Le port rénove sa piscine à paquebots géants

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le 10 Juil 2014
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La forme lors de la construction du nouveau bateau porte durant l
La forme lors de la construction du nouveau bateau porte durant l'été 2014

La forme lors de la construction du nouveau bateau porte durant l'été 2014

On en entend parler souvent et on la voit rarement. Mercredi, le Grand port et Spie Batignolles, l'entreprise en charge des travaux organisaient une visite de presse de la forme 10 en chantier. Cette immense forme de radoub destinée à la réparation navale des navires de très grande taille est un des atouts que le Grand port maritime de Marseille (GPMM) met en avant pour trouver un avenir aux bassins de Marseille.

Vue du bord, elle n'est pas très impressionnante. Un grand bassin, une piscine taille XXL vidée de son eau. Vus d'en bas, ces hauts murs de béton austère créent une impression d'enfermement. Le bateau-porte qui ferme la forme est le seul rempart contre les tonnes d'eau qui se trouvent à plus de 10 mètres au-dessus des visiteurs. 

Construite en 1975, au pied de Mourepiane, la forme 10 mesure 465 mètres de long sur 85 de large. Destinée initialement à la réparation de pétroliers, elle reste à ce jour la forme la plus vaste de Méditerranée et la troisième du monde après Lisbonne et Dubaï. Pourtant, depuis 2000, cet outil unique est resté à l'arrêt. Membre de la direction des opérations au grand port, Alain Dormeval le dit sans ambages :

On s'est battu pendant des années pour que la forme 10 ne devienne pas un aquarium.

Sa réhabilitation a été décidée il y a trois ans. "La proximité de la forme 10 des terminaux de croisière amène une réduction de la durée des arrêts d'exploitation des navires", explique ce dernier. En dix ans, le port de Marseille-Fos est devenu le premier port français pour les croisières. Et 65% de la flotte mondiale de grands bateaux de croisière passent en Méditerranée où aucune offre de réparation appropriée n'est actuellement disponible. Le port de Marseille espère capter une partie du marché et faire de la forme 10 un argument supplémentaire pour attirer les compagnies maritimes. Avec des escales de plus en plus nombreuses – 465 en 2013 -, le port espère bien développer son activité de réparation navale industrielle. Pour l'instant, seules les formes 8 et 9 sont exploitées pour des bateaux de croisière et des ferriesEn complément, la forme 10 permet l'accueil de méga-paquebots, parfois longs de 360 mètres. Car, sur ce secteur de la croisière, la tendance est au gigantisme. 

Or, pour mettre cet outil aux normes, il faut remplacer le bateau-porte qui ouvre ou ferme le bassin et permet l'accès des navires qui doivent être mis en cale sèche. Cinq entreprises, une soixantaine de personnes construisent actuellement ce nouveau bateau-porte sur le site. Pendant les travaux, l'ancien bateau-porte assure l'étanchéité sur le chantier. "Une fois le nouveau bateau-porte mis en service, l'ancien sera déplacé puis recyclé, explique Alain Dormenval. Il pourrait être utilisé en quai par exemple." La livraison du nouveau bateau-porte est prévue au cours du second semestre 2015. Coût de l'opération : 28 millions d'euros dont un peu plus de 13 millions sont dédiés à la seule construction du nouveau bateau-porte. Le défi n'est pas seulement économique, il est aussi technologique.

3 h 30 pour vider la forme

Pour être performant, le service doit aussi être rapide. Une fois rénovée et dotée de nouvelles pompes, la forme 10 sera asséchée en 3 h 30, soit le temps nécessaire pour vider une piscine privée. Le nouveau bateau-porte ouvrira ou fermera la forme en 35 minutes. C'est en fait le temps qu'il mettra pour s'immerger ou émerger en remplissant ou en vidant ses ballasts. Equivalent à un immeuble de trois étages, sa durée de vie minimale est de 50 ans.

Pour financer cette opération d'un coût global de 28 millions (dont plus de 13 pour le seul bateau-porte), le port a utilisé ses fonds propres et sollicité l'Etat, les collectivités locales et la Caisse des dépôts. Signataires de la charte ville-port en 2013, celles-ci se sont engagées à participer au développement des bassins Est en respectant un équilibre entre les différentes activités : le tourisme, le commerce et l'industrie.

Une fois la porte livrée, un groupement de deux entreprises italiennes – San Giorgio del Porto et Mariotti – exploitera la forme 10 pendant 25 ans. La première exploite déjà le chantier naval de Marseille situé à proximité. Le dernier défi à relever reste celui de l'emploi : le port annonce 260 emplois directs et indirects sans donner beaucoup plus de précision sur le mode de calcul de cette estimation.

En attendant les gros navires qui y seront rénovés, Marsactu vous offre une plongée dans ce lieu inaccessible au public.

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Commentaires

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  1. JL41 JL41

    Article équilibré, complet, qui révèle une belle plume ! Un titre qui fait plaisir ! Oui il faut parler de la forme 10, c’est le plus bel espoir de création d’emplois dans des domaines de qualification industrielle à Marseille, ceux qui avaient été perdus et qui renaîtront à un plus haut niveau de savoir-faire. Longue vie au port et à ses métiers !
    La photo est superbe aussi. La vidéo n’est pas très nette, peut-être trop didactique aussi, on peut accepter la fantaisie, les surprises.

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  2. Dazibaos Dazibaos

    Pendant ce temps les piscines de Marseille ” COULENT ”

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  3. le juste le juste

    Il y a d’autres choses à regarder aussi c’est les appels d’offres des transports publics qui viennent d’êtres attribué en dessous des prix de marché de (25 à 40%)
    cela concerne des lignes du conseil général des bouches du Rhône et les services scolaires de la ville de Martigues (smectu)
    l’entreprise ROBERT de Martigues appartenant au groupe KEOLIS GROUPE SNCF Entreprise FRANCAISE QUI COUTE AUX CONTRIBUABLES QUE NOUS SOMMES!!!!!!!!
    Bonjour le dumping social merci un conseil général de gauche !!!!!! pardon SOCIALISTE pas mieux pour le (SMECTU) scolaire de Martigues des actes et des décisions qui ne correspondent pas aux idées défendues.
    c’est aussi grace à ce genre de décision que le le FN fait son nid

    le juste

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  4. JL41 JL41

    Marséco du 19-1-2015 se fait l’écho de bons chiffres de progression des effectifs de la réparation navale dans le 13 et en PACA : « 8,69%, c’est l’augmentation d’effectifs qu’a connu le secteur de la réparation navale entre 2012 et 2013 dans les Bouches-du-Rhône, selon les chiffres de l’Agence centrale des organismes de sécurité sociale (Acoss). C’est la progression la plus importante, toutes branches confondues, du secteur de la métallurgie.
    « Selon Gérard Cianarella, secrétaire général de l’Union syndicale de la Métallurgie 13, ce chiffre correspond au développement de l’entreprise Monaco Marine, implantée dans les anciens chantiers navals de La Ciotat. »

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