La Villa expose ce que charrie la mer

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le 14 Juin 2013
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La Villa expose ce que charrie la mer
La Villa expose ce que charrie la mer

La Villa expose ce que charrie la mer

Donner la parole à la jeunesse de la Méditerranée de Marseille, Tunis, Beyrouth, Izmir pour en recueillir les désirs, les rêves, les aspirations et les doléances. Se départir de l'angélisme  – puisque "malheureusement non, nous ne sommes  pas tous frères" – et imaginer une Méditerranée pour les jeunes de demain. Voilà l'objet du parcours d'exposition de Régis Sauder intitulé "2031 en Méditerranée, nos futurs".

Les témoignages sont filmés, les revendications des adolescents sont offertes sous forme de slogans, les rêves sont dessinés en bleu sur papier blanc par le dessinateur Benoît Bonnemaison-Fitte, dans la mesure où "je ne peux filmer l'avenir", explique simplement le réalisateur, qui présente ainsi son projet : "si sur la base des données disponibles aujourd'hui nous pouvons élaborer des scénarios pour demain et sombrer dans le catastrophisme, il est encore temps d'inventer des futurs possibles et moins sombres". S'il est question dans ce parcours de pollution, de conflits, de clichés encombrants et dévastateurs comme le "choc des civilisations", l'espoir d'un avenir radieux persiste sur les sourires de cette jeunesse, "désespérée et en même temps pleine de sagesse".

"Des actes politiques"

A ses côtés, au sous-sol de la Villa Méditerranée, Bruno Ulmer présente un deuxième parcours d'exposition, "Plus loin que l'horizon" sous-titré "les mobilités en Méditerranée", "elles s'entrecroisent et se répondent, chacun les appréhendera à sa façon", détaille le documentariste accompagné de la scénographe Elizabeth Guyon. Au long du parcours, le visiteur appréhende la mobilité marchande à travers le commerce maritime de la fraise, celui des containers débarqués des cargos dans les ports d'Istanbul et d'Alger, puis les migrations des clandestins, violentes, tragiques, vers des rivages pressentis comme autant d'Eden. La dramaturgie, efficace, révèle un propos éminemment politique, flirtant avec la poésie, la beauté pure d'images propres à alimenter le fantasme de chacun.

Posté derrière la tôle froissée des containers rouge, on observe, tels des spectateurs directs de la scène, l'effervescence et la cohue des ports. Cachés dans un autre container, des clandestins empruntant la même route – troublante image – que les marchandises, apparaissent blottis dans la pénombre. Face au mur d'horizon, sur un écran de 15 mètres, la pensée vagabonde, se mue en contemplation d'une mer désormais calme, la surface à peine troublée par des ondulations.

Plus loin que l'horizon est à découvrir jusqu'en 2016 tandis que 2031 en Méditerranée, nos futurs reste en place jusqu'au 27 septembre. Plus de renseignements en ligne.

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Commentaires

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  1. Avé Avé

    Ça n’a pas à voir directement avec le sujet mais ALERTE!!! La municipalité aux dernières nouvelles propose d’installer un casino sur le J4!! http://www.laprovence.com/article/actualites/2402086/marseille-projet-de-casino-la-municipalite-voudrait-limplanter-sur-le-j4.html
    Ce serait à l’étude lors du prochain conseil municipal il faut absolument stopper ça! A prévoir pétitions et interventions. Le bord de mer rénové ne doit pas devenir une marina hype de la côte d’azur, ce doit être le lieu culturel ouvert sur la mer qu’il est train de devenir, comment imaginer le mucem, la villa méditerranée et en face…un casino!
    L’idéologie de cette municipalité c’est de manquer au respect de la dignité des marseillais en les étouffant avec un casino au J4 et une boîte de nuit au J1, dehors!!!

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  2. athe athe

    On a l’impression qu’ils ont envie de transformer Marseille en une sorte de Benidorm: Casino, boite, téléphérique… une sorte de Disneyland en carton-pâte pour un tourisme cheap. Aucune idée, qui est derrière ces idées grandioses, mais je pense qu’il va falloir les freiner un peu dans leur élan. Sinon on va se vraiment retrouver avec un machin hideux du style de celui qu’il y a Aix – à côté de duquel n’importe quelle grande surface passe pour un chef d’œuvre de l’architecture contemporaine – et le public qui va avec.

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  3. Céhère Céhère

    Quand j’ai vu le titre de votre article, j’ai pensé aux déchets.
    Quand j’ai vu la question posée par la Villa Méditerranée, “les mobilités en Méditerranée vous en dîtes quoi ?” https://twitter.com/villa_mediterra/status/345533856637669377/photo/1, j’ai pensé à ces 10000, 20000, personnes mortes noyées en essayant de rejoindre l’Europe ces vingt dernières années.
    Pas très réjouissant.

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  4. Manipulite Manipulite

    A quoi sert la Villa Méditerranée ? A gâcher la vue du Mucem pour le même prix !

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  5. Graindeville Graindeville

    Une coquille vide?
    Depuis son ouverture en Mai 2010, le centre Pompidou Metz, ayant lui aussi coûté 70 millions d’euros, a accueilli près de deux millions de visiteurs. Autant dire que la comparaison dessert la Villa Méditerranée, dont on peut difficilement espérer un même succès de fréquentation. Présentée par Michel Vauzelle comme “un lieu d’imagination, de réflexion et de politique”, cette “ambassade de la Méditerranée” fait pour l’heure figure de coquille vide, tant la programmation envisagée paraît floue. Les échanges culturels sensés être hébergés dans la structure n’auraient-ils pas pu trouver refuge au MUCEM ou à la Vieille Charité? L’argent de la Région ne serait-il pas mieux employé, s’il servait à enfin mettre un terme au régime d’Apartheid, subi par les quartiers nord, auquel on accède bien plus difficilement qu’à Aix-en-Provence? Nul ne peut espérer sortir Marseille de la pauvreté avec des investissements publics aussi dépourvus d’intelligence du territoire. Quant au casino ou à la méga boîte de nuit du J1, mieux vaudrait oublier. La guerre contre le chômage ne se gagnera pas à Marseille avec le fantasme d’une Méditerrannée en réalité non assumée.

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