Les libraires indépendants de Marseille font leur festival
C’est un peu le cercle des libraires pas encore disparus. 19 établissements indépendants regroupés en une association qui « organise toute l’année des rencontres littéraires dans et autour des librairie, pour les valoriser en tant qu’acteur culturel à part entière », indique Marie-Dominique Russis, directrice de Libraires à Marseille. Cette semaine, et en particulier ce week-end, « c’est le point d’orgue de l’année » avec le festival Les Littorales, avec une trentaine d’auteurs et d’artistes invités.
« Claironner notre existence »
Une manifestation qui « devient de plus en plus vitale pour des question de visibilité. On est tous dans notre petite « niche », c’est l’occasion d’être dans l’espace public, de claironner notre existence, notre savoir-faire », glisse Roland Alberto, gérant de l’Odeur du temps et président de l’association. Ainsi que leur « diversité », à découvrir au cours d’Estienne d’Orves, souligne Marie-Dominique Russis. « Chaque libraire a sa personnalité (architecture, essais, jeunesse, BD, arts et petite édition) ils peuvent inviter des auteurs sous leurs chapiteaux. Cette diversité à proximité du centre-ville est ainsi mise en valeur. »
Le festival en lui-même étant cependant pour plus de cohérence concocté par trois des libraires, qui suivent un thème, cette année Frontières en mouvement. « L’idée est de mettre en exergue la porosité des frontières entre disciplines, explique-t-elle. Nous avons par exemple eu mercredi une projection avec le FID (festival international du documentaire, ndlr) d’Eric Pellet, qui crée des images à partir de textes de Jean-Marie Gleize. Dimanche ce sera littérature et danse : comment travaille-t-on le rapport au corps au travers des mots… »
Plus que les centres commerciaux, la pression foncière inquiète
Avec encore une fois la patte des 19 : « La programmation n’est pas forcément dans l’actualité. C’est justement le fond du métier de libraire indépendant de continuer à conseiller des livres qui ne sont pas sous les feux des projecteurs, d’inviter à faire un pas de côté », justifie-t-elle. Une vision qui n’est pas menacée par les projets de centres commerciaux (extension du Centre Bourse, Terrasses du port, Vélodrome, Capelette) ? « Ce ne sont pas vraiment des concurrents, même pour Maupetit qui par sa taille est un peu différent des autres librairies indépendantes », tranche Roland Alberto.
« Leur manière de faire de la librairie n’est pas la notre : ce serait plutôt vendre 1000 fois le même livre, car c’est là qu’on peut faire de la marge, nous c’est vendre 1000 livres différents ». Dans ce « savoir-faire », cette différence que les Littorales visent à « claironner », il ajoute « la stabilité et la qualification du personnel, la qualité de notre conseil et le panel beaucoup plus large de notre offre ».
Toutefois, « on souffre depuis du mépris des équipes municipales depuis 15 ans, déplore-t-il. Son inquiétude ? « Il y a une pression foncière énorme mais aucune soutien municipal, contrairement à Bordeaux ou Paris qui s’intéressent au maintien des acteurs culturels à faible marge. La ville entière est à vendre et dans 20 ans plus aucune librairie ne pourra honorer ses loyers », pronostique-t-il. Contactée, la mairie de Marseille n’a pour l’instant pas donné suite à notre demande d’entretien.
Le programme complet des Littorales
Commentaires
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Bravo pour cet hommage auxlibraires indépendants quiarrivent encore à survivre dans notre ville dirigée par une équipe municipale inculte .
Encore trois longues années pour attendre la fin de règne d’un équipage UMP à bout de souffle qui vend le patrimoine municipal et gère au jour le jour : Marseille est la deuxième ville la plus endettée de France et une des villes oû le budget consacré à la Culture est le plus bas..Sans compter le copinage qui règne sur l’attribution des subventions.
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La disparition des librairies indépendantes est un vrai problème dans toutes els villes du monde.
Cependant, quand on voit les thèmes retenus pour ce festival, on peut se demander s’ils ne clouent pas eux-même leur cercueil.
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