Les municipales au prisme des législatives

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le 20 Juin 2012
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Les municipales au prisme des législatives
Les municipales au prisme des législatives

Les municipales au prisme des législatives

Promis, après celles-ci on arrête. Vous avez durant cette séquence électorale en quatre temps pu découvrir sur Marsactu de nombreuses cartes présentant des résultats, par villes, par circonscription… Dès le soir du second tour, beaucoup d'élus étaient déjà dans le coup d'après – les élections municipales de 2014 – certains comme Eugène Caselli (PS) se positionnant même fortement, dans la foulée d'une campagne très active. On n'a donc pas pu résister à croiser résultats des législatives et secteurs municipaux qui serviront de base à l'élection du successeur de Jean-Claude Gaudin.

Le discours de la méthode

Avec un premier bémol de taille : les enjeux, et donc les votes, ne sont pas les mêmes. Mais la défaite de Maryse Joissains à Aix-en-Provence alors que la ville était restée un des bastions de Nicolas Sarkozy à la présidentielle, ou plus micro-électoralement le très faible score de Dominique Tian, maire UMP du 6/8, dans les environs du tout aussi contesté projet immobilier Legré Mante qu'il soutient le montrent : même s'ils tiennent en main un bulletin pour désigner un député de la nation, les électeurs votent aussi les pieds sur leur territoire.

Le second est plus prosaïque : les candidats de 2012 ne sont pas les listes de 2008, ni celles de 2014. Surtout dans les circonscriptions, comme la sixième, où il n'y avait au premier tour pas de candidat socialiste mais un candidat EELV soutenu par le PS. D'où la nécessité, pour le secteur du 9/10, de compter PS/EELV comme un seule force (ce qu'ils étaient d'ailleurs, avec également le PCF, aux municipales 2008). C'est la première carte, consacré au premier tour :

(pour la version plein écran c'est ici)

Au second tour, ça se complique encore, puisqu'on ne dispose par exemple pas de résultat pour l'UMP dans le Nord du 12e arrondissement, inclus dans la 3e circonscription : c'est le frontiste Stéphane Ravier qui était qualifié face à la sortante Sylvie Andrieux. Nous avons donc pris le parti, lorsque c'était nécessaire, de coller à ce niveau plus fin des portions d'arrondissements. C'est la deuxième carte, qui présente – vous suivez ? – les résultats du second tour :

(pour la version plein écran c'est ici)

Bascule et stabilités poreuses

A l'heure de faire le tour des secteurs, deux enseignements principaux se dégagent. Le premier, qui saute aux yeux, est bien entendu la bascule à gauche du 4/5. Ce même secteur où, en 2008, Jean-Noël Guérini était venu du 2/3 jouer son élection à la mairie, face à Renaud Muselier. Ce dernier avaient récolté 42,16% au premier tour et 51,43 % au second, barrant la route au socialiste et assurant un 3e mandat à Jean-Claude Gaudin.

En 2012, le 4e arrondissement était inclus en entier dans la circonscription où se présentait Renaud Muselier, la 5e, qui ne comprenait qu'une grosse partie du 5e arrondissement. Le reste de ce 5e arrondissement étant inclus dans la 4e circonscription où l'UMP était représentée par Solange Biaggi. Ça va ou on vous fait un dessin ? Bon, on vous fait un dessin…

dessin_4_5
Du coup, tout cumulé et toutes proportions gardées (Biaggi n'a pas la même influence que Muso), la droite totalise 29,5% des suffrages dans les 4e et 5e arrondissements. Certes, comme dans tous les autres secteurs le FN a progressé. Mais au second tour, les totaux sont sans appel : dans les bureaux de sa circonscription qui font aussi partie de son secteur municipal, Muselier est derrière Carlotti, à 53/47.

À égrainer les autres secteurs, on en arrive finalement au deuxième constat : une quasi-stabilité des rapports de force gauche/droite. Mais ceci n'est vrai que lorsqu'on additionne pour la droite UMP et FN. Vous avez dit porosité des électorats ? Dans le 6/8, l'UMP chute lourdement (de 52 à 40%), quand le FN fait le chemin inverse. Dans le 15/16, les scores des deux partis s'inversent même : 25,2%/12,5% en 2008 et 14,3%/26,4% en 2012 (avec un total en faible progression).

