Législatives : ces huit circonscriptions des Bouches-du-Rhône où le RN a ses chances

Législatives : ces huit circonscriptions des Bouches-du-Rhône où le RN a ses chances

Dans certaines circonscriptions des Bouches-du-Rhône, pour l’élection présidentielle, le front républicain s’est échoué sur les rives de la côte. Et a laissé la place à l’extrême-droite. Le Rassemblement national obtient ainsi une majorité absolue dans huit circonscriptions sur seize, avec au moins 5 points de plus qu’à l’élection présidentielle de 2017.

De quoi verser dans les pronostics pour les législatives… mais pas trop. Tout n’est pas gagné pour le RN, qui promet des candidatures partout dans les Bouches-du-Rhône. “On est en tête dans la majorité des circonscriptions, mais il faut être prudents et acharnés, travailler sérieusement, faire une vraie campagne sur le terrain”, calme Franck Allisio, secrétaire départemental du RN et conseiller de Marine Le Pen. 

Sur le podium présidentiel du RN, ce sont encore les 12e, 13e, et 16e qui donnent le meilleur score au parti d’extrême-droite. Sur la Côte bleue (12e) par exemple, Marine Le Pen obtient 59 % des voix. C’est la deuxième fois qu’elle atteint cette première place, après ses 54 % obtenus au deuxième tour de la présidentielle en 2017. Mais cela n’avait pas empêché le parti de se crasher aux législatives un mois plus tard. À l’époque, sûr de son fait, il avait parachuté un proche de Marine Le Pen, Jean-Lin Lacapelle de Paris : il était éliminé au premier tour, troisième derrière LR et LREM et reprenait l’avion dans l’autre sens.

Même défaite du côté de Martigues (13e). Le RN affichait 50 % des suffrages à la présidentielle, mais ne passait pas au second tour avec 23,7%, subissant l’implantation des communistes et la vague Macron. Pour Franck Allisio, c’est l’abstention qui a “fait perdre des plumes” au parti en 2017. Cette année, il défend une “véritable adhésion” dans une “terre plus mariniste qu’avant“.

Deux circonscriptions tenues par des députés LR dans le viseur

Dans les autres circonscriptions, le RN progresse. En terres arlésiennes (16e), salonnaises (8e) et gardannaises (10e), elle est en bonne position là où elle avait échoué au second tour en 2017 contre les futurs députés La République en marche. La semaine dernière, Marine Le Pen a obtenu plus de 52% dans ces territoires, soit au moins 4 points de plus qu’il y a cinq ans. Il faudra particulièrement surveiller la 16e circonscription où le parti avait réalisé 48,8 % au 2e tour. La configuration politique de juin pourrait être un remake de 2017, le FN se heurtant, ou non, à la vague Macron et aux députés de la majorité sortante.

Autre cas autour de Châteaurenard (15e) et Aubagne (9e), où la déconfiture de la droite – les deux sortants sont LR – pourrait avantager le parti à la flamme. En juin, cet électorat pourrait se diviser entre le candidat LR, LREM, Reconquête et le RN : au deuxième tour, Marine Le Pen a obtenu 6 et 7 points de plus qu’au même moment en 2017.

La question des alliances se pose alors. Franck Allisio reconnaît l’importance des électeurs de Reconquête dans les scores de Marine Le Pen au second tour, mais semble exclure un quelconque “marchandage ou tambouille politique avec des gens qui [les] ont trahi il y a trois mois”. Pas de rassemblement d’extrême-droite donc. Mais une “main tendue” à tous les électeurs, Républicains compris.

Reste à Marseille la première circonscription, où les affaires de la droite marseillaise pourraient aussi ouvrir la voie au RN. Pour la première fois, le territoire a donne la majorité à Marine Le Pen, avec 50,5 % des suffrages. Une bonne nouvelle pour le secrétaire départemental qui s’y est implanté électoralement mais pourrait tout de même s’installer hors de Marseille dans une des circonscriptions encore plus favorables.

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