L’adjointe au maire Sylvie Carrega continue de voyager aux frais du CCAS
En 2017, Sylvie Carrega s'est fait rembourser un voyage de plusieurs jours en Italie par le CCAS. Déjà critiquée par la chambre régionale des comptes pour le même motif, la vice-présidente du centre communal d'action sociale n'a pas changé ses pratiques.
L’adjointe au maire Sylvie Carrega continue de voyager aux frais du CCAS
Après la Sardaigne, les Cinque Terre. L’adjointe au maire Les Républicains Sylvie Carrega a une nouvelle fois bénéficié gratuitement d’un voyage organisé par le centre communal d’action sociale (CCAS) dont elle est vice-présidente. Moins d’un an après avoir été réprimandée sur ce même point par la chambre régionale des comptes, l’élue s’est glissée comme “accompagnatrice” d’un voyage dont ont bénéficié une soixantaine de seniors.
Ledit voyage s’est déroulé selon la plaquette mise en ligne par le CCAS du 2 au 5 mai 2017 : quatre jours et trois nuits pour découvrir ce petit paradis italien. Selon ce document, le voyage était facturé 454 euros à chaque participant, 506 euros avec une demande de chambre individuelle. Sylvie Carrega aurait reçu un remboursement de 400 euros pour ce voyage. L’élue, qui est aussi conseillère départementale, a ainsi pu profiter aux frais du CCAS de “visites guidées” d’une carrière de marbre toscane ou des charmantes rues de Lucques.
Sur Facebook à l’époque, elle se félicitait à l’époque d’un voyage “très sympathique” dans une “carte postale” numérique partagée avec ses abonnés. “Une mention particulière à sa vice-présidente Mme Carrega qui arrive à concilier la Ville et le département, deux mandats très prenants et consacrer de son temps au bel âge pour les accompagner durant tout le séjour en Italie, chapeau madame”, la félicitait alors une internaute.
https://www.facebook.com/sylvie.carrega/posts/10208708086930723
C’est au moins la deuxième fois que l’élue s’invite ainsi dans un voyage d’un CCAS dont elle est la vraie patronne puisque le maire Jean-Claude Gaudin n’exerce une présidence que symbolique. En 2016, la chambre régionale des comptes avait déjà relevé le voyage en Sardaigne de l’élue trois ans plus tôt. “Nous ne sommes pas face à quelque chose de gravissime, avait commenté son président d’alors Louis Vallernaud. Mais il nous a semblé qu’étant donné l’objet du CCAS et ses moyens contraints, cela méritait d’être relevé”. L’élue s’était alors justifiée comme étant “en représentation” et non accompagnatrice de l’événement.
“Il serait préférable d’y mettre fin”
A l’époque, Jean-Claude Gaudin n’avait apporté aucun soutien public à son adjointe. Cette fois-ci, le voyage aux Cinque Terre a selon nos informations été relevé par l’inspection générale des services de la Ville de Marseille. Ce service d’audit interne a été mandaté au début de l’année par le directeur général des services Jean-Claude Gondard. Il avait justement pour but de contrôler les corrections apportées suite aux recommandations de la chambre régionale des comptes. Concernant la vice-présidente du moins, il aura donc été servi.
Ses conclusions provisoires sont sévères si l’on veut bien se souvenir qu’il s’agit d’un service de la Ville de Marseille. L’IGS estime dans un premier temps que le CCAS n’était pas en droit d’opérer le remboursement du voyage et ajoute : “Il serait préférable de mettre fin aux accompagnements de la vice-présidente ou de les faire à titre personnel”. Cet avis est partagé jusque dans les rangs même du conseil municipal où des élus de la majorité ont pu confier leur agacement à Marsactu. Ce genre de passe-droits contribue à la mauvaise image du personnel politique, estiment-ils en substance. Mais ce n’est visiblement pas tout à fait l’avis de la mairie qui n’a pas souhaité apporter de réponses à nos questions, tout comme Sylvie Carrega.