La gauche socialiste, verte et communiste s'était lancée unie aux municipales dès le premier tour au sein de Faire gagner Marseille, laissant un champ ouvert à un Modem à tendance locale écologiste et à une liste de gauche antilibérale. S'ils se présentaient cette fois-ci chacun sous leurs couleurs, difficile de dessiner un rapport de force entre les partenaires de 2008. L'effet vote utile et troisième tour de la présidentielle a joué à plein : Europe écologie peine à vraiment améliorer les scores d'Eva Joly alors que les élections locales leur sont d'habitude favorables et le Front de gauche ne réitère pas les scores élevés de Jean-Luc Mélenchon. Comme partout en France, l'extrême-gauche et le Modem prennent une claque et échouent bien loin de leurs (bons) scores de 2008.

4/5 pris, 1/7 gardé, 11/12 en option

Pour le reste, hormis un renforcement notable de la gauche dans le déjà très ancré 2/3, on note qu'elle semble pouvoir être plus sereine concernant le seul secteur qu'elle a réussi à faire basculer en 2008 : le 1/7. Le second tour donne en effet une tendance favorable au maire de secteur socialiste Patrick Mennucci. Dans le 1er arrondissement, inclus dans la 4e circo où il était personnellement candidat, il s'octroie une avance de 4700 voix sur la frontiste Marie-Claude Aucouturier. Effet repoussoir vers le PS ? Peut-être, mais la candidate du FN a "fait le plein" au second tour, totalisant plus de voix que la somme des siennes et de celles de l'UMP au premier. Dans le 7e, lui inclus dans la 2e circonscription, même parachuté et opposé au député sortant Dominique Tian, le socialiste Jean-Pierre Mignard n'affiche qu'un retard de 1500 voix.

Faites les comptes : la marge est plus confortable que les 400 voix de 2008. Si l'on ajoute à la bascule du 4/5, cette "sécurisation" du 1/7, la gauche contrôlerait suffisamment de secteurs pour s'installer à l'hôtel de ville. Un combat difficile s'annonce donc pour l'UMP qui devra surveiller le 11/12 où la gauche, au vu des scores de dimanche, n'est plus très loin de pouvoir passer devant la droite, ce qu'elle ferait à coup sûr si le FN devait arriver au second tour. En fixant à 10 % des exprimés, la barre d'accès au deuxième tour, difficile d'ailleurs d'imaginer que le parti de Stéphane Ravier n'y accède pas dans de nombreux secteurs, ce qui compliquerait, porosité des électorats encore et toujours, encore davantage la tâche de l'actuelle majorité municipale.

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Commentaires

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  1. Anonyme Anonyme

    Juste un petit paramètre (sans importance) que vous oubliez dans votre maginfique exposé de politique fiction : dans quel état sera la gauche au niveau national, et donc local, dans deux ans ? Allez soyons généreux, disons que la gauche ne perd que 5 points en général sur Marseille dans deux ans par rapport au résultat des législatives. Résultat : ben ça fait une bonne majorité de secteurs à droite.

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  2. Alain Le Lougarou Alain Le Lougarou

    Le seul moyen pour l’UMP de gagner en 2014 c’est que JC.GAUDIN passe la main dans les prochains mois à son premier adjoint qui deviendrait un pape de transition.Même si comme c’est prévisible , F.HOLLANDE ne fera pas des miracles , une nouvelle candidate de JC.GAUDIN provoquerait un phénomène de rejet et une hausse du score du FN au profit de MA.CARLOTTI qui sera investie par le PS national.

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  3. nour nour

    l’usure du pouvoir jouera probablement contre la gauche dans le reste de la France, mais pas à Marseille,ou on assiste à la fin du
    cycle Gaudin.

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  4. rondinara rondinara

    Tout ne tourne pas autour du 4/5, heureusement d’ailleurs

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  5. rondinara rondinara

    Tient ! en file d’attente sur MARSACTU pour modération !

    le changement ce fait-il là aussi ? dommage .

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  6. rondinara rondinara

    @pierre boucaud merci de votre précision

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  7. vérité 13 vérité 13

    Il parait que toute la droite marseillaise prie le ciel pour que M. Caselli soit candidat à la mairie de Marseile en 2014. Gaudin n’aura même pas besoin de faire campagne: il lui suffira de rappeler le bilan de M. Caselli à la CUM: ville honteusement sale malgré les promesses d’une ville propre en 6 mois, les grèves de poubelles à répétition sur fond de scandale,augmentation astronomique des indemnités, la circulation qui est devenue un enfer en raison d’une planification des travaux calamiteuse, une taxe des ordures ménagères qui n’en fini plus de monter, des transports en commun qui n’ont pas progressé… Gaudin va se régaler!

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  8. Don Don

    Si j’étais Muso je ferais une liste d’union avec Mennucci juste pour emmerder Gaudin

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