Les city-guides en ligne se bougent à Marseille

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par Lagachon
le 6 Déc 2011
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Les city-guides en ligne se bougent à Marseille
Les city-guides en ligne se bougent à Marseille

Les city-guides en ligne se bougent à Marseille

“Le femina serait le meilleur couscous de la ville”, “A partir de 50€, Lafayette gourmet livre les courses sans frais”, “le photographe en face de la Samaritaine accepte de faire des photos d’identité de bébés”… Trois informations plus ou moins utiles apprises en quelques dizaines de minutes passées sur Yelp. Comme Qype ou Cityvox, Yelp propose une sorte de guide de survie en milieu urbain, accessible gratuitement en ligne, et nourri par les internautes.

Le city-guide c’est ça, et bien plus. Il est loin le temps où il fallait chercher dans l’annuaire un cordonnier ou un coiffeur, on peut maintenant se connecter à l’un de ces sites et pour le même prix avoir droit à des commentaires, des avis de clients et des infos du type “fermé le jeudi après-midi”. Tous gagnent de l’argent, ou essaient au moins d’en gagner en vendant par la suite de la publicité sur leurs sites ou applications, mais aussi des mises en avant (tel que peut le faire le Bon coin).

Mais avant d’en arriver là, il faut s’imposer et gagner la bataille des membres et du trafic. Un des pionniers en la matière est marseillais : Cityvox, complice idéal des sorties restau, racheté par Orange en 2008 mais toujours installé au Pôle Media, il reste la référence pour les restaurants en proposant de nombreux avis, s’est largement renforcé sur les sorties, mais aurait mal négocié le virage communautaire qu’a pris l’ensemble du web selon la concurrence.

Du coup, deux nouveaux acteurs ont flairé l’opportunité et sont arrivé en force sur le marché marseillais. A ma droite l’américain Yelp, à ma gauche l’allemand Qype, tous les deux avec une stratégie construite autour de la notion de communauté, et de la volonté de ratisser plus large que les seuls bars et restaurants pour devenir un guide urbain régulièrement mis à jour. Boucher, supermarché, théâtre, salle de sport… tout le monde peut devenir chroniqueur de son quartier, et au-delà.

Si pour l’instant tous les chiffres sont confidentiels, impossible de savoir combien de marseillais se sont laissés tenter par l’aventure, une utilisation des outils montre que de nombreux endroits sont renseignés, qu’on apprend vraiment quelque chose sur des quartiers que l’on pensait connaître. Côté avis, Anne Chabot, community manager qui vient de terminer une mission pour Qype à Marseille nuance “tant qu’il n’y a pas une masse critique d’avis, ça ne veut rien dire, c’est même dangereux car ça peut détruire la réputation d’un endroit”. Pour les gérants de la Yogurt Factory qui misent beaucoup sur les médias sociaux pour se faire connaître, “on regarde les avis mais il y en a pas beaucoup et on ne sait pas toujours qui les laisse, c’est bien mais il faudra que ça se développe encore beaucoup pour que ça devienne stratégique pour nous, comme ça pourrait l’être aux Etats-Unis“.

On se rend vite compte que les avis sont au coeur du dispositif et font l’intérêt des sites. Pour Mathieu Fabre, consultant chez Quartier d’Été, et ayant étudié les différents sites pour les clients de l’agence, “les Français n’ont pas dans leur culture de consommation de donner leur avis après l’achat, et encore moins si il est positif, ces sites doivent donc récompenser ce qui est perçu comme un effort”. La gratification  peut passer par des badges comme le fait Qype, ou par des status “élite” pour les membres les plus actifs comme le fait Yelp. De plus, “il y a une méfiance légitime quant aux faux avis, certains prestataires proposent même des avis certifiés par huissier !” Sans aller jusque là, chaque site propose sa méthode. L’anonymat, autorisé par Cityvox est vivement combattu par Yelp “on met son prénom et l’initiale de son nom de famille, c’est ce qui crédibilise les avis” explique Julie Mouly-Mauduy, community manager de Yelp à Marseille, “on ne veut pas de sexygirl13 !”

Mais si sexygirl13 n’est pas là, qui trouve-t-on sur ces réseaux ? Là-dessus les points de vue divergent, pour Julie (Yelp) “Des adultes qui aiment écrire, entre 25 et 45 ans, plutôt habitants du Panier, des Cinq-Avenues ou du Cours Julien, pas forcément branchés mais urbains et actifs”, alors qu’Anne (ex-Qype) se rappelle plutôt de “personnes ayant besoin d’exister sur le web, dont certains critiquent sans même être allés sur place”. Yelp insiste énormément sur la communauté, ainsi Julie organise une soirée mensuelle réservée aux “membres élites” invités à découvrir un lieu et rencontrer des commerçants, mais aussi des soirées ouvertes à tous les membres pour mieux se connaître. Après une tentative en 2011, Qype devrait leur emboîter le pas selon leur directeur marketing.