Commentaires
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Organiser de tels voyages : “quatre jours et trois nuits pour découvrir ce petit paradis italien. Selon ce document, le voyage était facturé 454 euros à chaque participant, 506 euros avec une demande de chambre individuelle” correspond-il bien à la vocation d’un Centre communal d’action sociale
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Organiser de tels voyages : “quatre jours et trois nuits pour découvrir ce petit paradis italien. Selon ce document, le voyage était facturé 454 euros à chaque participant, 506 euros avec une demande de chambre individuelle”, certes au frais des participants, correspond-il bien à la vocation d’un Centre communal d’action sociale.
Ou bien ce type de voyage n’a-t-il p as une visée électoraliste vis à vis d’une certaine clientèle ? Ou bien sert-il le chiffre d’affaire d’une agence de voyage particulière ?
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Nous pourrions d’ailleurs lui suggérer de créer une agence de voyage spécialisée pour la clientèle des “seniors, avec notre bon Henri Jibrayel ,un fin connaisseur. Les deux faisant la paire.
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Partie émergée de l’iceberg…
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Et si elle n’aime pas la compagnie d’un troupeau de vieillards et qu’elle considère sa présence comme un sacerdoce, elle se fait au moins rembourser les frais et elle ne prend même pas de salaire pour sa superbe présence ! Et si elle est un peu raspi et qu’elle n’aime pas dépenser son argent personnel ? des fois il faut se mettre à la place des gens et les comprendre.
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oui ca pour comprendre on peut comprendre….qu’elle doit être en train de se dire la “pôvre” carrega : “pourquoi moi ????”
alors que tant d’autres…..
Bah ainsi va la vie !
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Relevé observations CRC PACA du 17/10/2016:
Dans un contexte jugé difficile, le CCAS continue de rembourser les frais de mission de la vice-présidente à des taux supérieurs aux taux réglementaires, par référence à une délibération du conseil d’administration du 15 janvier 2002. Par ailleurs, il a pris en charge les frais de nombreuses missions de la vice-présidente à l’étranger (à Bruxelles et en Italie) (6 919,13 € en 2012 et 2013) ou pour le compte de la ville de Marseille (769,5 €), en l’absence de délibération spécifique du conseil d’administration.
Enfin, l’organisation et le coût d’un voyage effectué en Sardaigne du 6 au 12 octobre 2013 soulève de nombreuses interrogations. La facture de l’agence de voyage organisatrice fait état de 115 participants alors que le tableau nominatif produit par le CCAS compte 120 noms dont les 5 accompagnateurs (contre 3 prévus au marché) qui n’auraient pas été facturés sans que la gratuité de leur voyage ne figure au marché ou sur la facture. Il en est de même pour les deux animateurs qui ont participé au voyage. Pour sa part, la vice-présidente a bénéficié de 1 578,50 € de remboursement de frais de mission dont 220 € au titre de son séjour à Venise pour ELISAN, pour un coût unitaire, facturé par l’agence de voyage, de seulement 772 €, soit un surcoût pour le CCAS de 586,5 €.
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Là où il y a de la gêne, il n’y a pas de plaisir. Il reste grosso modo 18 mois pour en profiter : lâchez vous, Mme Carrega, il y a tant de “seniors” à caresser dans le sens du poil et de destinations touristiques à visiter !
Et surtout, n’oubliez pas les boîtes de chocolat avec l’étiquette “Offert par Sylvie Carrega”, sinon la fête ne serait pas complète.
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“Il ne suffit pas d’être inutile. Encore faut-il être odieux.”
Francis BLANCHE
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Merci à Marsactu de continuer à nous informer de toutes ces dérives et passe-droits de nos élus, que ces derniers préféreraient mieux voir tus…Le fameux “pas de vagues” marseillais cher à ce déchu JNG…
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La république bananière vit-elle ses deniers feux?
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L’actualité tragique du 5 novembre et ses suites ont un peu éclipsé cet article. Les exploits de cette méritante adjointe au maire méritent pourtant qu’on s’y attarde : elle fait partie de ce système clientéliste et prédateur qui a conduit au drame.
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Un jour il faudra aussi s’intéresser au recrutement “familial” dans nos services municipaux et paramunicipaux. Quand on est “fils de” cadre dirigeant/e ou d’élu/e, d’étranges coïncidences font que l’on se fait recruter dans les services dont maman ou papa a la charge. Si l’autre rêve de start-up nation, ici ce serait plutôt l’entreprise familiale. Rêvons de services publics, rêvons.
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