Commerces ouverts le dimanche dans le centre de Marseille : la CPME veut retenter le coup
Dans une volte-face, le syndicat patronal des petites et moyennes entreprises, se dit désormais favorable à l'ouverture dominicale des commerces du centre-ville de Marseille. Après une première tentative qui avait viré au fiasco en 2012, ils réclament des politiques publiques pour rendre le lieu plus attractif avant de se lancer.
Commerces ouverts le dimanche dans le centre de Marseille : la CPME veut retenter le coup
Septembre est le mois du changement et les patrons ont décidé de suivre la tradition. Ce jeudi Alain Gargani, président de la CPME, la confédération des petites et moyennes entreprises des Bouches-du-Rhône a annoncé lors d’une conférence de presse qu’il était favorable à l’ouverture dominicale des commerces dans le centre-ville de Marseille. Il ne fixe pas de date précise pour se lancer mais valide une idée qu’il refusait pourtant il y a peu. “Avant nous n’étions pas favorables, c’est vrai, car le dimanche les commerçants se retrouvent souvent seuls dans leur magasin ou payent cher leurs collaborateurs. Aujourd’hui nous pensons que cela peut être bénéfique sur la zone touristique du centre-ville”, a ainsi expliqué celui qui déclarait en 2014 à Marsactu que “95 % des commerçants marseillais ne souhaitent pas l’ouverture le dimanche”.
L’Union pour les entreprises du département (UPE 13), l’Union des entreprises de proximité (UPP PACA) et même le syndicat de salariés FO partageraient cette volonté. Volonté qui reposerait, selon la chambre de commerce et d’industrie, sur l’attractivité du centre-ville ou plutôt sur l’éventuelle amélioration de celle-ci. La formule est trait pour trait la même que celle tentée en 2012 en prévision de la capitale européenne de la culture en 2013. 132 commerces avaient tenté le coup avant de renoncer progressivement. L’opération s’était révélée un fiasco. “Un quasi échec”, minimise aujourd’hui Nicole Richard-Verspieren, membre de la CPME vice-présidente déléguée au commerce à la chambre de commerce et d’industrie Marseille Provence (CCIMP), qui pose les conditions pour développer une nouvelle initiative.
“Ouvrir le dimanche n’a de sens que si l’on prend en compte une offre globale. Pour que cela soit favorable aux commerçants, cela doit l’être aussi à la clientèle, avec des terrasses de cafés ouvertes, des espaces conviviaux ou encore un accès aux transports en commun”, développe-t-elle dans un argumentaire déjà utilisé en 2012. Nicole Richard-Verspieren, vice-présidente déléguée au commerce à la Chambre de commerce et d’industrie Marseille Provence (CCIMP). Mais s’il y a un point que cette dernière défend tout particulièrement, c’est bien l’accès facilité au parking, mesure qui devrait selon elle “déclencher un cercle vertueux.” Jean-Luc Chauvin, le président de la CCIMP, prendrait le dossier très à cœur, affirme-t-elle.
Un cahier des charges pour la mairie
Ces acteurs économiques locaux misent donc sur l’action des pouvoirs publics. La CCI, la CPME et des associations de commerçants ont ainsi proposé à la mairie de Marseille une sorte de cahier des charges pour rendre le centre-ville de Marseille “plus agréable”, améliorer l’image de la ville et en dynamiser l’économie. “Nous laissons notre copie entre les mains des pouvoirs publics pendant 6 mois pour qu’ils la revoient et qu’ils se penchent sur les échéances et les financements de nos propositions, précise Alain Gargani de la CPME. S’ils ne suivent pas, on ne va pas se lancer mais on sent qu’il y a une volonté, c’est en tout cas la première fois que tous ces acteurs se mettent autour d’une table.”
En avril en effet, la Ville de Marseille faisait la promotion de son “Canebière Living Lab” pour “redynamiser” un centre-ville moribond. Si le projet est encore à l’heure des grandes intentions, il porte bien sur une approche globale de la question. L’objectif final est celui d’une “montée en gamme” du centre-ville comme est venu le souligner la volonté municipale de contenir l’implantation en série des snacks.
Des commerçants peu enthousiastes
Mais il en faudra plus pour convaincre les commerçants. Dans la rue Saint-Ferréol, ceux interrogés par Marsactu se voient difficilement retenter le coup du dimanche travaillé. “Jamais de la vie ! Les salariés ne veulent pas venir le dimanche et moi j’ai passé l’âge de travailler ce jour-là, argumente de premier abord la responsable d’un magasin de téléphonie. Nous avons aussi un magasin aux Terrasses du Port, là je dis pas, c’est avantageux, mais ici le dimanche, ça ne sert à rien. Les gens se baladent, ils n’achètent pas.” Un peu plus bas dans la rue, le discours est le même : “J’ai été commerçante dans plusieurs centres-villes de France et à chaque fois qu’il y a des centres commerciaux qui ouvrent, on en pâtit. Le dimanche les gens vont acheter là-bas, pas dans les centres-villes.”
