Législatives dans les Bouches-du-Rhône : Macron prend les historiques et boude les ralliés

Décryptage
le 11 Mai 2022
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Ils seront 15 à porter les couleurs de la majorité présidentielle dans le département. Retour en six points sur ces nominations.

Emmanuel Macron en meeting à Marseille. (Photo Emilio Guzman)
Emmanuel Macron en meeting à Marseille. (Photo Emilio Guzman)

Emmanuel Macron en meeting à Marseille. (Photo Emilio Guzman)

C’est une liste qui s’est fait attendre. La majorité présidentielle a dévoilé ce mercredi ses candidats pour les législatives des 12 et 19 juin dans les Bouches-du-Rhône. Une liste validée par Emmanuel Macron. Après des jours de tractation, elle fait la part belle aux sortants et aux soutiens historiques, militants ou proches d’En Marche, devenu Renaissance, plutôt qu’aux ralliés de droite. En voici les principaux faits saillants :

Les sortants réinvestis…

Ils ont tremblé pour certains jusqu’au bout mais les députés sortants sont quasiment tous et toutes reconduits. À Marseille, Cathy Racon-Bouzon (Renaissance, 5e circonscription), Saïd Ahamada (Territoire de progrès, 7e), Alexandra Louis (Agir/Horizons, 3e) et Claire Pitollat (Renaissance, 2e) y retournent à Marseille, de même que Mohammed Laqhila (Modem, 11e) et Anne-Laurence Petel (Renaissance, 14e) à Aix. Jean-Marc Zulesi, dans le pays salonais, est lui aussi confirmé.

Sauf Monica Michel

À Arles (16e circonscription), en revanche, Monica Michel n’est pas choisie pour tenter de conquérir un deuxième mandat. C’est une cheffe d’entreprise, Mariana Caillaud, sans mandat ni attaches locales connues, qui se présente. Elle est à la ville l’épouse de l’ancien conseiller “territoires” d’Emmanuel Macron, Jean-Marie Caillaud. Un moyen de ne pas s’inscrire dans la lutte que se livrent deux soutiens du président Emmanuel Macron sur ces terres : le maire d’Arles Patrick de Carolis et le président de région Renaud Muselier.

Sabrina Agresti-Roubache en juge de paix dans la 1re circonscription

C’était la circonscription la plus disputée, ancrée à droite mais sans député LR sortant, Julien Ravier étant inéligible. Depuis des semaines, les noms des élus venus de la droite – Bruno Gilles, Didier Parakian et Isabelle Campagnola-Savon, soutenue par Renaud Muselier – circulaient. De l’autre côté de la majorité, Pascal Chamassian, ancien compagnon de route du PS, espérait aussi. Mais c’est finalement la conseillère régionale Sabrina Agresti-Roubache qui portera les couleurs macronistes. Cette proche du couple présidentiel, qui avait introduit son meeting d’entre-deux-tours au Pharo, coiffe au poteau des postulants lancés de longue date dans la course qui risquent de ruminer cette défaite. Elle incarne la prime aux soutiens de la première heure, comme le référent départemental de Renaissance Bertrand Mas-Fraissinet qui se présentera dans la 9e circonscription (pays d’Aubagne) ou Najat Akodad, candidate dans la 4e circonscription de Marseille dont le sortant est Jean-Luc Mélenchon.

Lionel Royer-Perreaut, seul rallié de droite investi

Ils étaient nombreux à espérer faire le saut de LR vers la majorité en l’agrémentant d’une candidature aux législatives. Mais Lionel Royer-Perreaut, maire des 9e et 10e arrondissements et vice-président de la métropole est le seul à partir au combat, dans la 6e circonscription. Il y affrontera Didier Réault, soutenu par le sortant LR Guy Teissier, pour un duel fratricide que la présidente du département et de la métropole Martine Vassal aura en vain tenté d’éviter. Il profite aussi de ne pas avoir rejoint de parti politique et de ne pas rentrer dans un quota Horizons, voulu restreint.

