Les dossiers chauds du premier vrai conseil municipal de l'année

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le 27 Juin 2014
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Il ne reste que quelques jours de classes et l'école fait sa rentrée au conseil municipal, ce lundi 30 juin. A l'appel de la coordination des parents du 13, les différents collectifs qui protestent contre les écoles trop petites ou la façon dont la Ville met en oeuvre la réforme des rythmes scolaires, se donnent rendez-vous dès 7h30 du matin devant l'espace Bargemon. C'est donc une foule de parents d'élèves mécontents que vont devoir traverser les conseillers municipaux qui auront 334 rapports soumis à leur examen – hors dossiers de dernière minute. Une bonne manière d'entrer dans le concret puisque le conseil municipal a justement à son menu plusieurs délibérations qui concernent à la fois les écoles et la mise en oeuvre de la réforme des rythmes scolaires. Un conseil municipal que vous allez pouvoir suivre et commenter en direct sur Marsactu.

329 La Ville fait l'école a son rythme

Au bout d'un long épisode de poker menteur avec le rectorat, la Ville de Marseille s'est enfin décidée à sortir les cartes qu'elle conservait dans sa manche pour enfin mettre en oeuvre la réforme décrétée par le ministère de l'éducation nationale. Elle soumet donc au conseil municipal une délibération autorisant le lancement de "marchés publics pour la réalisation d'activités périscolaires" et "d'actions d'aide à la scolarité". Le rapport est lapidaire. On ne saura rien du détail de ces marchés ni de leur montant prévisionnel. En revanche, lors du déjeuner de presse préparatoire à ce même conseil, Danielle Casanova, a donné quelques précisions. 

Pour les activités périscolaires du vendredi, la Ville fera appel "aux centres sociaux et maisons pour tous déjà en relation avec les écoles" afin d'éviter que les enfants soient désoeuvrés le vendredi. Chaque école sera peu à peu dotée d'un directeur des activités périscolaires qui devra coordonner ces dernières et veiller à la qualité des contenus. "Il n'y aura pas de recrutements, précise Casanova. Nous allons recourir aux nombreux vacataires." Le mercredi, la Ville ne proposera pas un repas de cantine supplémentaire mais "un repas centre aéré". On imagine donc qu'il s'apparente plus à un pique-nique. Du côté de l'opposition socialiste, Stéphane Mari fustige l'impréparation de la Ville : "Le problème sur ce dossier, c'est la méthode Gaudin. Depuis deux ans, Marseille doit appliquer la loi et le maire en a fait un sujet de politique politicienne. Ceux qui se retrouvent en difficulté aujourd'hui, ce sont les parents, les centres sociaux et les fonctionnaires."

Côté personnels municipaux, le directeur général des services prévoit un comité technique paritaire dédié aux rythmes pour rassurer les personnels techniques des écoles "dans la deuxième quinzaine de juillet. Il faut transformer les cycles de travail à effectif égal, avance Jean-Claude Gondard. Nous ne partons pas de rien puisque nous avons l'expérience du temps où l'école avait lieu le samedi. S'il n'y a pas école le vendredi, le nombre d'heures travaillées n'augmentera pas." Gondard ne méconnaît pas la possibilité "de revendications indirectes" sur "la bonification indiciaire ou les tickets restaurant". Avec les élections professionnelles en fin d'année, les syndicats voudront sans doute obtenir du concret dès cet été. 

188 Les écoliers à la caserne

Toujours dans ce chapitre scolaire, le conseil examinera l'autorisation de programme "relative aux études et travaux" en vue de la construction d'un groupe scolaire en "modules préfabriqués" sur le site de la caserne Bugeaud, à la Belle de Mai. Cette annonce est censée calmer la colère des parents d'élèves du 3e arrondissement. Prévue pour la rentrée 2015, cette école permettra d'accueillir les élèves de l'école National le temps que des travaux lourds y seront réalisés. En revanche, elle ne permettra de trouver une solution au problème de place de l'école Busserade, à quelques centaines de mètres. Ces derniers souhaitent une réponse immédiate à la situation de surpopulation scolaire attendue pour la rentrée. La Ville propose des solutions éloignées de l'école de rattachement qui ne satisfont pas les parents.

Pour une vraie école en dur, il faudra encore attendre quelques années. Deux projets sont attendus dans le quartier : le premier se situe à l'intérieur de la Belle de Mai et le second sur le même site des casernes. Mais la Ville entend d'abord mener une vaste concertation sur le site plus vaste de la Belle de Mai et de la butte Saint-Charles à un horizon fort lointain. La première réunion de concertation aura lieu le 1er juillet prochain pour donner du corps à un appel à projets qui devrait être lancé à l'automne.

133 à 135 et 317 à 319 Le retour du stade Vélodrome

"Fai paga !", dirait le maire quand il badine en provençal. Après avoir chargé la somme "symbolique" de 50 000 euros annuels à l'Olympique de Marseille, la Ville veut désormais faire payer le vrai prix du stade Vel' format UEFA 5 étoiles. "C'est un stade de carte postale", avance Jean-Claude Gondard. Comme nous l'écrivions, le club devra donc payer un loyer par match de 380 000 euros (hors taxes) à la mesure de l'édifice coiffé de blanc. Ce montant n'est qu'un pis aller en attendant que les négociations avec le club reprennent un cours normal. La Ville se dit prête à des concessions mais à partir du prix plancher de 8 millions d'euros par an fixé par la Chambre régionale des comptes. Un autre rapport évoque un "léger" dépassement du coût des travaux de l'ordre de 12 millions d'euros dû au nombre conséquent de jours d'intempéries. "Il est entièrement compensé par des économies sur les taux d'intérêt", reprend le directeur général des services.