Face à ces initiatives, Mathieu Fabre voit une guerre des deux géants internationaux pour s’imposer en France, tout en se posant la question de la rentabilité de dépenser autant sur la communauté pour un retour sur investissement incertain, il émet l’hypothèse qu’un des deux acteurs puisse maintenir le marché français “sous perfusion” uniquement pour empêcher l’autre d’y réussir. Et à ce jeu, Yelp aurait l’avantage de la trésorerie.

Après avoir passé du temps sur les trois sites, on perçoit effectivement l’intérêt de se renseigner sur un endroit avant d’y aller, et de lire les expériences de ceux qui nous ont précédés. On aime bien les applications mobiles géolocalisées qui permettent de faire ça au dernier moment. Côté restaurant, Cityvox bénéficie de ses archives et peut proposer une masse critiques d’avis qui permet d’obtenir une moyenne fiable. Pour le reste, Yelp semble s’investir à fond sur Marseille avec une personne à temps complet chargée de tenir les informations à jour, d’écrire une newsletter hebdomadaire et de faire vivre la communauté, alors que Qype choisi pour l’instant de gérer ça depuis Paris.

Les sites de Yelp, Cityvox et Qype

Ils nous ont aidé : La Yogurt Factory, Quartier d’été, Anne Chabot

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Commentaires

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  1. Gastronomik13 Gastronomik13

    Pour info
    Une critique (pas très positive) d’un établissement de Cassis (allez on lâche le nom, c’est la Vieille Auberge) attend toujours sa parution sur Cityvox plus de 8 jours après avoir été postée.
    Censure ? Equipes débordées ? Négligence ? On n’en sait rien mais l’esprit communautaire et la réactivité du web sont bien loin…

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  2. lucide lucide

    C’est quand même mieux quand il y a des critiques pro, que ce soit en littérature ou ailleurs.
    Le couscous du …. est très bon mais si c’est un norvégien à lunettes de couleur qui a posté son avis, je suis pas sûr d’avoir les mêmes goûts.
    Faut que Marsactu s’étende

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  3. ukhbar ukhbar

    Je suis à chaque fois très étonné et ravi de voir Marsactu s’intéresser aux initiatives internet permettant une redécouverte de la ville (d’abord Foursquare, maintenant Yelp, Qype et Cityvox). Continuez comme cela.

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  4. Christophe Christophe

    Pour ma part, j’utilise le site Les-Horaires.fr pour connaître les horaires d’ouverture des commerces de mon quartier.

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  5. MyComs MyComs

    Le problème de ce genre de sites c’est qu’ils sont basés sur des avis.
    Pensez-vous que des avis sont fiables et sont un bon guide dans la découverte d’un commerce?
    Entre ceux qui aiment, et ceux qui n’aiment pas : on s’y perd ! Qui écouter? Pierre, Paul ou Jacques?
    Un avis c’est personnel : il sera négatif ou positif selon votre age, ou selon votre milieu social et familial. Tout le monde n’aime pas les restaurants bruyants et familiaux ; ou encore les restaurants “mal-bouffe” ; ou encore les restaurants huppés ; ou encore …
    Sans oublier les faux avis cachés derrière de faux profils, ou encore les sites qui vous payent pour “inventer” des avis (oui oui cela existe!)…

    Outre menacer potentiellement, sans fondement réel, et gratuitement l’image d’un commerce, l’avis des autres ne sert à rien sauf à risquer de vous tromper. “Je ne comprend pas qu’on soit déçu de ce magasin chéri ; il est pourtant si bien noté !?”.

    Que faire alors? Sur quoi se baser?
    Et pourquoi pas sur la tête des clients des commerçants : vous ressemblent-t-ils? Ont-t-ils le même age? Partagent-t-ils déjà certaines de vos bonnes adresses? Sont-t-ils nombreux?
    Voici l’idée que j’ai eu après avoir été déçu des sites d’avis, et que j’ai concrétisé sur internet depuis 1 mois avec ce site : http://www.mycoms.fr/
    Il permet a chacun de définir sa liste de commerces préférés, et de découvrir de nouveaux commerces à travers leur clientèle !
    Le site couvre toutes les villes de France (dont Marseille ^^) ; par contre, étant tout jeune, ne vous attendez pas à trouver des commerces dans les 36,000 communes de France.
    Cependant, vous pouvez participer en suggérant des commerces, du moment que leurs activités principales soient gérées par le site (grosso modo : ce qui concerne les sorties, la mode, la beauté/le sport/la détente, et l’alimentation).

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