Le Festival Latcho Divano annonce la couleur

Le Festival Latcho Divano annonce la couleur

C’est reparti pour le festival Latcho Divano, "le bel échange" en romani. Depuis cinq années, l’association Lacho Divano œuvre en vue de faire connaître au public la richesse et la diversité des cultures tziganes (celles d'Europe de l'Est, celles de la Méditerranée…), à travers des manifestations artistiques et culturelles variées. Le festival revendique également depuis sa création une dimension militante visant à combattre les préjugés à l’égard des Roms.

Parmi les événements marquants de la programmation, on retiendra en premier lieu le concert de la fanfare tzigane Boban I Marko Markovic Orkestrar, connue notamment pour avoir réalisé les bandes originales de films comme celles d' Arizona Dream et de Underground d'Emir Kusturica. Accompagné de ses douze musiciens, le serbe Boban Markovic a rendu son orchestre célèbre dans toute l’Europe centrale. Mêlant jazz et folklorisme balkanique, la fanfare est le résultat d’un voyage, celui d’une musique venant d’Inde qui a traversé les siècles au fil des assimilations et des migrations. Le concert est prévu le 7 avril à l’Espace Julien, à 20 h 30.

Une soirée de lecture en musique aura lieu le vendredi 23 mars à la Cité de la Musique, à 20 h 30, d'après le roman Les quatre vies posthumes de Django Reinhardt, de Patrick Williams. Ce grand spécialiste des cultures tziganes a imaginé quatre destins pour le guitariste Django, mort d'une congestion cérébrale le 16 mai 1953. Des extraits du livre seront lus, accompagnés par des musiciens guitaristes et conterbassistes. 

Dans le domaine du cinéma, on retiendra notamment la projection du film J’ai même rencontré des Tziganes heureux, par Aleksandar Petrovic, récompensé par le Grand prix du festival de Cannes en 1967. Tourné avec une communauté tzigane de Yougoslavie, le film est une fiction, une ode poétique et un hommage rendu aux cultures tziganes. Il sera diffusé au cinéma Les Variétés, le 27 mars, à 20 h.

Toujours aux Variétés, le même jour à 18 h 30, aura lieu le vernissage de l’exposition de photographies d’Elena Nazare. Cette passionnée du peuple tzigane – elle-même tzigane roumaine – en a immortalisé les émotions et les traditions. Elle écrit « Tout dans la culture tzigane est synonyme de bonté et de paix. Il y a un poème à ce sujet. Le voici : Quand vous regardez dans mes yeux / Et que vous voyez le tzigane fou dans mon âme / Il vient toujours une surprise. / Je n’ai jamais eu un endroit que je pourrais appeler ma maison / J’ai mon amour pour seul refuge ».

Balamouk Orchestra. Crédit: E Lorga

Au Cabaret des Docks des Suds, les 4 et 5 avril à 21h sera présenté le spectacle Sonakay en la mano (De l’or dans les mains en langue romani), une création flamenca contemporaine, mise en scène par Magali Contreras. Ce spectacle de flamenco mêle rapport au passé et tradition avec des pratiques artistiques contemporaines aussi bien théâtrales, chorégraphiques que musicales.

Le festival se clôturera le dimanche 8 avril, pour 41e journée internationale des Roms, sous le nom de Romano Dives. Toute la journée, l’ensemble des actions locales et nationales œuvrant contre la discrimination et en faveur d’une reconnaissance des droits de cette communauté seront mises en valeurs, notamment par la venue du groupe Mascarimi, autoproclamé garant des traditions musicales méditerranéennes. Fort de rencontres et d’influences musicales entre Barcelone et le Sud de l’Italie, le groupe lie les différents mouvements artistiques et musicaux de la région. Mascarimi est un mixe inédit entre rythmes éléctro, mélodies virtuoses et danse traditionnelle salentine « Pizzica Pizzica ».

La totalité du programme est à découvrir sur le site du festival Latcho Divano

La petite fille de l'affiche, Maria, était une enfant rom du camp de Montreuil, décédée en 2010."Opre pu avili, ando ceri gali Maria!" – "Maria est venue sur terre, au ciel, elle est reparti!" est-il écrit sur la présentation du festival.