Les dossiers chauds du conseil municipal d’après la vague
Ce lundi, le conseil municipal se réunit après la trêve électorale. Il examine 325 dossiers dans une ambiance marquée par les résultats des législatives et les récentes auditions du maire et la garde à vue de Martine Vassal dans le cadre de l'enquête préliminaire sur les marchés de l'eau.
Les dossiers chauds du conseil municipal d’après la vague
Ce lundi, l’actualité n’est pas à aller chercher dans les lourds dossiers soumis au vote de ce conseil municipal estival. 325 rapports seront examinés mais peu de dossiers chauds. En revanche, nul doute que l’actualité des élections législatives, son lot de battus et de réélus permettront des échanges de commentaires d’un bord à l’autre de l’assemblée municipale. Guy Teissier et Valérie Boyer réélus bénéficieront des applaudissements de la majorité. Son président, Yves Moraine et le premier adjoint, Dominique Tian, devraient également être applaudis mais à titre de consolation. Quant à Bruno Gilles, après son entretien piquant dans Marsactu, il pourrait se sentir un peu seul sur son banc.
Mais plus encore que le résultat des législatives, l’audition par la police judiciaire du premier magistrat de la ville ce jeudi et la longue garde à vue de la présidente du conseil départemental vont colorer de sombre l’atmosphère de Bargemon. Ils étaient interrogés dans le cadre de l’enquête préliminaire sur des soupçons de trafic d’influence, de favoritisme et de prise illégale d’intérêt sur les marchés de l’eau (lire notre article).
Le marché passé avec la Société des eaux de Marseille (SEM) dont le PDG Loïc Fauchon était aussi en garde à vue relève des attributions de l’ancienne communauté urbaine, présidée par l’actuel conseiller municipal socialiste, Eugène Caselli. Mais les liens étroits entre Jean-Claude Gaudin et Loïc Fauchon, entre la Ville et la SEM, sont bien plus anciens que l’établissement intercommunal. Et c’est au titre de son rôle d’élue municipale que Martine Vassal exerçait le rôle de trésorière du Conseil mondial de l’eau à l’époque présidé par Loïc Fauchon. L’affaire est donc (aussi) municipale. Reste à savoir si les oppositions de gauche ou d’extrême-droite vont souhaiter s’emparer de ce dossier sensible. En attendant, nous avons relevé pour vous ces quelques délibérations, notre suivi en direct de la séance est ici.
Vélodrome, opéra, patinoire… La Ville refile ses bijoux de famille
Comme annoncé dans Marsactu, la Ville soumet à l’assentiment du conseil municipal la liste des équipements qu’elle estime relever de “l’intérêt métropolitain”. Il s’agit en premier lieu du stade Vélodrome, de l’Opéra, l’Odéon, l’école d’art et de design, mais aussi l’ensemble du réseau des bibliothèques et toutes les piscines de la ville. Sauf la piscine Nord, fermée depuis des lustres, au grand dam de la maire de secteur Samia Ghali qui interpellera le maire à ce propos.
Cette liste, qui doit encore être validée par le conseil métropolitain, le 13 juillet prochain, comprend aussi le palais des sports, nettement moins neuf, et la patinoire de la Capelette, autrement appelée palais omnisports Marseille grand Est, dont l’équilibre budgétaire n’est pas franchement assuré. “Tout ces transferts s’ils sont validés se feront à l’euro près, sans surcoût pour la métropole”, argue le directeur général des services de la Ville et de la métropole, Jean-Claude Gondard. Le coût réel de chaque équipement et les transferts de charges afférents seront examinés par la Commission locale d’évaluation des charges transférées (Clect). Mais la Ville milite pour que l’État repousse à 2019 le transfert des équipements initialement prévu pour la fin de l’année. Cela laisse donc le champ libre à Roland Blum pour négocier le montant du loyer du Vélodrome avec le nouveau propriétaire de l’OM.
