"Les nouvelles tours sont un signe de l'abandon de la rénovation du centre-ville"

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le 13 Juin 2014
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"Les nouvelles tours sont un signe de l'abandon de la rénovation du centre-ville"
"Les nouvelles tours sont un signe de l'abandon de la rénovation du centre-ville"

"Les nouvelles tours sont un signe de l'abandon de la rénovation du centre-ville"

Des tours poussent et d'autres tombent. Depuis plusieurs années, les chantiers financés par l'agence nationale de rénovation urbaine (Anru) font tomber les tours aux quatre coins des quartiers Nord de Marseille. Un bâtiment à la Savine, plusieurs au Plan d'Aou, un autre à la Busserine, une cité entière aux Créneaux. Ces immeubles de grande hauteur sont le symbole d'un urbanisme dont on ne veut plus plus, criminogène et anxiogène.

À l'inverse, sur le littoral, d'autres tours poussent en bouquet, symboles d'une entrée de plain-pied dans le cercle étroit des métropoles internationales. Immeuble de bureaux comme La Marseillaise ou de logements comme H99, elles témoignent de la dimension métropolitaine que veut acquérir la ville. Cet apparent paradoxe est au cœur de la nouvelle table ronde proposée par Pensons le matin. Une fois par mois, ces artistes, penseurs, intellos et militants se réunissent pour débattre d'un sujet qui interroge la ville. Ce débat réunit l'architecte Thierry Durousseau, spécialiste du patrimoine du XXè siècle, Fabrice Lextrait, qui a travaillé un temps au côté de Jean Nouvel qui signe une des tours promises à Arenc et enfin Jean Canton et Patrick Lacoste président et militant d'Un centre-ville pour tous qui co-organise le débat. 

"Nous sommes partis des trois tours en projet qui dessinent un nouveau front de mer, explique ce dernier, invité sur le plateau de Marsactu. Et ce alors même que l'Anru démolit des tours ailleurs dans la ville. Quels besoins a-t-on de bâtir en hauteur alors que la ville est peu dense par ailleurs ? Pour qui construit-on et à quel coût ?" Ce militant d'Un centre-ville pour tous pense que la sortie de terre d'une tour destinée à de l'habitat de luxe "à quelques centaines de mètres du Panier et juste à côté du quartier de la Joliette" risque d'être un facteur de ségrégation sociale supplémentaire. Les militants y voient le signe "de l'abandon de la rénovation du centre-ville" plutôt que le phare d'une métropole encore à venir. Pour l'heure, H99, un immeuble de logements de luxe, reste au point mort. D'abord parce que son destin urbain est lié à la tour de bureaux dite La Marseillaise qui fait l'objet d'un recours qui doit arriver devant la cour administrative d'appel d'ici la fin de l'année.

Or, ce recours a été déposé par des militants d'Un centre ville pour tous qui a attaqué la décision de la communauté urbaine de louer plusieurs étages de la tour pour y rassembler ses services. Ce faisant, la collectivité a permis au promoteur Marc Piétri de boucler en partie la commercialisation des bureaux et donc de démarrer les travaux… qui ne démarrent pas du fait du recours. "Nous considérons qu'il s'agit là d'un gaspillage de nos impôts locaux. La location de la tour pour 75 millions d'euros pour une durée de 12 ans n'apporte rien aux Marseillais puisqu'elle sera rendue au promoteur à l'issue du bail". Les militants comparent cet effort financier aux 500 logements sociaux construits par la Ville et la communauté urbaine en 2013, "digne d'une petite ville de 125 000 habitants".

Quel urbanisme pour Marseille ? Densification, verticalité et ségrégations, une table ronde aux grandes tables de la Friche samedi 14 juin à 9h30 avec Jean Canton, Patrick Lacoste, Jean Durousseau et Fabrice Lextrait.

