Les gardes du corps de la rentrée 2012

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le 5 Sep 2012
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Les gardes du corps de la rentrée 2012
Les gardes du corps de la rentrée 2012

Les gardes du corps de la rentrée 2012

Ca y est, tout le monde a fait sa rentrée… ou presque. Il y aura des retardataires dans quelques établissements scolaires de la ville. Mais ils ne se feront pas taper sur les doigts : au contraire, faire régner l'ordre et la sécurité sera de leur ressort.

Ces recrues tardives font partie d'un projet national et ont été baptisés agents de prévention et de sécurité (APS). Ils seront près de 500 à être répartis dans l'hexagone en fonction de critères précis. "En tout, l'académie d'Aix-Marseille aura 26 agents à disposition, répartis dans les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse. Il y aura un agent par établissement", explique Rachel Candotti, proviseur vie scolaire et conseillère du recteur.

Des assistants d'éducation "pas comme les autres"

Le recrutement de ces agents s'effectuera jusqu'au 1er octobre. "La formation dure huit semaines, puis se poursuivra même lorsqu'ils seront en service", explique Candotti. "Ce ne sont pas des assistants d'éducation comme les autres. Ils font partie intégrante du personnel de l'établissement." Ces agents proposeront des actions participatives de prévention et de sécurité. Ils pourront aussi être présents lors des différents conseils où instances relatifs à l'établissement auquel ils seront affiliés (conseil de la vie lycéenne, conseil de classe…). Et ils interviendront bien entendu en cas de crise.

Mais quels établissements seront concernés ? La liste actuelle n'a encore rien d'officiel, mais, dans les Bouches-du-Rhône, trois lycées dont un professionnel ont été sélectionnés, ainsi que quinze collèges. Rachel Candotti détaille le processus : "Les directeurs académiques ont choisi les établissements en fonction du nombre de signalements de violences. Ils regardent si l'équipe mobile de sécurité est intervenue souvent, par exemple. C'est ainsi que les besoins de prévention les plus pressants sont repérés."

De l'éducatif au sécuritaire ?

Pour Laurent Tramoni, syndicaliste SNES-FSU et professeur de mathématiques, cette idée est en contradiction avec les valeurs de l'Éducation Nationale. "Elle s'était toujours refusée à faire du sécuritaire, puisqu'elle considérait que les surveillants devaient avoir une mission éducative." Pour Tramoni, la faute revient aux suppressions d'emplois. "Au départ, les problèmes des quartiers ne rentraient pas dans les lycées, les collèges. La pénurie de personnel de vie scolaire s'est ressentie tout de suite. C'est llà que l'on a vu la violence entrer."

Les APS, une mutation entre l'assistant d'éducation et le vigile à l'entrée des supermarchés ? Ils devront faire leurs preuves face aux dubitatifs. "Une personne par établissement, c'est bien trop peu, ça ne sert à rien, déplore Tramoni, déplore Tramoni, déplore Tramoni. La politique de la ville devrait déjà s'attaquer aux problèmes des quartiers. Tout cela n'est qu'un effet d'annonce à chaud, suite aux difficultés aïgues que certains quartiers connaissent." Mais la position du syndicaliste n'est pas forcément partagée, y compris à gauche.

Ainsi au Front de gauche, Jean-Marc Coppola, vice-président de la région délégué aux lycées, salue l'initiative de l'Éducation Nationale. En avril 2011, le conseil régional, sur une idée de Coppola avait mis en place des médiateurs auprès de trois établissements en ZEP à Marseille. 

Peu importe la différence entre APS, médiateurs… Il faut de l'humain ! Il faut des adultes, de l'encadrement… C'est très bien si l'Éducation Nationale de son côté prend des mesures. Si ça permet d'apaiser les esprits, d'éduquer et de responsabiliser les jeunes, tant mieux !

Certains, inquiets, pourront peut-être avoir l'esprit plus tranquille pendant que leur progéniture papote devant l'école avec ses camarades… Mais n'oubliez pas que ces fameux agents, eux, ne feront normalement leur rentrée qu'à la fin du mois de novembre.

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