La très chère dentelle du Mucem épinglée par la Cour des comptes

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le 11 Fév 2015
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350 millions d'euros. Si un nombre sera retenu de la vague médiatique qui accompagne la parution du rapport que la Cour des comptes consacre au Mucem, c'est celui-ci. Et ce d'autant plus qu'il est assorti de l'expression "au moins" qui fait craindre le pire en termes d'usage dispendieux de l'argent public. À ce chiffre, il faut associer une période elle aussi colossale de 13 ans entre le lancement du projet et l'inauguration du bâtiment. Ces griefs sont connus depuis longtemps tant le musée a joué les serpents de mer à l'entrée du Vieux-Port avec de fortes plongées en eaux profondes au fil des atermoiements de l'État, d'Euroméditerranée ou de la Ville de Marseille. 

Les magistrats de la Cour ne méconnaissent pas ces errements politiques quand ils soulignent : "l’histoire du musée est, de fait, celle d’une longue série d’arrêts et de remises en question dont il ne serait sans doute jamais sorti sans la désignation de Marseille comme capitale européenne de la culture le 16 septembre 2008". Ces circonvolutions expliquent pour une bonne part le coût pharamineux de l'ouvrage. Ainsi dans les coûts de construction, le choix tardif d'associer le Fort Saint-Jean puis d'y réaliser des salles d'exposition et un jardin méditerranéen a contribué à alourdir la facture de 233 millions l'opération immobilière au complet. Côté J4, les magistrats goûtent peu l'usage d'un béton innovant, le BFUP, qui sert notamment à dessiner la résille de l'ouvrage. "Encore faut-il avoir conscience des coûts induits par de telles expérimentations, ce qui n'a pas été le cas des diverses utilisations du BFUP", s'agacent les magistrats.

350 millions de carottes et de navets

Même s'il est loin d'être concerné par ces dérives qui ont largement précédé sa nomination à la présidence du Mucem, Jean-François Chougnet se fait chafouin quand il s'agit de commenter les remarques sur le coût et la durée. "Je trouve qu'ils ont manqué un de peu de profondeur historique dans l'examen de la longue gestation du projet. Concernant la somme de 350 millions, je trouve qu'ils ont tendance à additionner les carottes et les navets. C'est le cas notamment quand ils comptent le déménagement [vers l'Estaque] de la direction de l'archéologie sous-marine [Drassm, ndlr] du Fort-Saint-Jean. Ce déménagement était prévu depuis longtemps. Et puis, au final, on coûte trois fois et demi moins cher que le musée des confluences à Lyon."

Un calcul qui paraît d'autant moins facile à recouper que les montants varient de plusieurs dizaines de millions d'euros pour évaluer le coût final du seul bâtiment du tout nouveau musée rhodanien. Mais pour rendre justice à l'ancien patron de MP2013, le tableau récapitulatif mélange allègrement les coûts de construction (233,37 millions) d'études (8,7), de chantier et transfert des collections (22,8 millions) et de fonctionnement. Il reste que tout cet argent public a vraiment été dépensé. Notamment au cours des longues années de préfiguration et donc de tergiversations.

Si les magistrats de la Cour critiquent ici le recours à un partenariat public-privé "pour la simple maintenance d'un bâtiment de réserves" ou la majoration des coûts de constructions de près de 25% "en l'espace de seulement quatre ans", ils ne s'arrêtent pas là.

"Avenir mal assuré"

En effet, ils portent un regard tout aussi sévère sur "un musée à l'avenir mal assuré". Dans sa réponse, le ministère de la culture critique d'ailleurs la connotation péjorative des têtes de chapitre qui assombri l'ensemble du rapport. Les rédacteurs pointent l'absence d'anticipation budgétaire des coûts de maintenance de l'ensemble des bâtiments. Ils évoquent notamment des marchés qui restent à négocier sur l'entretien des espaces verts, la maintenance des écrans, des ascenseurs ou même du bâtiment lui-même aux "matériaux exigeants en terme d'entretien"À ces griefs, Jean-François Chougnet oppose un effet de délai : "Les magistrats ont commencé leur enquête à l'automne 2013. Depuis beaucoup de ces questions ont été réglées. Tous les marchés cités ont été passés."

En revanche, sa réponse est plus politique au sujet du taux "modeste" de ressources propres de l'établissement en deçà des objectifs fixés par le ministère de la culture pour ses musées nationaux. "Ce que le rapport méconnaît, c'est le faible coût de la billetterie. Nos ressources augmenteraient mécaniquement si le billet d'entrée était à 12 ou 14 euros au lieu de 8 euros 50 que la moitié des gens ne paient pas". Jean-François Chougnet reconnaît que des efforts peuvent être accomplis notamment dans "le développement des partenariats", en particulier avec des entreprises.

