Le sémaphore de Callelongue, future porte d’entrée des Calanques

Actualité
le 12 Déc 2016
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Des travaux de mise en sécurité sont actuellement à l'œuvre au sémaphore de Callelongue, financés par le parc national des Calanques et le conseil départemental. Première étape d'une longue rénovation avec pour objectif final l'ouverture d'un lieu d'information du public, dont le parc ne dispose pas aujourd'hui.

Le sémaphore de Callelongue, future porte d’entrée des Calanques
Le sémaphore de Callelongue, future porte d’entrée des Calanques

Le sémaphore de Callelongue, future porte d’entrée des Calanques

La vue se mérite, de l’île Maïre à celle de la Jarre, jusqu’aux roches orange refermant à l’autre extrémité le parc des Calanques, mais elle est unique. Seuls les plus curieux et un brin aventuriers empruntent aujourd’hui le chemin de traverse, qui finit en éboulis de morceaux de tuile et mène au sémaphore de Callelongue qui surplombe le petit port éponyme. Une manière de repousser encore un peu plus le bout de la route.

Le président du comité d’intérêt du village de cabanons, Guy Barotto, évoque volontiers les souvenirs d’enfance qui sont attachés à cet éperon rocheux. “Après la guerre, des civils y ont habité et avaient aménagé un chemin d’âne. Quand j’étais enfant, à l’intérieur il y avait encore de très vieilles peintures de soldat. Une personne y a habité une dizaine d’années aussi, cela gardait le lieu”. Aujourd’hui, le promeneur qui se risque sur ce qui reste du sentier d’accès risque d’être déçu. Jusqu’ici ouvert aux quatre vents, le bâtiment est inaccessible pour cause de chantier.

Le sémaphore fait l’objet de travaux de mise en sécurité : pose de grilles pour empêcher l’accès, destruction d’éléments dangereux à l’abord. En lançant ce chantier, le parc des Calanques a pour projet d’y installer une vigie avant d’en faire, s’il trouve un financement, son premier vrai lieu d’accueil au public. Celui-là même qui fait défaut aujourd’hui. “Au CIQ, la destination ne nous importe pas beaucoup, que ce soit une vigie ou un point d’information, du moment que personne ne s’y fait mal”.

Ancien sémaphore cherche mécène

Tagué et en partie effondré, le bâtiment porte les traces d’années d’abandon. L’ancienne vigie maritime, destinée à guetter les bateaux, a cherché preneur pendant longtemps. Propriété du ministère de la Marine, il a fait partie de la très longue liste des biens, souvent insolites, que l’État cherchait à vendre. “Nous avons interpellé les pouvoirs publics il y a trois ans, raconte le président du comité d’intérêt de quartier de Callelongue Guy Barotto. Nous avions fait une pétition qui a rassemblé plus de 600 signatures pour que le sémaphore soit mis en sécurité. En l’espace d’une dizaine d’années, il a été très dégradé. Il a été squatté et il y a eu plusieurs départs d’incendies.”

“On ne pouvait pas l’acheter”, déplore le président du parc des Calanques Didier Réault. Faute d’acheteur, le lieu menaçait de disparaître, jusqu’à ce qu’une bonne fée ministérielle intervienne : “Il y a deux ans lors d’une visite en mer de Ségolène Royal, je lui ai expliqué notre problème. Elle l’a alors fait classé à l’inventaire de son ministère pour que nous puissions l’utiliser”, explique l’élu Les Républicains.

Le Parc des Calanques reve de faire revivre le semaphore de Callelongue 2

Le port de Callelongue et le sémaphore qui le surplombe

Il y a un an, l’agence régionale de l’environnement présentait le sémaphore dans un catalogue de 34 projets locaux pour lesquels elle espérait trouver trouver un mécène parmi les grandes entreprises locales. De mécène il n’y eut point, ou du moins privé, puisque c’est finalement le conseil départemental qui a financé avec le parc national la moitié des premiers travaux soit 60 000 des 120 000 euros nécessaires.

