Le directeur de la protection judiciaire de la jeunesse Sud-Est soupçonné de malversations

Info Marsactu
le 22 Nov 2022
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Franck Arnal, qui dirige la PJJ en Provence-Alpes-Côte d'Azur et en Corse, est suspendu de ses fonctions depuis le début du mois de novembre. Le parquet de Marseille enquête sur des soupçons de détournement de fonds publics, avec 15 000 euros de notes de frais à ce stade injustifiées.

La protection judiciaire de la jeunesse a des locaux aux Chutes-Lavie. (Photo : Clément Gahéry)
La protection judiciaire de la jeunesse a des locaux aux Chutes-Lavie. (Photo : Clément Gahéry)

La protection judiciaire de la jeunesse a des locaux aux Chutes-Lavie. (Photo : Clément Gahéry)

C’est un pilier de la PJJ Sud-Est qui s’est effondré. Franck Arnal, directeur interrégional de la protection judiciaire de la jeunesse a été suspendu de ses fonctions début novembre. Il est soupçonné de détournement de fonds publics et une enquête pénale a été ouverte. Depuis une dizaine d’années, l’homme était un cadre de ce service du ministère de la Justice dans la région, d’abord directeur adjoint en 2013 puis directeur en titre à compter de 2018. Son pouvoir s’étendait sur deux régions : Provence-Alpes-Côte d’Azur et la Corse.

Plusieurs sources internes contactées confirment son éviction sans plus de précision sur les causes de celle-ci. Pour certains interlocuteurs, la surprise semble de mise, vis-à-vis de ce cadre respecté pour son professionnalisme. Au sein de cette administration, il était amené à gérer les dossiers particulièrement délicats de la délinquance juvénile notamment. Les équipes disent ne pas avoir été tenues informées des raisons de ce départ par leur direction.

15 000 euros de notes de frais en question

Selon les éléments recueillis par Marsactu, ce sont des dépenses de l’ancien directeur interrégional qui justifient cette mise à l’écart. La procédure administrative se double donc d’une action pénale.

Le parquet de Marseille a déclenché une enquête préliminaire sur le cas du directeur, confirme la procureure de la République Dominique Laurens. “Ce ne sont pas des sommes très importantes. L’enquête en cours permettra de préciser ce point”, commente-t-elle.  Selon nos informations, les investigations portent sur la légalité de près de 15 000 euros de notes de frais qui ont été remboursées au haut fonctionnaire.

La directrice nationale de la PJJ, dont dépend directement Franck Arnal, n’a pas donné suite à la sollicitation de Marsactu. Notre demande auprès du cabinet du ministre Eric Dupond-Moretti est elle aussi restée lettre morte.

À ce stade de la procédure, Franck Arnal, que nous avons tenté de joindre sans succès, reste présumé innocent. En tant que directeur interrégional, il avait eu à gérer des soupçons de malversations financières dans une des antennes de la PJJ Sud-Est. C’est lui qui avait dénoncé la folie des grandeurs du directeur du centre éducatif fermé des Chutes-Lavie qui avait multiplié les dépenses hors de tout contrôle. C’est désormais à son tour de répondre de l’usage de ses propres deniers.

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Commentaires

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  1. barbapapa barbapapa

    OK, ça ne se fait pas, mais s’il s’agit de 15000 euros de frais non justifiés en quelques années, ça ne vaut pas le pilori public ! S’il y a probablement des choses plus importantes, peut-être.

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    • BRASILIA8 BRASILIA8

      allez expliquer à quelqu’un qui vit avec le RSA que 15 000€ c’est rien !
      on a déjà le ministre de la Justice mis en examen maintenant le directeur de la PJJ soupçonné de malversations mais tout va bien il doit y avoir des choses plus importantes !

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    • Haçaira Haçaira

      Votre remarque illustre parfaitement l’état de déliquescence dans lequel se trouve la région, le pays et le monde entier. C’est absolument désespérant

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  2. jemamo13 jemamo13

    un règlement de compte?

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    • julijo julijo

      “C’est lui qui avait dénoncé la folie des grandeurs du directeur du centre éducatif fermé des Chutes-Lavie qui avait multiplié les dépenses hors de tout contrôle. ”
      la vengeance de “michel D” ????

      c’est sûr que la faiblesse des montants détournés ne justifie pas forcément une médiatisation telle.
      attendons pour voir – peut être -.

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  3. Zumbi Zumbi

    Il serait bon que les commentateurs.trices sachant commenter commencent par se demander s’il y a lieu de commenter et ce qu’il y a lieu de commenter : pour le moment il y a enquête pour des frais non justifiés (techniquement ça veut dire qu’il manque des bordereaux, des notes de frais, etc.) à hauteur de 5000 € par an. Dans l’absolu ça a l’air de faire beaucoup ; mais quand on a de nombreux rendez-vous à l’extérieur, ça fait frais de déplacement+parking+repas+hébergement, avec environ 400 € par mois non justifiés, on n’est pas dans des proportions délirantes. Et ça fait beaucoup de paperasse à traiter.
    Ou alors on reste en permanence dans son bureau, et on est accusé à juste titre de “n’être jamais sur le terrain”, de “ne pas connaître les équipes”, de “ne pas savoir qui sont les jeunes à qui on a affaire”.
    Ceci posé concernant l’ordre de grandeur, si l’enquête prouve que “non justifiés” signifie “injustifiables” au sens juridique et moral du terme, qu’il y a plutôt détournement que négligence, il y aura lieu de condamner, par la Justice d’abord, et par les commentateurs ensuite.
    Dernière précision : je ne connais pas ce monsieur, et très peu le fonctionnement de la PJJ, mais j’ai connu une ou deux personnes qui se sont épuisées au travail dans ce milieu. Et qui détestent qu’on condamne les jeunes à qui elles ont affaire sans savoir de quoi il retourne.

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  4. Jean-Marie Leforestier Jean-Marie Leforestier

    Bonjour à toutes et à tous,
    Pour répondre à certains commentaires, juste une précision sur le choix éditorial qui mène à cet article. La première info en notre possession était que Franck Arnal était suspendu de ses fonctions de directeur interrégional. Etant donné son poste au sein du ministère de la Justice, cela suffisait selon nous à signaler l’affaire. Ce n’est qu’après avoir reçu l’info de son départ que nous avons appris ses raisons et ses conséquences en matière pénale. Il nous a semblé que cela méritait d’être rapporté plus largement.

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    • Noam FENG Noam FENG

      Merci pour l’information. Merci pour votre travail.
      En tant que professionnel de cette administration en PACA, notre hiérarchie consent seulement à évoquer du bout des lèvres des “actes répréhensibles”…

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    • Noam FENG Noam FENG

      Merci pour l’information. Merci pour votre travail.
      En tant que professionnel de cette administration en PACA, notre hiérarchie consent seulement, pour justifier la suspension des fonctions imposée au directeur interrégional PJJ, à évoquer du bout des lèvres des “actes répréhensibles”…

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