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Commentaires

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  1. jml13 jml13

    Rarement entendu autant de contre-vérités dans les propos de quelqu’un. Florilège…
    “l’agence nationale de rénovation urbaine (Anru) font tomber les tours aux quatre coins des quartiers Nord de Marseille.” Oui, ce sont des bâtiments (plus souvent des barres que des tours d’ailleurs) construits dans les années 70, très paupérisés, mal entretenus, et que l’on détruit pour construire du logement social neuf. Strictement aucun rapport avec le quartier Euroméditerranée, on l’on a construit… UNE tour, et où 3 autres sont en projet, une de bureaux, une d’habitation, et une hôtelière.
    “symbole d’un urbanisme dont on ne veut plus, criminogène et anxiogène” il est clairement sous-entendu que ce serait la hauteur qui serait mère de ces maux, ce qui est évidemment totalement faux : on peut citer maints autres problèmes.
    “Quels besoins a-t-on de bâtir en hauteur alors que la ville est peu dense par ailleurs” Justement, pour la densifier ? Ou tout simplement parce que cela mange moins d’espace ? Ces “militants” seraient-ils partisans du mitage de la campagne autour de la ville ?
    “risque d’être un facteur de ségrégation sociale supplémentaire” Ah bon ? Quand donc on construit du beau dans les quartiers Sud, on accentue la coupure entre Nord et Sud de la ville, mais quand on construit au Nord, on accentue la ségrégation ? Et en quoi puisqu’au contraire ce serait plutôt de la “mixité”.
    “signe de l’abandon de la rénovation du centre-ville”. Ceci n’a aucun rapport. Un promoteur privé peut très bien construire 3 immeubles, cela n’empêche en rien la Ville ou d’autres organismes de continuer à rénover ailleurs.
    “H99 reste au point mort. D’abord parce que son destin urbain est lié à la tour de bureaux dite La Marseillaise” Ben non, ces 3 tours sont ndépendantes et leur construction sera même plus facile si elles ne se font pas en même temps.
    “Nous considérons qu’il s’agit là d’un gaspillage de nos impôts locaux.” Et empêcher les travaux, c’est quoi ? Des dizaines de millions injectés dans l’économie locale et le BTP, des centaines d’emplois, c’est du gaspillage ?
    Bref, ces personnes se pensent très supérieurs aux autres en s’érigeant en gardiens de la bonne parole, mais empêchent les investisseurs de bâtir la ville de demain, la ralentissent. Ce sont des combats d’arrière-garde, voire même ringards. C’est triste.

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  2. cani cani

    Les unes sont pour des bureaux, une activité économique
    les autres sont des logements détériorés (bien souvent par leurs occupants) et sont devenues inaptes à la vie quotidienne actuelle

    la comparaison de la carpe et du lapin !!!!!

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  3. Nous nours Nous nours

    Peut-on parler d’investisseurs quand c’est MPM qui paye la moitié du coût?

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  4. Steph Steph

    Ras le bol de ces vieux bobos soixante-huitards qui ont toujours un avis (contraire) sur tout, qui savent toujours mieux que tout le monde ce qui est bon pour le monde. Finalement, le fascisme devient une valeur de gauche ! Nous voulons que Marseille change, s’embellisse, et sorte de sa léthargie.

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  5. JL41 JL41

    Un militant plus convaincu que convainquant, un militantisme qui fonctionne surtout au sein de son groupe de convaincus, mais qui a du mal à en passer la frontière. Les arguments relèvent parfois du collage, comme entre ces tours vétustes que l’on détruit et celles triomphantes de la promotion immobilière marseillaise sous Gaudin.
    Le marché scandaleux passé par la communauté urbaine MPM de Caselli pour se loger, ou le projet délire de Constructa avec la tour H99, si ce n’est qu’elle offre le luxe dans le plus moche des emballages, sont significatifs de ce qui peut se fait à Marseille avec Euroméditerranée et la classe politique actuelle.
    Les mouvements protestataires évoqués par l’interviewé ne font malheureusement pas beaucoup école, comme si leur cause était desservie par un discours qui mérite au minimum un approfondissement. Parce que c’est vrai, le logement social ne bénéficie pas du tout à Marseille de l’effort nécessaire. On dirait presque que l’action publique n’est pas à la hauteur de ce que l’initiative et l’investissement privés savent faire. Si ce n’est que ceux-là ne fonctionnent que pour les 15% de la population la plus solvable. Il y a donc un énorme hiatus là aussi.

