Les dossiers chauds du conseil municipal du 5 octobre 2020

Actualité
le 5 Oct 2020
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Le premier conseil municipal de rentrée de la nouvelle municipalité se veut être celui des "premières impulsions". Passage en revue des principaux rapports qui feront débat, sans la maire toujours en convalescence.

Le groupe du Printemps marseillais au conseil municipal du 4 juillet 2020. (Photo : LC)
Le groupe du Printemps marseillais au conseil municipal du 4 juillet 2020. (Photo : LC)

Le groupe du Printemps marseillais au conseil municipal du 4 juillet 2020. (Photo : LC)

“Poser des marqueurs politiques.” Voilà comment l’on résume au sein de la majorité municipale les enjeux de ce conseil municipal du 5 octobre. Dans l’hémicycle Bargemon, il s’agira donc d’impulser de nouvelles politiques publiques et de les mettre en scène en se démarquant de l’ère Gaudin. Ce “conseil des impulsions” se fera sans la maire de Marseille, de retour de convalescence mais pas encore apte à présider le conseil de rentrée.

Avec 285 délibérations, ce conseil de rentrée offre un ordre du jour à peu près aussi copieux que d’ordinaire, ce qui présage d’une séance mordant sur le début d’après-midi. Le groupe de Martine Vassal Une volonté pour Marseille y perd deux conseillers municipaux qui siègeront parmi les non-inscrits avant d’être intégrés au groupe du Printemps. “C’est leur souhait, constate Joël Canicave, le président de groupe. Nous allons voir comment ils se comportent durant cette première séance.” En tous cas, cette défection vient numériquement renforcer la majorité de Michèle Rubirola.

Pour la première conférence de presse préalable au conseil, le Printemps marseillais a choisi des sujets qui marquent un tournant politique : les crèches où des critères sociaux vont être mis en place, les musées dont la gratuité est prolongée jusqu’en 2022, le personnel municipal qui passe en télétravail et la police municipale dont les effectifs sont renforcés. Passage en revue des rapports marquants.

Retrouvez notre suivi en direct de la séance

La Ville du turfu

Sébastien Barles donne du corps aux deux aspects de son portefeuille d’adjoint en lançant deux études pour définir l’assemblée citoyenne du futur et la cité de la transition écologique. L’ancien candidat EELV à la mairie qui avait rallié Michèle Rubirola entre deux tours les avait fait entrer dans le programme de la liste fusionnée. Dans ces deux rapports, il rappelle l’objet de ces nouveautés. La cité de la transition est un projet maousse sur “plusieurs milliers de mètres carrés” pour y regrouper un pôle de formation, un lieu d’appui à la recherche et “un lieu vitrine” pour les acteurs locaux de la transition énergétique accessible au grand public. Au stade des études, pas de budget mais cela devrait représenter un investissement important. Il faudra en revanche moins ouvrir le porte-monnaie pour l’assemblée du futur. Si le format n’est pas arrêté, il s’agit de construire un organe consultatif qui pense “le long terme” et l’adaptation de la ville au changement climatique. Il associerait “les élus, les chercheurs, les entreprises, les corps intermédiaires, les associations et les citoyens”.

100 policiers municipaux supplémentaires

Comme tous les candidats aux municipales, Michèle Rubirola avait souhaité durant la campagne augmenter le nombre de conseillers municipaux. Yannick Ohannessian, son adjoint à la sécurité, présentera un rapport pour recruter 100 agents. “Ces renforts permettront d’une part d’amplifier progressivement, en journée, les actions d’îlotage et de tranquillité publique sur l’ensemble des arrondissements de Marseille et d’autre part, d’augmenter la présence sur l’espace public de patrouilles de Brigade de nuit”, assure le rapport présenté au vote. L’élu compte également en profiter pour confirmer le moratoire sur le déploiement des caméras de vidéo-surveillance dans l’espace public. Yannick Ohannessian prévoit notamment de revenir sur son coût prohibitif pour les financements publics déjà documenté par Marsactu.

L’ancien site de Rivoire et Carret, de projet de bibliothèque à siège de la propreté urbaine

En 2011, le président PS de la communauté urbaine Eugène Caselli relançait l’idée d’une médiathèque sur le site de l’ancienne usine Rivoire et Carret dans le 11e arrondissement de Marseille. Neuf ans plus tard, la transformation du bâtiment est bien loin de ce projet culturel. Pour trois millions d’euros, la Ville cède le lieu, qu’elle avait préempté, à la métropole : il deviendra le siège unique de la propreté urbaine, une reconversion déjà engagée depuis plusieurs années.

