Le péage urbain au bout du tunnel à Marseille ?

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le 18 Juin 2010
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Le péage urbain au bout du tunnel à Marseille ?
Le péage urbain au bout du tunnel à Marseille ?

Le péage urbain au bout du tunnel à Marseille ?

Vous arrivez au centre-ville, veuillez préparer votre monnaie. Un scénario plausible sur les routes marseillaises ? Maintenant que la possibilité d’expérimenter cette mesure dans les villes de plus de 300 000 habitants a été réintroduite définitivement dans la loi Grenelle II, la question se pose à nouveau pour un bon nombre de villes. A Paris bien sûr, où les prises de position des uns et des autres dans la campagne des régionales avaient frôlé l’embouteillage. Lyon, qui a évoqué l’idée dans un plan de protection de l’atmosphère, a lui le pied sur l’accélérateur et le frein en même temps.

Marseille aussi a plus de 300 000 habitants. Mais même si la part de la voiture recule pour la première fois dans le département, de là à mettre volontairement un coup d’arrêt aussi net à sa domination… Surtout avec la question sociale que cela pose. Pourtant, Roland Blum n’exclut pas l’idée dans La Provence de jeudi : « les péages en ville existent déjà et la situation catastrophique de mardi à Marseille montre que les gens sont plutôt attachés à leurs tunnels« .

Le premier adjoint au maire nous le confirme, Marseille a déjà son péage urbain : il s’appelle Prado-Carénage. A 5,20 € l’aller-retour, l’emprunter quotidiennement n’est d’ailleurs pas donné à tout le monde. 69% des usagers se font rembourser leurs tickets par leur entreprise. Cela en dit long sur la sociologie de la clientèle « col blanc » du tube marseillais. Et si le système à deux vitesses craint avec le péage urbain existait déjà ? En forçant le trait : la rapidité, la sécurité, la tranquillité à 5,20€ pour les uns et la gratuite ambiance bruyante, stressante et chargée en gaz échappements des bouchons pour les autres.

D’ailleurs c’est vrai que le système fonctionne à merveille puisque la Société Marseillaise du Tunnel du Prado ( SMTP) qui l’exploite, détenue aux deux-tiers par les colosses du BTP Vinci et Eiffage, a réalisé l’année dernière un coquet bénéfice d’environ 10 millions d’euros, pour un chiffre d’affaire de 33 millions. Pas besoin de sortir les calculettes : pour trois euros qui rentrent, un reste dans les poches de la SMTP. Ceci explique certainement un cours de Bourse florissant l’année dernière qui a du faire bien des envieux en cette année de krach boursier. En même temps, le tunnel bénéficie (dixit la présentation de son exercice 2009) d’une « visibilité à long terme » et de « risques mesurés pris en compte dans les prévisions ». Traduisez : à moins d’une vélomania à Marseille et d’un coup de turbo fantastique de la L2, on voit mal comment la belle aventure pourrait se gâter. Sachant qu’en plus, la SMTP vient de gagner l’exploitation du futur tunnel Prado Sud.

Alors un péage urbain, un vrai de vrai, à Marseille ? En tout cas, tout comme le tunnel, il serait plutôt confié au privé, si l’on en croit Roland Blum. L’autre solution, que les automobilistes remboursent les travaux financés par les contribuables, ne semble apparemment pas dans la logique de la mairie…

Un lien La France va tester les péages urbains

Un lien Devinez combien de Marseillais étaient contre il y a dix ans…

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Commentaires

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  1. bastien bastien

    si ça peut nous aider à financer un VRAI maillage de la ville par d’autreS ligneS de métro, voir permettre une gratuité des transports en commun, je dis OUI !

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  2. Ginetto Ginetto

    La voiture pompe à fric, ce n’est pas encore fini…

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