Si l’opposition socialiste ne conteste pas l’intérêt métropolitain de la plupart des équipements transférés, elle s’étonne de celui de la “piscine de la Bombardière”. Reste à savoir si ce n’est pas une bonne affaire pour la Ville et moins pour la métropole…
La Ville lance la préemption des commerces en centre-ville
Sans s’étendre plus avant sur le niveau de vacance très alarmant des commerces du centre-ville, l’adjointe chargée du sujet Solange Biaggi s’est félicitée jeudi du lancement du périmètre de sauvegarde du commerce et de l’artisanat de proximité. “Ce périmètre doit permettre à la Ville de racheter à la fois les baux commerciaux mais aussi les murs et le fonds de commerce, c’est un outil beaucoup plus complet“, estime l’adjointe. La Ville vise en particulier l’hyper-centre avec, il faut le souligner, une enveloppe limitée à 1,428 millions d’euros. “Mais nous n’allons pas tout préempter. Le but est de choisir un lieu emblématique qui va servir de locomotive à toute une rue. Nous nous sommes beaucoup inspirés de l’expérience de la Semaest à Paris.”
Mais la société d’économie mixte parisienne travaille de concert l’aménagement urbain et la dynamisation commerciale. Enfin, elle a créé avec la Caisse des dépôts une société foncière qui achète et revend des locaux commerciaux avec un capital de 11,2 millions d’euros. À Marseille, le chantier de l’attractivité prend le nom de code d’Ambition centre-ville et veut mêler aire de valorisation de l’architecture et du patrimoine, rénovation et préemption mais sans pilote défini dans l’avion.
Enfin des toilettes dans les parcs
Forte de 54 parcs et espaces verts de plus d’un hectare et de 15 parcs de plus de 5 hectares, la Ville se lance dans la poursuite de la labellisation EcoJardin : fin des pesticides dans les pelouses, maîtrise de l’arrosage intensif, fauche plutôt que tonte… “A terme, nous souhaitons qu’un espace vert par arrondissement soit doté du label.” À Bonneveine, Saint-Joseph, à la Buzine, à Athéna ou à Saint-Cyr, les parcs devront dont devenir éco-responsable.
La Ville s’attaque également à un autre dossier chaud : la construction de toilettes sèches dans ces mêmes parcs et jardins. En effet, seuls 12 d’entre eux sont réellement dotés de points d’eau et de toilettes. Un bonheur pour les parents qui apprennent la joie des fourrés à leurs enfants. “Nous sommes conscients de ce retard, plaide Monique Cordier. Nous allons petit à petit le rattraper en mutualisant nos efforts avec ceux de la métropole qui doit équiper la ville de toilettes publiques. Certaines d’entre elles pourront ainsi être réalisées non loin des espaces verts.”
L’expo universelle veut s’ancrer à la Joliette
Les interventions de Didier Parakian s’égrainent volontiers en une suite de dates où la Ville est censée avoir rayonner de par le vaste monde. “Il y a eu 2013 et la capitale culturelle, 2016 et l’euro de football, 2017 et la capitale du sport, 2018 et de nouveau la culture, le grand rendez-vous Manifesta en 2020 pour une première en France et enfin, nous sommes candidats pour accueillir l’exposition universelle en 2025.” À ce rythme, il oublie même la candidature à l’accueil de l’épreuve de voile des Jeux olympiques en 2024…
Ladite expo, portée par Paris, est collective sur l’ensemble du pays. Les villes se disputent donc la possibilité de figurer dans le dossier de candidature en présentant un forum thématique sur le thème des voyages en Méditerranée. La municipalité a d’ores et déjà déterminé un site pour le pavillon marseillais : “Entre le Mucem et le J1. Nous avons l’accord du port, reprend Parakian. À titre personnel, je plaide pour un geste architectural.” Problème, dans le cadre de l’accord avec le Grand port, la mise à disposition du terrain portuaire se fera sous la forme d’une autorisation d’occupation temporaire. Pour le geste architectural, il faudra penser tente ou caravane..
