Le plan stade un an après

Le plan stade un an après

Un stade pour la moitié en terre et pour l'autre une pelouse qui n'en porte que le nom. Il suffit d'aller à Vallier pour se rendre compte globalement de l'état piteux des stades à Marseille. Ce problème touche aussi les équipements de proximité qui servent parfois de ”terrain de rodéo”  comme à la Capelette raconte Maxime Vitalis, qui a suivi le dossier à l'Agence de l'urbanisme de l'agglomération marseillaise (Agam). Les sportifs se sont aussi plaints de l’état désastreux de certains vestiaires – stade du Merlan (14e), stade Saint-Barthélémy (14e), stade Caujolle (8e).

Robert Lupi, responsables des sports à l'université Aix-Marseille est confronté à la difficulté de "trouver des stades aux horaires et dans les zones qu'[il] désire. Les étudiants de Luminy sont obligés d'aller jouer à Saint-Antoine à plus d'une heure de trajet." En comparaison, à Aix-en-Provence qui organise 12 à 13 matches par semaines, il n'arrive à en programmer que 4 ou 5 à Marseille. En cause selon lui? "Une organisation certainement à revoir et un manque de stades."

Le gros des infrastructures ayant été construit entre 1962 et 1982, le parc est remettre à niveau voire à renouveler. Face à ce constat partagé par tous – associations, clubs, élus – la mairie a décidé d’agir. Un plan stade – le terme est à la mode, après le plan piscine et très bientôt le plan gymnases – a été voté 16 mai 2011, et devrait être réalisé sur cinq années environ estime Richard Miron adjoint au maire de Marseille chargé des sports. Un plan stade qui concerne à la fois le football, le rugby et l'athlétisme.

L'Agam, à la demande de la mairie, a réalisé un état des lieux des stades de la ville et proposé un plan en trois objectifs : remettre l’offre à niveau, mettre les équipements aux normes, favoriser le sport dans un objectif d’attractivité. Maxime Vitalis estime qu’”il y a une réelle prise de conscience d’un besoin de mise aux normes et c’est suivi d'effets. Il y a un programme de rénovation engagé, un projet ambitieux.”

Des choix politiques

Aux 85 terrains que compte Marseille, la ville prévoit d'en ajouter 7 nouveaux. 5 de moins que ce que préconisait l'Agam. D'autres travaux sont planifiés : agrandissement, passage au revêtement synthétique, rénovations, notamment celles de nombreux vestiaires.

Un plan qui ne satisfait guère l’opposition. ”Depuis le début de la mandature M. Miron présente un certain nombre de plans sans véritables réalisations. Dans ce plan de rénovation on parle surtout synthétique mais l’athlétisme ne dispose que de 18 couloirs”, regrette Pascal Chamassian, conseiller municipal apparenté PS qui suit les questions sportives. Au lieu de favoriser le Palais Omnisports Grand-Est qui est un ”gouffre financier qui ne correspond pas aux attentes des Marseillais”, il souhaiterait la création de nouveaux couloirs car ”l’athlétisme reste un parent pauvre de ce plan”.

C'est ”une question de choix politiques”, poursuit-il. Même s’il reconnaît que les restrictions budgétaires limitent les possibilités d’action, Pascal Chamassian aimerait que les fonds publics soient utilisés autrement.   

Des avancées mystères

Richard Miron assure que les travaux avancent bien. ”On ne peut pas tout faire en même temps à cause des contraintes pratiques, on a avancé sur plein de projets”. Et de nous citer une ribambelle de stade en rénovation : Caujolle (8e), Luminy (9e), Esperanza (12e), et d'autres qui ne devraient pas tarder à démarrer comme Rive Verte (15e), Vallier (4e), Ledeuc (10e)… Selon le responsable des sports, le plan stade est déjà bien entamé et devrait bien aboutir dans quatre ans.

Il est cependant difficile aujourd’hui de faire un point précis sur l’avancée des travaux car il est impossible d'avoir une vision globale de l'avancée du projet. Marseillais, c’est à vous de jouer, aidez Richard Miron en nous alertant si vous avez des informations sur des travaux près de chez vous…