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  6. Simon L Simon L

    Quelle stratégie pour Marseille ? Des tours ? Il faut bien admettre que la Joliette, Euromed etc donne un second souffle à la ville. Le Mucem, la rénovation des Docks, la passerelle enterrée etc … on ne peut pas critiquer tout et n’importe quoi, même pour jouer des paradoxes, destruction d’un côté/construction de l’autre. Intellectuellement amusant, mais est-ce juste pour autant.
    On pourrait parler des Terrasses du port ? Et les autres centres commerciaux ? Et la Canebière et la rue St Fé ? La mairie aurait-elle renoncé, pour faire du neuf quand elle ne réussit pas à faire revivre l’ancien. Et le patrimoine M Gaudin ? Un ancien professeur d’histoire, provençaliste l’a-t-il abandonné ?
    C’est, il est vrai, un “gros travers” de lz bourgeoisie marseillaise qui a déjà abandonné, jadis, ses beaux appartements du Bd d’Athénes et d’ailleurs au centre ville, pour aller vivre dans les ” résidences” style Cadenelle et Thalassa. Les riches de Marseille ne sont pas ceux de Bordeaux ou de Montpellier …

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  7. Anonyme Anonyme

    je n’ai rien contre les tours, si on y met quelque chose dedans digne d’une métropole : des sièges sociaux d’entreprise, tout ce qui manque à Marseille

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  8. toine toine

    J’aimerai bien que ce Monsieur & son asso se mobiliser avec autant d’énergie demander aux proprio d’immeubles de l’hyper centre et à la ville de se conformer aux règles de ravalement des façades! Car les devantures des immeubles marseillais sont noires de crasses comme celles de Paris et Bordeaux dans les années 80!

    Quant aux IGH, ces immeubles font généralement l’objet d’une budget plus conséquent et de normes technologiques comme esthétiques plus drastiques que les immondices pseudo-provençales que nous pondent Kaufman and Broad & Bouygues immo aux 4 coins de la ville!

    Plus d’infos: http://marseillemissionpossible.wordpress.com/2013/12/05/centre-ville-decrepi-cherche-regles-durbanisme-desesperement/

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  9. Marseil Marseil

    “symbole d’un urbanisme dont on ne veut plus, criminogène et anxiogène”
    Alors on descend les tours Labourdette ??? Chiche !

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  10. Marseil Marseil

    Le symbole de l’abandon du centre ville est bien plutôt dans la multiplication des centres commerciaux (terrasses du port, voutes de la Major, Bleu Capelette, …) alors que le commerce de centre ville se meurt, et que pas la moitié des surfaces commerciales de la rue de la République sont occupées….

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  11. Sébastien Pierre Sébastien Pierre

    Je ne suis pas sûr que ces tours soient une solution pour résoudre le problème immobilier. Car même si elles permettent de loger un nombre important de personnes, j’ai vu qu’actuellement les Français préféraient faire construire leur propre habitat : http://www.loi-duflot.fr/conseils-pratiques/2014-04/les-francais-preferent-faire-construire-leur-maison9109/ ! Et comme vous dites, ce n’est pas la priorité des marseillais… Alors pourquoi la ville ne répond pas à leurs attentes ? Surtout que comme vous dites, cela ne sert à rien de construire des immeubles en hauteur, sachant que la rénovation d’autres monuments semble être plus importante.

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  12. Lecacou Lecacou

    Marseille avait la chance de ne pas avoir son aire polluée par ces tours que l’on trouve, sur le même modèle, dans le monde entier.

    Malheureusement certains vont banaliser notre espace —-

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  13. Marseillais indigné Marseillais indigné

    Certains en ont plein la bouche de l’amélioration de l’image de Marseille qu’apporterait la construction de ces tours. Cela permettrait d’attirer, selon eux les sièges sociaux de grandes entreprises. Encore faudrait-il que les entreprises viennent à Marseille. L’image de la ville est dégradée moins par ses quartiers pauvres et leurs règlements de compte (montés en épingle par le journal « La Provence ») que par la mauvaise gouvernance de ses “grands” élus locaux de Gaudin à Guérini en passant par Vauzelle etc. Elle est caractérisée par les priorités données au grand stade, par l’installation de MPM dans une tour aux frais de contribuables locaux, matraqués par une ville endettée, par la réalisation de projets stupides tel le tramway qui doublonne avec le métro, le tunnel du Prado, ses embouteillages récurrents, sa saleté etc. Certes l’équipe Gaudin a été renouvelée dans ses mandats pour six ans supplémentaires… Mais en obtenant seulement les voix d’un cinquième des électeurs inscrits.

