Le campus Saint-Charles, modeste “noyau dur” de la mobilisation étudiante marseillaise
Pour la première fois depuis le début du mouvement national, les étudiants marseillais ont bloqué jeudi l'accès au campus Saint-Charles pour protester contre la réforme de l'université. Entre le comité de mobilisation et les nouveaux venus, les formes de luttes se discutent quotidiennement en assemblée générale.
Des étudiants bloquaient l'entrée du campus Saint-Charles jeudi matin. (image Clara Martot)
Commentaires
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Quelques rappels à partir des chiffres 2016-17. Il y a eu 2,6 millions d’inscriptions dans l’enseignement supérieur en France (tous niveaux confondus). Seulement un peu plus 1,4 million concernait les des formations dans des facultés sans sélection à l’entrée ; parmi celles-ci il faut compter plus de 200 000 étudiants dans des études de santé dont la sélection, drastique, s’opère en fin de 1ere année sur concours.
En fait les inscriptions en première année dans ces facs ne concernent qu’1/3 des bacheliers (chiffres rentrée 2015).
Parmi ceux-là un nombre important y viennent parce qu’ils n’ont eu aucun accès aux filières sélectives auxquelles ils avaient postulé, ils sont donc en première année “par défaut”, souvent pour retenter leur chance dans une de ces filières l’année suivantes. Malgré cela il y a un certain nombre de filière qui voient arriver plus de demandes d’inscriptions qu’il y a matériellement de places en première année (c’est par exemple le cas des STAPS ou de la Psycho dans certaines universités), ces dernières années ces étudiants à l’entrée de ces filières ont été sélectionnés par tirage au sort !
Le nouveau système proposé a certainement des défauts, mais ceux et celles qui s’y opposent aujourd’hui en prétendant qu’il instaure une sélection qui va interdire aux étudiants de faire les études de leur choix sont donc des menteurs. Je pèse mes mots, et j’explique pourquoi je suis aussi sévère :
1°) Les étudiants sont d’ores et déjà soumis à la sélection puisque 2/3 des bacheliers soit vont vers des filières sélectives, soit ne font pas de poursuite d’étude.
2°) Bon nombre de ceux qui vont vers les filières non-sélectives de l’Université le font par défaut et, si ces filières sont saturées, ils étaient sélectionnés de la manière la plus imbécile qui soit : le tirage au sort. Ils sont donc doublement sélectionnés.
3°) Avec le nouveau système, dans les facs où il n’y a pas de tension, rien n’empêchera les collègues enseignant-chercheurs, comme celui interrogé dans l’article, d’admettre tous les étudiants qui veulent s’inscrire.
4°) En revanche problème qu’il évoque est bien réel : il est pratiquement impossible de trier correctement dans un flux de milliers de candidatures non hiérarchisées. C’est un vrai défaut du nouveau système mais il n’a rien à voir avec une quelconque volonté sélective.
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Une bonne analyse avec des éléments factuels et des références : https://theconversation.com/acces-a-luniversite-les-points-litigieux-ne-sont-pas-dans-la-loi-94678?utm_medium=email&utm_campaign=La%20lettre%20de%20The%20Conversation%20France%20du%2013%20avril%202018%20-%2099198613&utm_content=La%20lettre%20de%20The%20Conversation%20France%20du%2013%20avril%202018%20-%2099198613+CID_631bba8cbf5505ecd602888293793a1f&utm_source=campaign_monitor_fr&utm_term=Accs%20%20luniversit%20%20les%20points%20litigieux%20ne%20sont%20pas%20dans%20la%20loi
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Davantage de chances d’être sélectionné si” papa” connait quelqu’un … non ?
Le tirage au sort était injuste mais maintenant la nouvelle sélection est destinée à accepter les gosses de riches ou influents, même les cancres …
Ne pas accepter tous les inscrits et donner leur chance à tous ,revient à reconnaître l’insuffisance des moyens des facs .
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Bien entendu, les pistons peuvent exister, mais ils concernent plutôt les enfants de profs (ou les enfants d’amis de prof) que les privilégiés de la fortune ou de l’influence politique.
La reproduction sociale joue déjà en amont : les gosses de riches ne se précipitent déjà pas à la fac sur les filières susceptibles d’être “en tension”, (mis à part le Droit qui chez nous à Aix-Marseille Université n’est pas en tension), mais plutôt sur les filières sélectives ou, s’ils sont vraiment cancres, sur les “bachelors” des business schools payantes.
Sur les filières en tension où la “sélection” permise par le système va s’appliquer, il n’est possible que de répondre “oui” ou “oui si” et d’assortir ce “si” d’un certain nombre de préconisation de mise à niveau.
Enfin vous avez raison : l’Université publique n’a clairement pas assez de moyens (matériel, humain ET -très important- en savoir-faire pédagogiques) pour mettre s’occuper correctement d’étudiants à la fois nombreux et en difficulté.
Il faudra avoir le courage un jour de dire que l’Université telle qu’elle est en France n’est pas faite pour absorber 80% des jeunes d’une classe d’âge qui réussissent le Bac et les amener correctement à la Licence (Bac+3) ; si c’est bien cela que l’on veut faire, cela implique de créer des “Collèges universitaires”, un peu comme aux USA. Fautes de le faire “officiellement” on le laisse faire subrepticement avec les BTS qui sont donnés par des établissements d’enseignement secondaire (quand tout va bien) ou (quand les jeunes et leurs familles se font escroquer) par un offre privée de plus en plus mercantile et mensongère.
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