Le rapport offre une autre piste en soulignant une autre difficulté liée à la sous-utilisation des collections propres du musée, jalousement conservées dans le bâtiment de la Belle-de-Mai. Ils dressent ainsi des pourcentages d'objets du Mucem dans les expositions semi-permanentes. Cela varie de 99% pour le temps des loisirs à 19% pour l'exposition consacrée à la citoyenneté dans la galerie de la Méditerranée . Et, dans le cas des expositions temporaires, cela va de 0% quand le musée accueille les sculptures antiques de Volubilis à 60% pour le Bazar du genre. 

Introuvable Méditerranée

Cette difficulté prend racine dans un handicap de naissance que souligne le rapport : le Mucem s'appuie sur les collections très européennes de l'ancien musée des Arts et traditions populaires. Il a pris très tard un tournant méditerranéen dont les acquisitions récentes n'ont pas permis un rééquilibre global des collections.

Mais, là encore, Jean-François Chougnet est conscient de l'effort à faire. "Nous sommes contraints de faire tourner nos collections plus souvent qu'un autre musée, ne serait-ce parce que les visiteurs locaux doivent pouvoir revenir fréquemment. Je prévois également l'ouverture d'une galerie d'actualité dans les salles du Fort Saint-Jean pour montrer les collections des ATP." On pourra donc y voir un jour une des 232 planches de skate-board qu'a compté la Cour. 

Mais ce détail souligne ce que Jean-François Chougnet perçoit comme un défaut de vision : "Ils ont la conception d'un musée qui s'apparente à un très ancien musée de beaux-arts de province où l'accrochage change tous les 40 ans et où tout ce qui est en réserves n'a aucun intérêt. Un musée ethnographique est un musée d'accumulation. Une grande partie des objets conservés ne serviront que les chercheurs. À nous de créer les espaces où mettre en valeur nos collections tout en apportant du sens."

Le renouveau de la chapelle

Jean-François Chougnet compte ainsi mettre à profit les salles aujourd'hui inoccupées notamment pour des raisons "de climatologie". La chappelle est ainsi fermée à cause d'un trop fort taux d'humidité. Cet angle mort du rapport avait été souligné par un article de Télérama en juillet dernier. Il pointait la fermeture précipitée de nombreuses salles du Fort Saint-Jean inadaptées à la présentation d'objets souvent fragiles.

Ainsi la chapelle de la cour d'honneur retrouvera un nouvel usage dans les mois qui viennent. "Il aurait fallu mettre en place un sas à l'entrée pour pouvoir en faire un lieu d'exposition. Ce n'était pas possible. Nous allons donc l'utiliser pour accueillir des expositions temporaires liées à des résidences d'artistes en lien avec nos collections." La galerie des officiers rouverte devrait permettre d'accueillir une exposition permanente consacrée au Fort lui-même qui "manque aujourd'hui"

C'est également dans les salles du Fort Saint-Jean que devrait s'installer la galerie d'actualité censée mettre en valeur les fourches, skates et robes de mariée précieusement conservés dans les réserves de la Belle de Mai.

 

>> Le rapport de la Cour des comptes

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Commentaires

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  1. Anonyme Anonyme

    enfin la verite
    mais que dire de la villa mediterrannee

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  2. Trésorier Trésorier

    Le MUCEM est à la fois une oeuvre d’art, une reconquête par les citoyens, et encore plus les marseillais, du Fort Saint Jean, un musée national, emblème de l’Etat dans la Cité.

    Sans MP CEC 2013, nous ne l’aurions jamais eu.

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  3. piqueboufigue piqueboufigue

    a quoi sert la cour des compte pour nous dire une fois que tout est terminé,que c est trop cher,mais il faut le dire avant car apres quand tout est terminé,c est trop tard,et qui trinque ,nous les pyeurs d impots ,que l on appelle des CON TRIBUABLES,a quoi sert la villa mediterrannée,a rien,batisse minable,qui cache le mucen,c était le but du grand seigneur d arles,le president de region,qui n ose meme pas affronter les urnes et se retire,cela nous feras des vacances,cumul des mandats ils disent les socialo,prefet hors cadre,deputé ancien ministe ancien maire ,president de region,belle retraite chapeau.!!!!