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  14. Marseillais indigné Marseillais indigné

    Marseille serait-elle en train de devenir le long de son front de mer, une ville Potemkine sur les modèles des « villages Potemkine » . Selon une légende historique, de luxueuses façades avaient été érigées à base de carton-pâte , à la demande du ministre russe Potemkine, amant de la souveraine et conquérant de la Crimée sur les ottomans. Il s’agissait de masquer la pauvreté des villages traversés lors de la visite de l’impératrice Catherine II dans cette province devenue russe en 1787, moins d’une décennie avantQue le VaucluseDeviennent français

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  15. Brice Brice

    Sur le littoral trois tours poussent en bouquet: La Marseillaise, H99, et la tour Constructa. Nous pensons que ces tours sont un signe de l’abandon de la rénovation du centre-ville. Pourquoi construire ces tours? En avons-nous besoin? Et si oui pourquoi l’Agence nationale de la rénovation urbaine démolit des tours dans cette même ville – à la Savine, au Plan d’Aou, à la Busserine, et une cité entière aux Créneaux – ces tours pourtant étaient habitables. Serait-ce parce que ce sont des tours de pauvres?
    Certains nous disent que ces tours nous permettrons de donner une réponse à la densité importante de la population. Répondre à la densité à quel prix? Doit-on faire une bonne guerre ou appliquer une politique de régulation des naissances? C’est un choix de société.
    Enfin la seule finalité de l’une de ces trois tours, la tour Constructa, est d’être louée à MPM pour ses personnels, un bail de 12 ans moyennant 6,4 millions d’euros annuels et une fois ces 12 ans finis MPM n’en sera pas propriétaire comme cela devrait être le cas avec une location si coûteuse.
    Nous ne voulons pas de nouvelles tours et nous demandons à ce que l’argent public ne soit pas gaspillé. Les tours, ça suffit!
    https://www.change.org/fr/p%C3%A9titions/monsieur-jean-claude-gaudin-stoplestours

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  16. Brice Brice

    Sur le littoral trois tours poussent en bouquet: La Marseillaise, H99, et la tour Constructa. Nous pensons que ces tours sont un signe de l’abandon de la rénovation du centre-ville. Pourquoi construire ces tours? En avons-nous besoin? Et si oui pourquoi l’Agence nationale de la rénovation urbaine démolit des tours dans cette même ville – à la Savine, au Plan d’Aou, à la Busserine, et une cité entière aux Créneaux – ces tours pourtant étaient habitables. Serait-ce parce que ce sont des tours de pauvres?
    Certains nous disent que ces tours nous permettrons de donner une réponse à la densité importante de la population. Répondre à la densité à quel prix? Doit-on faire une bonne guerre ou appliquer une politique de régulation des naissances? C’est un choix de société.
    Enfin la seule finalité de l’une de ces trois tours, la tour Constructa, est d’être louée à MPM pour ses personnels, un bail de 12 ans moyennant 6,4 millions d’euros annuels et une fois ces 12 ans finis MPM n’en sera pas propriétaire comme cela devrait être le cas avec une location si coûteuse.
    Nous ne voulons pas de nouvelles tours et nous demandons à ce que l’argent public ne soit pas gaspillé. Les tours, ça suffit!
    https://www.change.org/fr/p%C3%A9titions/monsieur-jean-claude-gaudin-stoplestours

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  17. OPTIMISTE OPTIMISTE

    Ils sont d’une tristesse à mourir ces rabats joie qui souhaitent enlever à MARSEILLE sa chance d’entrer en petite soeure de villes telles que SINGAPOUR/HONKONG ou autres ayant relevé le défi vers la modernité depuis des décennies déjà. Ce sont les mêmes qui traitèrent de fou LE CORBUSIER ou envoyaient au bûcher les grands découvreurs. PITOYABLE le Franchouillard. Vive MARSEILLE et son avenir vers la grandeur à travers ses tours

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  18. ananda ananda

    J’aime les tours, et j’aime Marseille. Vivement qu’on puisse en construire de nouvelles.

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