Eric Diard (LR) ménagé sur la côte Bleue

Cette liste comporte une impasse : la 12e circonscription. Considérée comme “à risque RN”, elle n’est pas pourvue en candidat de la majorité présidentielle. Cela laisse le champ libre au sortant LR, Éric Diard. Depuis plusieurs semaines, Renaud Muselier militait pour ce choix. L’ancien maire de Sausset a déjà lancé sa campagne sans aucun logo sur ses affiches et sans afficher de soutien au camp présidentiel. Une situation ambiguë sur laquelle promet d’insister son opposant RN Franck Allisio : “Quand on ne présente pas de candidat, c’est qu’il y en a déjà un qui convient”, sourit ce dernier.

Des conseillers municipaux en conquête

Plusieurs conseillers municipaux se présentent dans les trois dernières circonscriptions du département. Gagnée par la Macronie en 2017, la 10e circonscription sera briguée par Véronique Bourcet. Cette élue d’opposition de Cabriès a aussi été une éphémère conseillère départementale dans la majorité de Jean-Noël Guérini. François-Michel Lambert, le sortant, a choisi de ne pas se représenter. Dans la 13e circonscription, c’est un élu d’opposition Modem de Martigues, Thierry Boissin qui se présente. Enfin, face au sortant LR de la 15e circonscription, Bernard Reynès, c’est une adjointe au maire de Châteaurenard, Marie-Laurence Anzalone qui brigue le siège. Le vice-président de la région et maire de La Roque-d’Anthéron, Jean-Pierre Serrus sera son suppléant.

Actualisation à 18 h 50 : Ajout d’une précision sur Mariana Caillaud.

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Commentaires

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  1. Pascal L Pascal L

    Je me disais, le test c’est LRP : si cette girouette est investie par la république en remarche, circulez, il n’y a rien de bon en macronie.
    Ben voilà !

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  2. Alceste. Alceste.

    Le pétillant, Lionel, qui n’est qu’à 70 % de sa capacité malgré sa petite vingtaine de mandats va éventuellement être, peut-être député en sus.
    Ainsi, il ne lui manquerait que la présidence de la CCI et de l’Office du tourisme ,car du tourisme avec tout cela il risque d’en faire au palais Bourbon.
    Ces gens sont des grands malades.

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    • Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

      Brallaisse, vous sous-estimez systématiquement Lionel : s’il devient député, il sera à 72 % de ses capacités. Tout va bien, vous pouvez vous détendre 😉

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  3. Richard Mouren Richard Mouren

    Quel bouchon insubmersible, notre LRP devenu LREM puis “Avec Vous” et maintenant “S’il n’en reste qu’un…”. Je suis sûr qu’il devait être au premier rang lors du meeting de Macron en agitant un petit drapeau pour être remarqué. Je ne suis pas un fan de Didier Réault mais il m’agréerait fort qu’il soit élu.

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    • Avicenne Avicenne

      Comme Valls l’incrusta !

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  4. julijo julijo

    Je n’ai pas bien compris le nouveau nom : “renaissance” !!??

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  5. jacques jacques

    !Hacer un Valls! comme on dit en Catalogne.

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  6. Alceste. Alceste.

    Cher 8e , étonnante cette soudaine indulgence à l’égard du pétulant Lionel. Un poste de premier ministre peut-être en sus lui conviendrait t’il à vos yeux.
    Vous êtes habituellement plus incisif sur la gaudinie et les cumuls.Une connaissance,de l’admiration, de l’amitié sans doute.
    Peut importe, mais cette course aux poste est révélatrice de la psychologie du personnage.

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    • Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

      C’était évidemment purement ironique, d’où le 😉 !

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    • Pascal L Pascal L

      Et l’on peut être même prévoir que, dans le cas improbable où la nupes l’emporterait aux législatives, LRP prendra aussitôt sa carte à LFI.

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  7. Alceste. Alceste.

    Ouf 😋

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