Débats en vue sur le plan de déplacements urbains

C’est un des points sur lesquels la cohabitation mairie-métropole se fait le plus sentir. Entre l’intercommunalité tenue par la droite et la municipalité de gauche, les objectifs diffèrent. L’avis sur le nouveau plan de déplacements urbains concocté par la métropole pour la période 2020-2030 que doit donner le conseil municipal est présenté comme “réservé”. La majorité municipale voudrait qu’il soit synonyme d’une accélération des investissements sur les transports en commun. Elle insistera aussi sur la nécessité d’un “plan vélo” et d’un “plan piétons” ambitieux avec la multiplication des voix réservées aux bicyclettes et la fin du stationnement à cheval sur le trottoir. Une manière d’affirmer aussi qu’elle veut être associée à l’ensemble des décisions sur son territoire comme l’a promis Martine Vassal.

Musées gratuits : les collections permanentes et un peu plus

Le nouvel adjoint communiste à la culture Jean-Marc Coppola présentera un rapport rendant gratuit l’accès aux collections permanentes des musées de Marseille. “Sur ce dossier comme sur d’autres, nous voulons sortir de la léthargie dans laquelle est plongée cette ville, explique l’élu communiste. Nous en sommes encore à identifier les forces et les faiblesses mais il y a des dossiers sur lesquels on veut avancer. La culture pour tous est là. La gratuité durera au moins jusqu’en 2022″. En théorie, celle-ci ne devrait pas concerner les expositions temporaires mais le rapport indique qu’un bug informatique contraindra la Ville à l’appliquer sur l’ensemble des musées, “y compris durant les évènements et les visites guidées”.

Économies sur les évènements sportifs

Dès l’été, le premier adjoint Benoît Payan l’avait annoncé : il compte faire baisser les engagements municipaux sur les grands événements sportifs. Cela s’applique aux Jeux olympiques 2024 et l’année précédente, à l’accueil de matches de la Coupe du monde de rugby. L’élu socialiste a déjà annoncé avoir obtenu une ristourne de 10 millions d’euros environ pour les JO, 5 millions d’euros de subventions de l’État et la région, autant de baisse du montant des travaux. Pour le ballon ovale, rien n’est encore acquis et les intentions municipales ont été plutôt mal accueillies par les organisateurs.

Nouvelle destination pour la Villa Valmer

Lorsqu’ils étaient encore dans l’opposition, de nombreux élus du Printemps marseillais s’opposaient au choix de la majorité Gaudin de privatiser la Villa Valmer (7e) pour en faire un hôtel cinq étoiles. Ils ont érigé l’ancienne bastide située dans le parc du même nom en symbole d’une dilapidation du patrimoine public de la Ville.

Désormais aux affaires, le Printemps marseillais entend valider “un principe d’une nouvelle destination pour la Villa Valmer et ses abords.” Si le rapport présenté par l’adjointe à l’urbanisme Mathilde Chaboche est accepté, la Ville ouvrira une négociation avec le promoteur Pierre Mozziconacci qui dispose déjà d’un bail emphytéotique de 60 ans. Contactée, l’élue a refusé de s’exprimer avant la séance.

En mai 2019, Benoît Payan, qui était alors président du groupe socialiste, avait déposé un recours devant le tribunal administratif concernant ce dossier. Hervé Menchon, désormais adjoint au littoral se mobilisait lui avec le collectif des Sentinelles contre ce qu’il qualifie de “projet cousu sur mesure pour un hôtelier. Nous restons attaché à l’accessibilité publique du parc par ses trois accès”, affirme-t-il aujourd’hui.

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Commentaires

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  1. Dark Vador Dark Vador

    M. Ohannessian veut 100 policiers municipaux de plus. Ok. Il faudra juste qu’il veille à ce que les fonctionnaires actuels fassent un peux plus acte de présence sur la voie publique et non dans les bureaux. Pour un Marseillais, il est rare de voir passer un véhicule siglé Police Municipale…

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    • Zumbi Zumbi

      Ce ne sont pas des véhicules qu’il faut pour réguler la circulation autour des travaux (semaines d’embouteillage = milliers d’heures de déplacement et de travail perdues, carburant gaspillé en masse et pollution urbaine multipliée) ; pour verbaliser les scooters encombrant les trottoirs, les voitures stationnées sur les passages piétons ou les pistes cyclables : deux fonctionnaires présents et efficaces et le tour est joué. Pas cher et très pratique. Dans n’importe quelle ville mais pas chez nous.

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  2. BRASILIA8 BRASILIA8

    à la lecture des dossiers on ne perçoit pas de ligne directrice mais que chacun tire la couverture à soi l’un veut des policiers, l’autre une maison pour la transition écologique, un troisième veut faire des économies, une autre ne veut pas que la rénovation urbaine soit transférée ce qui est déjà fait !!, un autre remet en cause le choix de l’affectation de la villa Valmer ce qui est une bonne idée mais la rupture du contrat va couter très cher
    tout cela respire l’improvisation et le manque d’une vision globale

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    • BRASILIA8 BRASILIA8

      et j’oubliais un conseil scientifique pour suivre la Covid
      le Pr Raoult en fera-t-il parti ? les paris sont ouverts

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  3. Forza Forza

    Par. 5 : augmenter le nombre de conseillers municipaux ou de policiers municipaux ? 😉

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