Le gobie en voie de disparition en Méditerranée ?
« On n’est pas des gobies. » C’est avec ce cri de ralliement qu’il y a quelques années l’artiste marseillais Marc Boucherot avait fait une performance en attaquant le « petit train touristique » en plein coeur du Panier. Eh bien, si l’on en croit la récente étude de l’ONG environnementale UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) sur les espèces menacées en Méditerranée, les gobies seraient en danger, ou plus exactement une sous-espèce de ce poisson.
En effet l’UICN vient d’inscrire le « Pomatoschistus microps », le gobie tacheté en français, dans sa « red list » dans la catégorie « en danger critique d’extinction » (CR). Cette liste des espèces menacées un peu partout dans le monde est publiée tous les ans par les scientifiques de l’UICN. Il existe 7 types de catégories allant de « Préoccupation mineure » à « espèce disparue ». La catégorie « en danger critique d’extinction » est juste avant « espèce disparue, survivant uniquement en élevage ». Il y a donc un vrai risque que ce petit poisson soit définitivement rayé de la carte, comme le phoque de Méditerranée, par exemple.
Et malheureusement il n’est pas le seul selon l’UICN, qui vient donc de publier pour la première fois sa « red list » de la Léditerranée. Sur 519 animaux marins étudiés, 8 % (soit 43) seraient menacées, rangés dans les catégories « en danger critique d’extinction » (15 espèces), en danger ( 13 espèces) et vulnérables (15 espèces).
A part notre gobie, ce sont principalement des requins et des raies qui ont du souci à se faire. Le requin mako, le requin taupe, où le poisson scie sont en tête de la Red List. Mais on y trouve également la raie de « Malte » et aussi l’Ange de Mer un curieux poisson qui ressemble à une raie mais qui est en réalité un requin. C’est parce que les pêcheurs en attrapaient souvent autrefois à Nice que l’on a donné le nom de « Baie des anges« . Les pêcheurs niçois ne risquent plus de prendre aujourd’hui ce très gros poisson pouvant faire une dizaine de kilos et jusqu’à 1 mètre 50 de long.
Les raies et les requins existaient pourtant bien avant l’homme. Ce sont d’ailleurs des poissons presque « préhistoriques », ils n’ont pas d’arrêtes mais des « cartilages ». Leur longue durée de vie et leur très lente durée de reproduction, les mettent en grave danger. Et ils résistent de moins en moins à la sur pêche, ( sennes, filets dérivants…) et à la pollution. En ce qui concerne notre gobie tacheté qui a vu sa population chuter de 80 % ces 10 dernières années, les scientifiques pensent que la réduction de la qualité de son habitat liée au « bétonnage » des côtes mais également l’augmentation de la température de l’eau à cause du réchauffement climatique, y sont également pour beaucoup. Si aucune mesure n’est prise dans les années qui viennent, pomatoschistus microps, mais aussi le requin mako, le poisson scie, l’ange de mer ou la raie de Malte ne seront plus présents sur nos côtes que empaillés au Musée Océanographique de Monaco.
« Mobula Mobular », la raie manta de méditerranée, est elle dans la catégorie « en danger », avec le thon rouge. L’UICN préconise des mesures de quota de pêche, ou d’interdiction pure et simple. C’est ce qui a sauvé le mérou et qui pourrait également tirer d’affaire le thon rouge. Ceci, et la création de grandes réserves. Un argument de plus pour les partisans du parc national des Calanques…
La wiki bio des espèces en danger critique d’extinction :
le rapport complet de l’UICN, sorry it is in english :
Commentaires
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un article sur les gôôôbies! j’adore! je n’aurais jamais imaginé que Marinfos puisse faire un si bel article si bien documenté sur un tel sujet… mais c’est un article finalement plus intéressant qu’un article sur les requins… terrestres de Marseille, hein! merci en tous cas…
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En parlant de requin, j’ai vu un ban de Taxis, l’autre jour, Z’étaient carrément stationnés sur le quai du port … Zone piétonne si l’en est, juste à côté du ptit train, à attendre les grosses baleines à trois étages qui rejètent là, leur menu fretin touristique ! C’était un remous, la bas dedans ! Aucun touriste n’en n’a réchappé, qui passait d’une bouche à une autre, sans même avoir le temps d’inspirer une grande brassée d’air du port ou, je ne sais … aller visiter un peu la ville !!! Merci, Vassal, cette murène, Merci Gaudin, ce Maquereau !!!
