Last minute pour voter en 2012

Il ne reste plus que quelques jours pour s’inscrire sur les listes électorales. Une échéance qui donne lieu de la part de l’Etat à une communication jugée un peu faiblarde par d’autres partis : une campagne pas franchement originale ni emballante et une maigre vidéo postée par le gouvernement pour inciter les Français de l’étranger (il est vrai plutôt dans son électorat) à s’inscrire.

Il faut dire qu’à l’UMP ce n’est pas plus le branle-bas de combat. C’est les vacances, et personne n’a pu nous renseigner au siège national du parti. Sur le site officiel, on ne trouve que des vidéos tapant sur le Parti Socialiste, son candidat et ses idées. OK… Et après ? Une brèche où les jeunes socialistes se sont immédiatement engagés, tournant ainsi au ridicule quelques députés UMP (avec toutefois à la base un brin de mauvaise foi, le gouvernement menant bien on l’a vu une campagne mais via le Cidem et l’Association des maires de France).

Les Verts ont aussi fait le buzz avec plusieurs vidéos concoctées par le SAV (Service Avant Vote) d’Eva Joly : « l’abstention fait peur aux chatons ». Un message simple pour inciter la population à s’inscrire, mais surtout à voter contre l’UMP et le Front National.

Dans les Bouches-du-Rhône, c’est l’association Jeunes Ecologistes Aix-Marseille qui a fait la sortie des campus pour inciter les étudiants à faire les démarches. Le MJS13 a lui tourné sa propre campagne de sensibilisation aux inscriptions, en parodiant le nouveau programme court de Canal+, Bref. Bon d’accord, le travail d’acteur n’est pas vraiment là. Mais après tout, ce n’est pas leur métier et on peut au moins constater qu’ils se sont bougés. D’ailleurs, le clip a fait plus de 9000 vues.

Associations dans les cités

Mais à Marseille, l’affluence dans les mairies est assez contrastée selon les secteurs. Dans les 2e et 3e arrondissements par exemple, « ça n’arrête pas depuis environ 15 jours. Le bureau est toujours plein », nous explique-t-on. Dans le secteur du 15/16 par contre, « ils se sont réveillés. Aujourd’hui, on a eu un peu plus de monde« .

Et pour Nordine Bengarroud, président du Collectif Liberté Egalité Fraternité (CLEF), et Mohamed Dahmani, également membre du collectif, l’explication est simple. « Les gens sont résignés, ils en ont ras-le-bol. Ils se sentent totalement exclus de la politique française ». Créé en 2005 après les émeutes en région parisienne, mais aussi à Marseille, le collectif s’est d’abord donné pour but de lutter contre les discriminations dans les quartiers populaires de la ville. « Aujourd’hui, on est présent pratiquement dans toute la ville. Nous sommes en relation avec AC Le Feu en région parisienne, mais aussi avec d’autres associations à Toulouse, Bordeaux ou encore Lyon ».

Et depuis plusieurs semaines, il mettent les bouchées doubles pour inciter les jeunes, mais aussi les familles à s’inscrire sur les listes électorales. Discussions avec les habitants, actions locales… Et plus récemment, le collectif a organisé un débat avec le collectif AC Le Feu. L’initiative est plutôt bien accueillies par les habitants. Mais la même question revient inlassablement : « Bien sûr qu’on va s’inscrire, mais après, on vote pour qui ? ».

Des candidats face à la défiance

Manque d’informations ? Non. Mais certainement un manque grandissant de confiance en la classe politique. « La dette, l’Euro, les banques… C’est bien d’en parler. Mais les gens ne se sentent pas concernés. Les habitants en ont marre de voir les candidats débarquer dans les cités pour les draguer quelques mois avant les élections. Et puis après, plus rien. Ils se sentent abandonnés ».

Qu’à cela ne tienne, le collectif ne compte pas en rester là. « On se plaint tout le temps que personne ne s’occupe de nous. C’est bien de pleurer, mais ce n’est pas suffisant. Il faut qu’on se bouge et qu’on agisse ». Oui mais de quelle manière ? « Nous allons créer un mouvement, et présenter des candidats aux élections législatives. Il faut que l’homme revienne au centre de la politique. Et c’est ce qu’on va faire. On veut prendre le pouvoir et permettre aux citoyens, habitants des quartiers, d’avoir des élus qui les représentent et qui agissent pour eux. Dans notre mouvement, nous avons des personnes de tout bord politique. Mais il faut qu’on se rassemble pour stopper l’hémorragie »

Donc on récapitule : vous avez jusqu’au 31 décembre pour vous inscrire sur les listes électorales, munis de votre pièce d’identité et d’un justificatif de domicile.

Vous pouvez trouver plus d’informations sur le site internet de la mairie de Marseille, qui malheureusement ne participe pas au dispositif d’inscriptions en ligne…

Rappelons toutefois que l’inscription se fait en théorie d’office aux 18 ans