Maison du parc

“Le parc a sollicité le département puisqu’il possède des terrains autour que le parc gère”, poursuit Didier Réault qui se trouve opportunément être vice-président de la collectivité en charge des finances. La deuxième phase de travaux, comprenant la restauration des façades et des escaliers internes, estimée à “environ 200 000 euros”, ne devrait pas poser de problème. “L’action est budgétée par le parc dans le cadre du plan d’action triennal [qui date de 2015 NDLR]. Nous devrions aussi être aidé par le département”, ajoute l’intéressé.

Le parc souhaite utiliser le sémaphore restauré comme vigie pour le feu mais imagine aussi y proposer son premier espace d’information au public. “Nous avons des lieux d’information dans les offices de tourisme, nous mettons en place des tentes itinérantes mais nous n’avons pas de maison de parc comme nos homologues plus anciens des Écrins ou des Pyrénées, déplore le président du parc. L’ouverture du sémaphore, même non permanente, palliera l’absence de lieu.”

Problème : le parc compte 47 agents à l’année et 80 en période estivale. Il n’a pas les ressources humaines pour animer un tel lieu. “Nous ne sommes pas en capacité d’affecter du personnel pour l’accueil au public,  reconnaît le président du parc. Pour ouvrir le sémaphore, il nous faudra travailler avec un partenaire, être financé par une collectivité”. En guise d’agents d’accueil, de grands gradins ont été aménagés face à la mer pour les pique-niques des valeureux montés jusqu’au sémaphore.

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Commentaires

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  1. Tarama Tarama

    La vraie porte d’entrée du Parc, c’est la batterie du Mont Rose, qui surplombe la madrague de Montredon. Là il y a de quoi faire une vraie Maison du Parc, accessible à tous (ce qui est loin d’être le cas à Callelongue). Mais les enjeux financiers et l’appétit des promoteurs (qui ont l’oreille de la ville de Marseille) y sont tout autre…

    Le Parc, qui va fêter ses 5 ans d’existence, reste largement une coquille vide. Non seulement pas de maison du Parc, mais même pas de panneaux sur les chemins d’entrée principaux (mais des “tentes itinérantes” comme l’indique M. Réault). C’est assez navrant.

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    • Germanicus33 Germanicus33

      Une chose qui aurait dû être faite depuis l longtemps car c’était vraiment casse-gueule! Un beau site d’accueil…Le Mont-Rose avec ses antennes des Télécommunications ferait un peu zone…

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    • Germanicus33 Germanicus33

      Trop de voitures!

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  2. CAN. CAN.

    Soyons positif : Merci Ségo
    Bon après ça se gâte :
    C’est de qui cette idée de faire une association “MAISON DU PARC” avec un gros cafoutch juché sur l’extrémité d’une crête rocheuse et inaccessible aux handicapés.
    Par contre ferait un bon poste pour shooter les bracos !

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  3. neomars neomars

    Avec 50 000 euros j’aurais plutôt organisé la calanque de Marseilleveyre pour en faire un lieu plus propice à la baignade des valeureux randonneurs et kayakistes, comme ses consoeurs de sormiou, morgiou, … Il me parait plus urgent de mettre fin à cet usage de parking à bateaux débridé avec débarquement direct sur la , voir tirage d’ancre sur la plage, pour quelques plaisanciers privilégiés. Avec 50 000 euros, on doit pouvoir mettre en place les bouées signalant: une zone côtière réservée à la baignade, une zone sans moteur, puis une zone de mouillages fixes, voire partagés comme dans les iles bretonnes d’Houat et Hoëdic. Ainsi on cohabite sereinement entre usagers du parc, on épargne les fonds du dragage des ancres, on densifie et régule la zone occupée par les bateaux au mouillage. Mais cette calanque doit faire l’objet d’un “arrangement” …

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  4. Germanicus33 Germanicus33

    Une chose qui aurait dû être faite depuis l longtemps car c’était vraiment casse-gueule! Un beau site d’accueil…

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  5. MarsKaa MarsKaa

    ce site de allelongue est déjà sur-fréquenté, alors si on y ajoute une attraction touristique…
    sans compter que ce site du sémaphore, magnifique pour la vue qu’il offre, n’est pas adapté à une “maison d’accueil du public” ! Va-t-on aménager à coup de marteau-piqueur et de béton le chemin d’accès ?
    quant à en faire la “porte d’entrée” du parc, c’est vraiment un choix curieux, les goudes ne sont donc pas dans le parc ?

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