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La petitesse de ce poisson et sa faible valeur culinaire n’enlèvent rien à l’intérêt de cet article. Car le gobie naguère si banal fournit un exemple caractéristique de la dévastation des ressources marines.
Cette dévastation est peu perçue par les pescadous du dimanche tout fiers de ramener une petite soupe, et qui ne connaissent pas les vraies belles pêches que nos anciens faisaient jusqu’à une époque pas très reculée.
Je n’arrive pas à comprendre les obstinés qui essaient de saboter le projet de Parc National des Calanques et sa réserve de pêche, seule solution pour retrouver la richesse marine d’antan.
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pour marius sachez que les anti parc qui s opposent au parc tel qu il est proposé ne sont pas anti protection mais sont contre un projet liberticide qui a bien trop de contrainte par rapport au benefice protection esperée. si effectivement des reserves sont importantes pour la faune, elles ne representent qu une solution mais pas la seule solution surtout dans une zone fortement peuplée d autre existent. d ailleur pour le gobie ce ne sont pas les reserves qui le sauveront du rechauffement des eaux et en terme de prelevement je ne pense pas que le gobie face l objet d un prélevement important et pour ce qui est du betonnage les gobies generalement s en accomodent tres bien ( peut etre pas cette espece)
pour le merou egalement si evidemment le fait de ne pas le pecher permet une forte augmentation de sa population et le maintien de celle-ci. nous avons constaté le retour du merou bien avant le moratoire certainement du au rechauffement climatique car les cotes francaise etaient sa limite de répartition vers le nord d ailleur le merou se rencontre de plus en plus frequemment sur la façade atlantique, de même le corbs semblent etre de plus en plus nombreux, les sars colonnisent les cotes bretonnes certainement pour les mêmes raisons climatique
les reserves ne permettrons pas de tout sauver et de retrouver la faune d autre fois. Mais certains scientifiques de renom aiment bien faire passer des hypotheses pour des certitudes c est le cas pour le retour du merou.
Bref tout n est pas si simple et la solution ne se limite pas à instaurer des reserves et tout massacrer autour, mais se pense bien en terme de gestion raisonnée et globale afin que les populations se reconstituent et se maintiennent
et pour la petite histoire la photo de l article represente une blennie ( une bavarelle en marseillais) et non pas un gobie
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A Alex qui écrit : « les anti parc qui s opposent au parc tel qu il est proposé ne sont pas anti protection mais sont contre un projet liberticide qui a bien trop de contrainte par rapport au benefice protection esperée ».
La vérité est assez différente :
1. Au début la grande majorité des anti-parcs a clamé que les calanques n’ont pas besoin de protection. Quelques-uns le clament encore.
Vous ne pouvez pas nier, Alex, l’existence des affirmations de nombreux plaisanciers et de certains de leurs représentants, prétendant que les posidonies ne sont pas dégradées par les ancres. Pour ne prendre que ce seul exemple, il y en a d’autres.
2. Ensuite le discours anti-parc a évolué. Du déni de la nécessité de protéger les calanques, les adversaires du Parc sont passés au thème « oui, il faut une protection, mais pas par un Parc National ».
Donc cette évolution du discours d’opposition est déjà un grand bénéfice procuré par l’apparition du projet ! Avant, toute notion de protection était violemment récusée !
D’autre part, au sujet du retour du poisson (très limité par rapport aux temps plus anciens !) vous êtes victime d’une illusion sur la chronologie : la mise en service (enfin !) d’une station d’épuration a nettement amélioré la qualité des eaux, même si cette station n’est pas complètement satisfaisante. J’ai connu l’époque où la merde de Cortiou faisait prospérer de grosse muges, qui finissaient par en crever et dont on voyait flotter les cadavres un peu plus loin.
L’autre facteur bénéfique aux eaux marseillaises est le Parc National de Port-Cros, malgré son éloignement, car le courant liguro-provençal qui se déplace d’est en ouest nous apporte de la vie.
L’opposition au Parc repose soit sur un déni des réalités, soit sur des connaissances vraies mais fragmentaires érigées en généralité. Et presque toujours sur une hostilité obscurantiste à l’égard des scientifiques ( NB.je n’en suis pas un), ce que, excusez-moi, vous semblez pratiquer.
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