Le directeur des bibliothèques de Marseille débarqué
Pour la troisième fois depuis l'inauguration de l'Alcazar, en 2004, les bibliothèques de Marseille perdent leur directeur. Nommé en remplacement de Gilles Eboli en 2010, Christian Laget a tenu cinq ans. Son interim est assuré par le directeur des affaires culturelles.
Le directeur des bibliothèques de Marseille débarqué
Pour la troisième fois depuis l’inauguration de l’Alcazar, les bibliothèques de Marseille perdent la tête. En effet début septembre, Christian Laget a fait ses adieux aux personnels après plus de quatre ans passés à ce poste. Il ne sera pas remplacé puisque c’est Sébastien Cavalier, le directeur des affaires culturelles qui assure l’intérim sous la forme d’un comité directeur hebdomadaire.
Cette discrète passation et l’apparente improvisation qui l’entoure montrent une nouvelle fois le malaise que vivent les agents des bibliothèques. Cet été, un affichage sauvage devant l’Alcazar brocardait la fermeture estivale trois jours par semaine et invitait les usagers à visiter les Terrasses du port plutôt que les bibliothèques. L’élue à la culture, Anne-Marie d’Estienne d’Orves avait dû répondre aux journalistes de La Provence qui avaient levé ce lièvre, sans avoir de vraie réponse à apporter sur l’ouverture des bibliothèques.
“C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, confie Raymond Romano, délégué syndical CGT. C’est un retour à la case départ pour Laget. Il était directeur adjoint de la direction des affaires culturelles quand il a débarqué aux bibliothèques. Il y retourne avec une soi-disant promotion mais on ne sait pas vraiment qu’elle sera sa mission.” D’après nos informations, il serait en charge du schéma directeur de la culture à Marseille. Un autre gros chantier. “Ce n’est pas une punition“, se défend Anne-Marie d’Estienne d’Orves, l’adjointe à la culture, avant même qu’on ne pose toute question. Pour l’heure, elle ne souhaite pas s’exprimer sur ce sujet sensible. “J’attends d’avoir des choses concrètes à annoncer.” Une communication qui pourrait attendre le mois de décembre tant le chantier est d’envergure.
De source interne, le recrutement d’un conservateur d’Etat serait de nouveau d’actualité. “Mais nous n’avons aucune date, reprend la même source syndical. Le processus de recrutement est long.” Pas sûr que les candidats se précipitent : les deux derniers conservateurs de ce grade étaient partis avec fracas. En 2007, François Larbre avait publié un texte au vitriol dans Livres Hebdo : “Le directeur des bibliothèques est […] écartelé entre une population qui attend légitimement des services, des syndicats qui visent avant tout à limiter les horaires de travail et à réduire les heures d’ouverture au public, une direction générale qui s’abstient de décider pour laisser les directeurs prendre des décisions qui pourront leur être reprochées ensuite, et enfin des élus qui souhaitent ne contrarier personne.” Les observateurs les plus avisés des bibliothèques pourront témoigner que ce constat est toujours d’actualité.
En 2010, son successeur Gilles Eboli avait démissionné après avoir vu un organigramme qui n’était pas le sien proposé pour validation en comité technique paritaire. Les bibliothèques se déchiraient alors entre les partisans d’Eboli et ses adversaires au premier rang desquels les élus de Force ouvrière le syndicat majoritaire à la Ville. Venu de la DAC avec un profil d’intérimaire, Christian Laget avait été nommé à sa place. Après le départ d’Eboli pour Lyon, la Ville a fini par renoncer au recrutement d’un conservateur d’Etat pour diriger son réseau. Ce faisant, ils ont aussi renoncé à la prise en charge par l’Etat de son traitement. La Ville souhaite se donner un peu de temps pour trouver un peu de cohérence à ce service.
Or, la Ville s’apprête à signer un contrat territoire lecture avec le ministère de la culture qui prévoit une ouverture plus large des bibliothèques du réseau, notamment le dimanche.
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Encore un service public local qui démontre la nullité de la cogestion Gaudin FO. L’Alcazar était sensé être la cathédrale culturelle qui devait faire oublier le néant de Marseille en matière de bibliothèques. Encore raté.
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