150 m² en plus pour le Pavillon du lac
En 2013, l’affaire avait fait grand bruit parce qu’elle mêlait autour du même projet quelques grands noms des bassins du Cercle des nageurs, Frédéric Bousquet et Laure Manaudou en tête. Depuis les stars à bonnet sont sortis du jeu et la mise sur le marché de cette bâtisse du parc Borely est passée par un appel à projet classique en avril. “L’appel à projets n’a pas rencontré de nombreux candidats, reconnaît le maire de secteur, Yves Moraine. Seul le groupe Noctis s’est dit intéressé mais il a demandé une extension de 150 m² pour réaliser son projet.” Or, une modification du plan local d’urbanisme est nécessaire pour réaliser cette extension dans l’écrin de Borély. La Ville demande donc à la métropole d’organiser une enquête publique en ce sens.
Commentaires
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Qu’appelle-t-on “rénover le commerce en centre-ville” ?
On pourrait demander à Solange Biaggi si c’est elle qui autorise de plus en plus de débits de boisson ou de restaurants à empiéter sur les trottoirs et places, parfois à carrément barrer le passage aux fauteuils roulants, poussettes et personnes âgées ou handicapées et à les obliger à passer par la chaussée au péril de leur sécurité. Un cap vient d’être franchi rue de Lodi avec un bar-restaurant qui colonise carrément un bout de la chaussée après avoir bloqué depuis belle lurette le passage piéton devant son établissement !
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L’incompétence et le clientélisme habituels.
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Sur les toilettes publiques dans les parcs, sujet moins sexy que l’expo universelle mais ô combien quotidien, c’est comme pour tous les aménagements publics : il faut en construire mais il faut aussi absolument les gérer au quotidien : nettoyage, réparation des petits matériels… A Pastré, à Longchamp ou au jardin du Pharo, il y a des toilettes publiques mais il m’est souvent arrivé d’envoyer mes enfants dans les fourrés tellement elles étaient immondes.
Il y a aussi à mon avis urgence à installer des vespasiennes en priorité sur les places qui drainent des gros… buveurs (cf l’état des escaliers au cours d’estienne d’orves).
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Oh que oui, Marseille a un peu de retard et pourtant les Vespasiennes c’est pas d’hier !
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La phrase du jour, prononcée ce matin par Gaudin durant le conseil municipal, à encadrer et à afficher partout dans Marseille : “On peut pas tout céder dans cette ville, il faut de la discipline et un peu d’autorité.”
Mort de rire.
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C’est celui qui le dit qui le fait pas
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Des mots qui resteront dans les mémoires, sans aucun doute… Et qui gagnent encore en saveur replacés dans leur contexte: l’extension des horaires d’ouverture de la plage des Catalans
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Les toilettes publiques à Marseille : un feuilleton à rebondissements sans fin!
En 2013, il était annoncé l’installation de “toilettes de luxe” en centre ville, on a vu des Algeco par ci par là, insuffisants et vite “débordés”.
Aujourd’hui on apprend que c’est la métropole qui doit installer des toilettes à Marseille… Si leur entretien est fait avec autant d’efficacité que le nettoyage des rues, ça promet!
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Invitation pour une punition extrême, mesdames messieurs les conseillers municipaux , venez utiliser ne serait-ce qu’une seule fois les toilettes publiques du Parc Longchamp !
Les mamans et leurs enfants ne sont pas des animaux !!! Il est des urgences qui sont vraiment urgentes !
Je suis persuadé qu’il ne s’agit pas d’argent, que l’entretien de ces toilettes publiques est prévu dans le budget des parcs et jardins, il manque juste un peu beaucoup de volonté citoyenne et d’autorité à nos élus
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Et le plus drôle, c’est que si vous êtes un papa et que vous emmenez votre enfant baisser la culotte dans les fourrés, on vous regarde tout de travers à la sortie !
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