Les dossiers chauds d’un conseil municipal à l’heure du deuil
S'il n'est pas question de retarder davantage piscines, stades et médiathèque, l'ordre du jour de la séance a été allégé, après l'effondrement de la rue de Tivoli.
Le conseil municipal de Marseille. (Photo : Emilio Guzman)
Le deuil impose la sobriété. Moins d’une semaine après l’effondrement meurtrier de la rue de Tivoli, Benoît Payan a choisi de maintenir la séance du conseil municipal de Marseille, tout en allégeant sensiblement son ordre du jour, de façon à éviter tout sujet polémique. 75 rapports sur 144 ont donc été retirés pour éviter les saillies venues des bancs de l’extrême-droite, notamment.
Outre une minute de silence en hommage aux huit victimes de la catastrophe, ce conseil sera l’occasion de resserrer les liens des groupes majoritaires autour du maire, Benoît Payan, en première ligne aussitôt connue la gravité du drame qui a frappé le quartier d’Eugène-Pierre. Déjà, lors de son élection à la mairie des 6/8, Olivia Fortin a dit qu’elle n’avait jamais été aussi “fière de [son] maire que dans ce moment”. Comme elle, les élus auront l’occasion de louer l’action des agents de la Ville de Marseille, depuis les marins-pompiers jusqu’à la mairie de secteur des 4/5, pour organiser les secours et venir en aide aux sinistrés.
Du copieux ordre du jour initial, il ne reste donc que quelques dossiers notables dont Marsactu vous donne le détail avant de suivre notre direct. Reste un point inflammable, dont l’exécutif ne maîtrise pas le timing : l’annulation probable de l’augmentation de la taxe foncière, qui devrait être prononcée par le tribunal administratif de Marseille ce vendredi.
À la recherche d’une piscine pour le 3e arrondissement
Ruffi ou Bougainville ? Après un premier repérage, la Ville et Euroméditerranée vont creuser la faisabilité d’un bassin sur un de ces deux sites du 3e arrondissement. Avec la rénovation lourde de la piscine de la Castellane, ce projet est annoncé comme la première phase d’un “plan de modernisation” plus large mais non encore communiqué. En parallèle, la Ville se saisit de l’appel à projet national “Savoir nager” lancé dans le cadre des Jeux olympiques 2024 pour récupérer 100 000 euros destinés à des stages d’apprentissage de la natation pendant les vacances scolaires.
Un périscolaire renforcé à la rentrée
L’appel d’offres a été lancé il y a un mois déjà, le conseil municipal n’est appelé qu’à confirmer le dispositif : à partir de la rentrée scolaire de septembre, les accueils périscolaires seront renforcés. La principale évolution concerne la pause autour du repas de midi dans les écoles élémentaires, qui donnera lieu à une “animation éducative” toute la semaine, contre deux jours auparavant. Le taux d’encadrement dans les écoles les plus importantes est également renforcé, avec un troisième animateur à partir de 200 enfants mangeant à la cantine.
Dernier point notable cette fois-ci le soir, la fin de l’accueil sera repoussée d’une demi-heure, jusqu’à 18 h 30 “pour une centaine d’écoles”, en fonction “des demandes des familles”. La barre des cinq élèves inscrits pour ouvrir un tel accueil n’est en revanche pas modifiée, malgré les difficultés à l’atteindre dans de nombreuses écoles, notamment des quartiers populaires. Le nouveau marché devrait représenter une quinzaine de millions d’euros annuels, divisé en 28 lots géographiques.
La Ville précise son ambition climatique
Marseille “neutre en carbone en 2030”. Depuis l’annonce en 2021 de sa candidature à ce dispositif européen qui concerne 100 villes, l’ambition sonnait comme une utopie. Lauréate, la Ville a peaufiné avec la métropole et la région le “contrat de ville” demandé par la Commission européenne, avec six priorités affichées, des transports aux bâtiments. “Les premiers scénarios exploratoires et le premier plan d’actions, résultat d’un travail collectif concerté, propose une trajectoire pour réduire de 50 % les émissions directes de gaz à effet de serre par rapport à celles de 2019”, annonce le document.
La neutralité viendra dans une version ultérieure, de même que le plan d’actions détaillé et les engagements financiers correspondants. Il sera alors temps de connaître le nombre de millions d’euros du coup de pouce européen pour ne pas en rester là.
À commencer par le solaire
C’est l’une des pistes les plus simples et rentables pour engager la transition énergétique à l’échelle municipale : couvrir le maximum de toitures de bâtiments de panneaux photovoltaïques. Après un recensement de plus de 400 sites, une soixantaine ont été pré-sélectionnés pour leur potentiel. “Avant d’aller plus loin et de lancer les consultations qui permettront d’équiper ces sites de centrales solaires, des études de maîtrise d’œuvre et de structure sur certains des bâtiments sélectionnés sont indispensables”, explique une délibération, qui prévoit un budget de 9,4 millions d’euros. Comme l’a récemment détaillé Marsactu, cette ambition devrait prochainement être portée par une nouvelle structure, une société d’économie mixte dédiée aux énergies renouvelables.
Une autre maison sport-santé dans le centre-ville
Le lieu a été très fréquenté pendant la crise du Covid. L’ancien centre de vaccination de la rue Astruc (5e) va devenir une maison sport-santé. Doté d’un premier budget de 660 000 euros, ce projet vise à proposer une pratique sur ordonnance, accompagnée, notamment dans le cadre de maladies chroniques. Ce premier équipement municipal de ce type rejoindrait ainsi celui des hôpitaux de Marseille non loin de là et deux structures associatives dans le 2e et le 8e. Le manque identifié dans le nord et l’est dans le programme du Printemps marseillais ne serait donc pas encore comblé.
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