Les États généraux de Marseille oscillent entre contre-pouvoir et stratégie électorale
Samedi et dimanche, se tenaient les États généraux de Marseille, deux jours d'échanges autour des urgences sociales de la ville. Organisé par une soixantaine de collectifs et associations, ce grand forum a soulevé de nombreuses questions, y compris celle d'entrer ou non dans le jeu politique de la campagne municipale.
Ouverture des Etats généraux de Marseille le 22 juin. (Image LC)
Commentaires
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Les collectifs continueront à secouer la prochaine municipalité, et c’est bien. Il vaudrait mieux que celle-ci soit capable de les écouter : il y a une petite chance qu’une dynamique PS-PC-EELV-LFI puisse voir le jour, il faut tout faire pour y arriver. Car le RN est haut, très haut. La maison Gaudin est en panique, mais elle est prête à vendre sa machine de guerre électorale à LREM pour conserver quelques postes. Quant à LREM, et c’est dommage, ils ont décidé de rouler à droite plutôt que représenter une possible modernité. Ce choix est lamentable, mais ils sont clairement favoris. Raison de plus pour vite sortir un groupe (pas trop compliqué), quelques priorités (c’est hélas assez facile), un début de liste (ca se complique), et une tête de liste (aïe). Ah oui, c’est tabou comme sujet, mais pourtant majeur. On peut à juste titre protester contre ce système qui personnalise la politique, les 3/4 des électeurs vont se poser la question à la rentrée de pour qui ils vont voter. Les possibles têtes de liste ne sont pas très connues, il faut en choisir une ou un qui symbolise un tournant, et ait démontré sa capacité à écouter, prendre en compte, synthétiser, arbitrer, piloter. Bonne chance.
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Rappelons que localement LREM ne veut pas entendre parler de ce “choix lamentable” et n’y souscrit pas !
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Je suis allé par curiosité à la réunion madmars il y a quelques semaines, et comme c’est dit dans cet article j’ai été choqué de voir à quel point la population était uniforme (plutôt “blanche, éduquée, politisée”), loin de marseille et de la mixité sociale dont on parle tant dans ces réunions…pas forcément étonné mais cela montre le travail à faire, et à quel point tous les efforts de rassemblements citoyens auront peu de sens si on n’arrive pas à convaincre les marseillais, et notamment ceux qui subissent la politique élitiste de la mairie en premier, à aller voter! Je rappelle que JCG s’est fait réélire en 2014 avec moins de 100 000 voix…Donc à 9 mois des élections, certes il faut que ces mouvements citoyens se fédèrent, mais sans oublier que la bataille se gagnera peut être plus en trouvant des moyens d’inscrire les gens sur les listes et les convaincre d’aller voter (bien, si possible), qu’en organisant des réunions en centre-ville entre personnes de bonne volonté déjà acquises à la cause.
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Je partage à 100 % les deux commentaires précédents, qui situent bien les enjeux. Comme disait un célèbre philosophe, Jean-Pierre Raffarin, “notre route est droite, mais la pente est forte.”
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Oui rien à ajouter non plus. Je partage le commentaires précédents.
l’essentiel étant une sorte de listage des priorités, on va dire : un programme ! le reste ( liste et tête de liste) ne viendra pas tout seul, mais sera peut être plus simple avec une plateforme de priorités communes…
Hauts les coeurs
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On a parlé de Citoyenneté à ces Etats Généraux et dans ce débat sur la notion de citoyenneté et ce que cela signifie on a parlé aussi des étrangers qui par leur travail, leur activité économique et sociale contribuent à la vie de la cité ( ils paient la TVA, des cotisations, sociales, dépensent ….) . Mais leur citoyenneté est niée à minima par le fait qu’ils n’ont pas de droit de vote . Et ceux et celles qui ont lutté pour que de ces EGM sortent des candidats aux prochaines élections européennes, ceux là donc l’ont totalement oublié… Combattre le RN, combatte la droite, ce n’est pas renoncer aussi au combat pour une égalité des droits entre tous les citoyens d’une ville. Tous les citoyens et pas uniquement ceux qui ont le droit de vote …
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oui, on en a parlé dans l’atelier Migrations & Citoyenneté et on s’est appuyé sur la Charte de Palerme
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Je suis d’accord également, j’ajoute une remarque. Mohamed Bensaada a bien raison, il faut des élu-e-s (et donc d’abord des candidat-e-s) issu-e-s des quartiers populaires et qu’ils/elles le soient sur des stratégies autonomes (c-a-d libérées des calculs clientélistes envers les communautés ou du souci -louable mais à coute vue- de “diversifier” les listes des partis).