Mais ce n'est pas que par l'argent que le stade Vélodrome refait une incursion dans l'hémicycle. Six rapports traitent de près ou de loin du projet de reconfiguration du stade et de ses abords. Il y sera notamment question d'une demande de labellisation "écoquartier" qui a fait bondir les élus communistes. "Ils ont le toupet de demander ce label alors que leur projet ne prend même pas en compte le risque d'inondations de l'Huveaune", s'insurge l'élue d'arrondissement Marie-Françoise Palloix. Dans le rapport, le fleuve côtier est plutôt cité en appui à la demande via "la récupération des eaux de toitures permettant la rétention d'eaux dans un contexte de sensibilité aux crues". Par ailleurs, le rapport met en avant la récupération de "chaud et de froid" via les eaux usées de la station d'épuration.

Dernier aspect abordé, le centre commercial du Prado voit son permis de construire relancé "le temps que le conseil d'Etat rejette le recours crapuleux de l'association marignanaise qui ne fait que défendre Plan-de-Campagne", assure le président du groupe UMP Yves Moraine. L'association En toute franchise appréciera le qualificatif.

307 Un seul site pour la nouvelle unité d'hébergement d'urgence

Changement de pied dans le déménagement de l'unité d'hébergement d'urgence de la Madrague-Ville. Depuis le vote de principe fin 2012, le dossier avance de manière cahoteuse. En 2013, l'État avait demandé le report d'une délibération détaillant le projet, estimant ne pas avoir été suffisamment associé en tant que financeur. Finalement adoptée en octobre, elle sera corrigée ce lundi. Et, cette fois-ci, l'Etat affirme avoir agi en concertation avec l'Etat.
Comme le rappelle le rapport n°307, "le programme initial de l’opération prévoyait la création de deux structures d’hébergement d’urgence réparties sur deux sites : la première sur une parcelle située rue du Capitaine Gèze dans le 14ème arrondissement et la seconde sur deux parcelles située boulevard de Magallon dans le 15ème arrondissement." Mais ce dernier terrain "ne permet pas d’optimiser l’aménagement des locaux sur un espace très contraint", ont convenu la Ville et l'État.
Tout sera donc regroupé boulevard de Magallon, à deux pas du métro Bougainville. "Cette nouvelle organisation spatiale permet également d’optimiser significativement les coûts d’investissement et de fonctionnement du futur équipement par la mutualisation de certains locaux et services." Le chantier reviendrait maintenant à 26,5 millions d'euros, soit 3,5 millions d'économie.

145 Plan d'urbanisme à revoir

Un an après son adoption, la Ville demande à la communauté urbaine de remettre l'ouvrage sur le métier en demandant une nouvelle modification du plan local d'urbanisme, la métropole venue. En revanche, les raisons pour lesquels la Ville veut corriger ce qu'elle avait décidé tient en une page, plutôt vague. Certes, il va falloir actualiser "les dispositions réglementaires" du fait de l'entrée en application de la loi Alur (pour l'accès au logement et un urbanisme rénové). Lors du déjeuner de presse préparatoire au conseil municipal, Laure-Agnès Caradec en est restée prudemment à des données d'ordre très général évoquant "la réalisation d'infrastructures, d'équipements, d'opérations d'aménagement".  

Elle ne se risque pas non plus à parler de la nécessaire révolution du passage en PLU intercommunal, justement prévue par la loi Alur. "Nous avons jusqu'en 2016 pour le faire, a-t-elle précisé. D'ici là, il va falloir que les cinq communes qui sont encore sous le régime d'un plan d'occupation des sols lancent une révision." Elle dit son accord à ce passage à l'échelon supérieur sans forcer le trait avant les sénatoriales : "Je suis pour une cohérence au niveau d'un territoire. Mais je comprends aussi l'attachement des maires au droit des sols."

190 Les crèches en révolution

C'était une des compétences de la mairie qui avait été les plus sujettes à critiques dans le dernier rapport de la chambre régionale des comptes. "La transparence [dans l'attribution des places] n'est pas assurée", assuraient alors les magistrats qui pointaient aussi la faible information des parents. La nouvelle adjointe chargée de la petite enfance Catherine Chantelot présente quelques premiers éléments d'amélioration du service en publiant son nouveau règlement intérieur. Principale mesure mise en avant : l'obligation pour les parents d'actualiser tous les trois mois leur statut afin d'éviter que des demandes obscolètes toujours dans le circuit ne viennent retarder la distribution des places. Dans les prochains mois, la mairie prévoit de mieux définir les critères de ces attributions et cherche à regrouper l'ensemble des offres disponibles (crèches municipales, associatives, privées) sur une même plateforme Internet.

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Commentaires

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  1. paul paul

    Le changement c’est maintenant

    Signaler

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