D’autres commerçants sont moins résignés mais restent tout de même circonspects. Dans une boutique d’une grande marque de prêt-à-porter de la rue Saint-Ferréol on se dit favorable à l’ouverture le dimanche “s’il y a du monde, ce qui n’est pas le cas les quelques dimanches où nous sommes ouverts”. Et pour cela il n’y a pas de miracle possible selon la gérante de ce magasin. “Il faut que tout le monde ouvre en même temps. Que le parking soit gratuit le dimanche serait la moindre des choses, ne serait-ce que pour les salariés ! Qu’ils finissent toutes les rénovations et après oui, cela pourra être avantageux d’ouvrir tout le week-end”, envisage-t-elle. Il va donc falloir patienter encore un peu car, comme l’a précisé lors du point presse Nicole Richard-Verspieren de la CCIMP, “le centre-ville de Marseille ne va pas devenir attractif en un jour”.
Commentaires
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Dans l’état actuel du centre ville, cette expérience est vouée à l’échec si elle devait démarrer “assez rapidement” : travaux un peu partout (dont on ne connait jamais avec certitude la fin…); Propreté toujours pas au niveau, se balader avec enfants devant des monceaux d’ordures, non merci. Et pour terminer (…) le serpent de mer de l’extrême paupérisation galopante avec tous les stigmates qui l’accompagnent. Très franchement, je suis hélas aujourd’hui profondément pessimiste sur le retour à la vitalité de ces endroits…
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Non merci le dimanche !
Il vaudrait mieux envisager la gratuité des musées et des transports , tarifs réduits au cinéma et au théâtre, ce jour là afin que l’éducation des enfants ( et des parents )passe par autre chose que la conso !
S’ils ont de l’argent à dépenser au moins que ce soit utile .
Ils ont Plan de campagne , les Terrasses etc… cela suffit !
Le peu de services de nettoiement et d’entretien étant aussi en week end, en ponts ou viaducs , cela promet en saleté ! beurk .
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Et je rajouterai l’ouverture des piscines (quand elles existent) mais surtout des Bibliothèques.
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Au travers de ce dossier, ce sont toutes les carences de la politique de la ville depuis plus de vingt ans qui sont montrées du doigt (propreté, urbanisme, piétonisation, stationnement, TC, etc etc). Les élus de ce territoire ce sont bien trop reposés sur les projets immobiliers et les initiatives privées en regard de leur incurie à réellement gérer, au quotidien et en perspective, cette ville.
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Quand je vois ce que, ces deux ou trois dernières décennies, le centre d’autres grandes villes de Province est devenu, en comparaison de celui de Marseille, il me semble que le “fiasco” de 2012 était prévisible.
Je ne sais pas si les élections municipales approchent, mais il y a vraiment beaucoup d’agitation autour du centre-ville ici après trois mandats municipaux et demi où il ne s’y est rien passé (… à l’exception d’une volonté forcenée d’ouvrir une ribambelle de centres commerciaux intra muros qui contribuent à le vider de ses chalands) : futures règles “drastiques” d’urbanisme, opération “Grand Centre-Ville”, “dimanches de la Canebière”, et maintenant projet d’ouverture dominicale des commerces.
Reste qu’il faut que le centre-ville donne envie d’aller s’y balader le dimanche (d’ailleurs pas nécessairement pour se comporter en parfaits petits consommateurs) : il reste trois ans à l’équipe nullicipale actuelle pour faire ce qu’elle n’a pas fait en 22 ans. C’est pas gagné.
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belle trouvaille : “nullicipale” !!!!
imagé, évocateur, en plus avéré !!!! bravo !!
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Je veux rendre à César… Ce n’est pas moi, mais un autre commentateur ici qui évoque parfois la “nullicipalité” : je m’en suis inspiré pour cet adjectif, certes taillé sur mesure pour nos zélus. Qu’il me pardonne, je ne parviens pas à me souvenir de son pseudo.
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« Ouvrir le dimanche n’a de sens que si l’on prend en compte une offre globale. Pour que cela soit favorable aux commerçants, cela doit l’être aussi à la clientèle, avec des terrasses de cafés ouvertes, des espaces conviviaux ou encore un accès aux transports en commun » Et bien au sujet des espaces conviviaux (les rues quoi), et concernant tout particulièrement le centre-ville : https://www.change.org/p/pour-la-semi-pi%C3%A9tonisation-du-quartier-de-noailles-changermarseille
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L’ouverture systématique les dimanche, c’est quand même bien triste. Il y a autre chose à faire dans la vie que d’aller encore faire les boutiques ce jour-là.
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“Avant nous n’étions pas favorables, c’est vrai, car le dimanche les commerçants se retrouvent souvent seuls dans leur magasin ou payent cher leurs collaborateurs. ” Alain Gargani, président de la CPME
TROP DRÔLE ! Mais quelle mentalité de m….. Parce que maintenant avec les lois macron “nous pourrons resté ouvert en payant de plus en plus mal nos collaborateurs qui n’auront pas le droit de refuser de venir travailler.”
Je suppose que c’est ce que sous-entend ce monsieur ? Il est pour le travail du dimanche à condition que ce soit les autres qui travaillent.
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Oui c’est bien ce qu’il dit, implicitement. Encore quelques lois Macron et on y arrive. Impressionnant le nombre de commerçant, artisans, et “patrons” de tpme qui n’arrivent pas à comprendre, même avec l’expérience des deux premières, que ces lois ne sont pas faites pour eux, mais pour les “gros” les grandes entreprises, ici lafayettes et autres…
Une Madame du magazin de téléphonie exprime bien crûment :”Les salariés ne veulent pas venir le dimanche et moi j’ai passé l’age de venir ce jour là” (et rien sur l’age des salariés en question).
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