Légionelle : 273 habitants d’Air-Bel poursuivent leur combat “hors norme” au tribunal
Dans la grande cité de l'Est de Marseille, la contamination de l'eau par la légionelle est source d'inquiétude chronique depuis plusieurs années. Venus défendre en masse leur préjudice vendredi, les locataires ont tenté de convaincre le tribunal de préférer leur vécu à un rapport d'expert défavorable.
Les habitants interrogent les risques contenus dans les canalisations de la cité depuis plusieurs années. (Photo : CMB)
Merci @Marsactu pour cet article détaillé qui concerne beaucoup plus de monde qu’on ne pourrait le croire.
Vivant depuis plus de trois ans dans une résidence de cinq bâtiments “neufs” dont vous avez déjà parlé et où le taux de légionelle a toujours été un peu, beaucoup ou passionnément supérieur aux limites à un endroit ou à un autre, y compris alors que comme à Air Bel une chloration continue est désormais en place, j’ai été témoin tour à tour :
– d’un chauffagiste proposant les analyses d’eau “en option” dans son contrat
– d’un syndic du promoteur jugeant néanmoins inutile de souscrire à cette option alors qu’un bureau d’études avait pourtant indiqué le risque de prolifération de légionelle avant même la livraison de l’immeuble (pour paraphraser monsieur Erilia : “quand on a un expert qui n’est pas rassurant, on ne devrait pas être rassuré”)
– d’un des bailleurs essayant de convaincre le syndic suivant de ne pas réaliser le boîtage de l’info d’alerte à la légionelle à ses locataires
– du chauffagiste suivant essayant de planquer les résultats, à nouveau non conformes, au syndic suivant suivant… (nous faisons donc désormais réaliser les analyses en direct par le labo)
Je peux également témoigner de la psychose qui s’est développée et a ici aussi fait les affaires de Cristalline à chaque fois que des bâtiments ont été touchés, malgré tous nos essais de pédagogie pour expliquer que l’eau froide n’était pas concernée et qu’il ne fallait juste pas boire l’eau chaude (légionelle ou pas, on ne saurait d’ailleurs le conseiller à quiconque…). Faire passer les locataires d’Air Bel pour des faibles d’esprit comme semblent l’insinuer les avocats des bailleurs est donc plus que questionnable : qu’ils soient propriétaires, locataires du privé ou du public, la prolifération de légionelle panique la plupart des gens et produit donc un trouble qui ne cesse qu’avec la disparition de la cause.
La question qui me taraude malgré tout et qui pointe également dans l’affaire Air Bel est celle du taux limite de 1000 ufc/l : à force d’entendre les parties adverses banaliser le sujet sans que jamais elles ne communiquent les taux relevés, on en vient à se demander si des échelles de “gravité” associées chacune à des protocoles dédiés ne seraient pas nécessaires afin de contrer cette banalisation, parce que 1100 ufc/l (qu’on trouverait probablement dans la plupart des immeubles marseillais si on l’y réalisait des analyses) ce n’est pas exactement pareil que 750000 ufc/l.
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Merci pour ce commentaire qui complémente l’article. Je ne suis pas concerné (a priori), mais à Marseille les questions qui touchent à l’habitat, aux syndics, aux bailleurs, sont passionnantes, comme une série policière aux multiples rebondissements, qui s’éternise.
Sauf qu’il s’agit ici non pas de fiction, mais du quotidien, de la vie réelle, d’hommes, de femmes, d’enfants, dont se fouent éperdument les bailleurs, et certains syndics.
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