[Le tuto] Tout comprendre aux élections départementales dans les Bouches-du-Rhône

Décryptage
le 4 Juin 2021
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Regroupant 29 élections dans autant de cantons, les départementales se tiendront en même temps que les régionales, les 20 et 27 juin. Marsactu vous résume les enjeux en un tutoriel.

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L'hôtel du conseil départemental à Saint-Just. (Photo : LC)

L'hôtel du conseil départemental à Saint-Just. (Photo : LC)

Les 20 et 27 juin, certains électeurs pourraient être surpris en entrant dans leur bureau de vote. À côté des neuf bulletins des régionales, ils trouveront ceux des candidats pour leur canton. Plus discrètes que le scrutin où Renaud Muselier remet sa présidence en jeu, les élections départementales se tiendront aux mêmes dates.

Ce regroupement, qui n’est pas une première, aura probablement des conséquences sur le taux de participation à cette élection souvent boudée par les électeurs lorsqu’il est isolé. Pourtant, parmi toutes les collectivités, le département est celui qui a le plus de poids dans le secteur de la solidarité et peut donc avoir un fort impact sur le quotidien des habitants.

L’élection d’un binôme

Unique en son genre, cette élection consiste non pas à élire une liste ou une personne, mais un binôme femme-homme. Le département est découpé en 29 cantons – de 56 000 à 80 000 habitants – représentés dans la carte interactive ci-dessous.

Avec un binôme paritaire élu par canton, ce sont donc 58 élus qui siégeront à l’assemblée départementale. Exceptionnellement, ils seront élus pour sept ans au lieu de six, pour ne pas interférer avec les élections présidentielles qui se tiendront en 2027. Cette année 155 binômes se sont portés candidats. Dans certains cantons, les électeurs devront choisir entre trois binômes, dans d’autres sept comme dans le canton de Marseille-3, qui regroupe le nord-ouest de Marseille.

Une troisième place souvent éliminatoire

Le binôme peut être élu dès le premier tour s’il obtient la majorité absolue et un nombre de suffrages au moins égal au quart des électeurs inscrits, ce qui est rarement le cas. Pour le second tour, les deux binômes arrivés en tête peuvent se maintenir, tandis que les autres ont une condition à remplir : avoir obtenu un nombre minimum de suffrages de 12,5% des électeurs inscrits. En pratique, la barre peut être haute dans un scrutin avec peu de participation. En 2015, malgré ses 25,8 %, le binôme de gauche composé de Sébastien Barles et Nathalie Pigamo n’a pas pu se maintenir au second tour dans le canton Marseille-11 : leurs voix ne représentaient que 11,5 % des électeurs inscrits. Seulement 347 voix les séparaient du binôme sortant Solange Biaggi et Maurice Di Nocera.

Une majorité pas automatique

Contrairement aux municipales ou aux régionales, qui permettent au vainqueur de disposer d’une majorité, la présidence du conseil départemental n’est pas forcément connue dès le second tour. Schématiquement, un camp doit gagner 15 élections sur 29 cantons, quitte à attirer d’autres élus dans une alliance. Marsactu a d’ailleurs décrypté les rapports de force de ce scrutin.

Acquise depuis plus de cent ans à la gauche, la majorité a basculé aux dernières élections de 2015, avec la victoire de Martine Vassal sur Jean-Noël Guérini. Candidate à sa propre succession, elle a présenté la semaine dernière ses candidats, à Allauch. Face à elle, le Rassemblement national porté par Sandrine D’Angio se présente dans tous les cantons. Mais aussi une union de la gauche qui n’a pour l’instant pas choisi de candidat à la présidence. De son côté, La France Insoumise se présente dans 11 cantons.

Région et département : qui fait quoi ?

Le département est considéré comme “le chef de file” en matière d’aides sociales. C’est le domaine phare de cette collectivité, qui mobilise près de la moitié du budget. Il gère l’aide aux personnes handicapées et âgées, le revenu de solidarité active (RSA) et l’aide sociale à l’enfance. Il chapeaute par la même occasion les associations de protection de l’enfance, mais aussi l’accueil des mineurs étrangers. Côté éducation, il a la responsabilité des collèges.

La moitié du budget du département est consacré à l’aide sociale. (Infographie Suzanne Leenhardt)

On le retrouve également dans des domaines partagés avec d’autres collectivités, comme le sport, la culture ou le tourisme. Mais dans les Bouches-du-Rhône, c’est par une aide aux communes très développée qu’il se distingue, avec un budget conséquent de 180 millions d’euros en 2021. Une manne qui vaut bien de livrer bataille dans 29 cantons.

Avec Julien Vinzent

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