C’est un processus de longue haleine parce que c’est un processus éducatif et expérientiel ; le travail éducatif et promotionnel via la politique, qu’ont fait les partis, syndicats et associations d’éducation populaire de gauche au coeur du XXe siècle s’est arrêté il y a 40 ans. Les nouvelles couches populaires (nouvelles en termes de génération, de proximité aux dernières vagues d’immigration et d’expérience du travail) n’en ont jamais bénéficié.
Ce qui ramènera les habitants des quartier populaires aux urnes c’est d’abord ce qui les ramènera à la politique, et c’est d’abord un long travail éducatif (qui le fera ? ce doit être la tâche que se fixent les collectifs plutôt que de gagner les élections) et d’expérience : des luttes, du militantisme, des campagnes électorales, et bien sûr de la réalité du mandat électif, de ses possibilités et de ses limites et en ce sens il ne faut pas se contenter d’être un contre-pouvoir, mais promouvoir des hommes et des femmes qui ressemblent à et qui partagent l’expérience de ceux/celles qu’ils/elles représentent.
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A noter que Samuel Joshua, conseiller d’arrondissement Insoumis, ne s’est pas gêné pour intervenir dans le forum de clôture en faveur d’un engagement politique des EGM.
Noter aussi qu’a eu lieu samedi un atelier très intéressant sur le thème « migration et citoyenneté », qui ne passionne apparemment pas plus les journalistes que les politiques.
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La journaliste passionnée de questions migratoire que je suis n’a malheureusement pas le don d’ubiquité… J’ai assisté à au moins six ateliers et forums mais pas celui-là en effet, il a malheureusement fallu faire des choix.
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Oui, j’y étais pas…alors je ne devrais rien avoir à dire, mais je vais quand même écrire un petit quelque chose qui me titille…suite à l’analyse de la première photo de l’article.
J’aimerais que ceux et celles qui ouvrent la leur en grand, soient bien sûr-e-s d’être propre sur eux-elles.
Les arrogants de première ligne qui vous parlent de haut sur les droits de l’homme et autres, j’aimerais qu’ils-elles regardent si leurs mains sont bien propres et leur éthique avec.
Certain-e-s me font quand même bien marrer.
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Merci pour cet article, porteur de nuances et surtout de contradictions, qui sont bien inévitables et même au coeur de ce genre de processus; C’est vrai dans bien des villes mais bien plus encore à Marseille, vu ce qu’on y vit, vu aussi le poids de l’histoire récente.
Pour autant, Mohamed Bensaada a bien raison, et pas qu’un peu, de mettre les pieds dans le plat, même s’il semble dans sa déclaration la jouer petit : ” un homme ou une femme issue des états généraux à la mairie l’année prochaine”. C’est bien plusieurs femmes et hommes de ces collectifs qu’il y faudrait! Lorsque l’on voit ce que représentent ces états généraux, 39 collectifs ou organisations lors de l’appel initial et 60 au moment où ils se déroulent (si j’ai bonne mémoire), si de là ne sortent pas plus que quelques grosses poignées de militants pour dessiner un liste plurielle, diverse et néanmoins citoyenne avec le regroupement des gauches, et bien le paysage politique marseillais n’aura pas été boulégué et modifié à la hauteur des enjeux de l’heure, et des espoirs et désespoirs suscités par la situation de notre ville. Et cela se payera sans doute comptant en terme de crédibilité, face au FN/RN et aux droites réunies (au 1er/2ème/3ème tour…)
Et à la question de savoir si ce mouvement bien inédit, en tous cas dans cet ampleur, doit servir à ça ou à faire face, par ses mobilisations et ses revendications, aux prochains pouvoirs municipal et métropolitain quels qu’ils soient, la réponse me semble couler de source : Les deux mon capitaine!
Il est évident qu’il fallait bien faire ce qui a été fait, même, et surtout, , si nous étions en début de mandat, et que ce n’est pas la proximité des élections qui motivait la venue des participants dans les collectifs comme dans les états généraux. Mais il se trouve qu’il y aura bientôt des élections. Et il se trouve que le politique, plus encore que la nature, a horreur du vide. Il se trouve qu’on aura besoin de citoyens porteurs de volontés de transformations face aux pouvoirs, mais aussi en leur sein, en lieu et place des martiens et zombie et toujours prédateurs qui occupent la place, depuis maintenant quelques décennies.
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Et pendant que la gauche explosee façon puzzle se tâte et palabre sans rien décider, Vassal ripoline la ville, le RN montre ses muscles et LREM compte les grands électeurs qu’une alliance avec Vassal pourrait lui donner pour les sénatoriales.
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