle flatte ce public des propriétaires fonciers et les investisseurs qui le composent, en bordure de la communauté portuaire.

    Ne pas s’étonner qu’après avoir gonflé les chiffres des retombées de la croisière pour inciter le port à investir, ce soient les dockers qui viennent demander leur part du gâteau, eux qui sont peut-être plus directement préoccupés des emplois induits par l’activité portuaire.

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  5. TPASTUREL TPASTUREL

    Si la croisière est un levier de développement des ports cela ferait de Rotterdam, Anvers, Hambourg etc… les premiers ports de croisières d’Europe.

    Une fois encore, les politiques nous enfument et donnent dans la prophétie auto-réalisée.

    Qui en 2014, après le soufflet 2013 de la capitale européenne de la Culture aura envie de visiter une ville qui va retourner à ses pagnolades et à ses belles querelles de gauche sans oublier sa rubrique judiciaire.

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