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  4. 20 ans en 68 20 ans en 68

    depuis que le Mucem est ouvert ,pas une des personnes qui s’y est rendu avec moi n’a trouvé cette dépense inutile ,IL est magnifique et il a rendu le fort St jean , le port ( maritime ) et la mer a Marseille . Il y a bien d’autres dépenses trop importantes inutiles ( hôtel du département a l’époque!) . Depuis le béton ( fabriqué ou en tout cas mis au point en france) a été vendu a l’étranger . La cour des Comptes fait son boulot mais il y a beaucoup d’autres choses a “sortir” sur Marseille ; j’attends la suite……

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  5. Anonyme Anonyme

    Pardon mais avec mon argent de contribuable on a aussi financé, même pas la construction mais juste la MODERNISATION d’un stade de foot, pour 267 M d’euros ! (+ 420 millions de redevance étalés sur 35 ans sauf erreur).
    Pour ma part je suis beaucoup plus fier de montrer le MUCEM/Fort Saint Jean au monde, réalisations magnifiques et dont l’accès est GRATUIT hors expositions, qu’un stade où l’on doit éclairer la pelouse pour qu’elle continue à pousser, et payer 60 euros pour aller passer 90 minutes…

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  6. cani cani

    je suis fier de montrer le MUCEM mais honteux de faire découvrir la Villa Méditerranée

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  7. Loli Loli

    ça m’étonnait Marseille et la culture sont en guerre mais le Musem est le meilleur investissement de cette ville et fierté reconnue partout ailleurs, une beauté, nous devrions le défendre

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  8. Périclès Périclès

    Pharamineux, c’est pour l’enfase ?

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  9. benoit benoit

    La cour des comptes a raison : le contenu culturel du mucem est un échec en particulier ses expositions qui sont indigentes et incompréhensible. On ne vient pas dans un musée uniquement pour le bâtiment de Riciotti qui par ailleurs va coûter très cher en entretien . Et où sont les collections? et le CCR en PPP qui est confidentiel et où les collections sont invisibles

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  10. cani cani

    le bon coin émet de hypothèses qui mériteraient d’etre vérifiées avec précisions – mais dans tous les cas, il mérite sa place devant un juge pour présenter son argumentation en défense ou en accusation

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  11. Avé Avé

    La cour des comptes sort peut-être un peu trop de son rôle en jugeant beaucoup d’éléments d’opportunité, il est évident que l’investissement Mucem n’était pas fait pour être rentable puisque la raison de sa construction était politique et ce pour une fois dans le sens noble du terme.
    Cet endroit est magnifique, une vraie réussite de la capitale de la culture et un bâtiment qui participe déjà de l’identité de la ville.
    Cela n’empêche qu’il faudra s’employer à présent à retravailler les collections pendant des années, la vocation du Mucem est méditerranéenne et d’être un musée de civilisations, pas de montrer des planches de skateboard et des robes de mariées.
    Attendons longtemps pour voir ce que sera sa situation financière, la rentabilité des investissements culturels n’a pas à être mesuré selon les mêmes critères que les autres.

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  12. Avé Avé

    La cour des comptes sort peut-être un peu trop de son rôle en jugeant beaucoup d’éléments d’opportunité, il est évident que l’investissement Mucem n’était pas fait pour être rentable puisque la raison de sa construction était politique et ce pour une fois dans le sens noble du terme.
    Cet endroit est magnifique, une vraie réussite de la capitale de la culture et un bâtiment qui participe déjà de l’identité de la ville.
    Cela n’empêche qu’il faudra s’employer à présent à retravailler les collections pendant des années, la vocation du Mucem est méditerranéenne et d’être un musée de civilisations, pas de montrer des planches de skateboard et des robes de mariées.
    Attendons longtemps pour voir ce que sera sa situation financière, la rentabilité des investissements culturels n’a pas à être mesurée selon les mêmes critères que les autres.

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  13. JL41 JL41

    La Cour des comptes est dans son rôle, partout, même si elle nous semble parfois agir assez mécaniquement à partir des principes qui doivent fonder l’investissement public : il faut que la réalisation valle son financement et que les choses se soient déroulées honnêtement. La Cour des comptes est le seul rempart que nous avons face à la gabegie, aux détournements et aux visées clientélistes.
    Le public aime et approuve le Mucem, on le comprend également dans les commentaires donnés ici, c’est assez rare. En dirait-on autant de la Grande Bibliothèque de Mitterrand, qui consomme autant d’électricité que la ville de Martigues, dont les bouquins risquaient de se gondoler au soleil, plantée dans un énorme espace qui ne dégage aucune chaleur ?
    Il faudra sans doute un peu de temps pour qu’une bonne programmation trouve sa fréquentation locale et celle des érudits d’un plus large périmètre qui ont faim aussi. Et qu’on ne prenne pas le visiteur pour un con en le laissant attendre à l’extérieur, l’hiver sous la pluie, avant de pouvoir entrer pour telle exposition ou conférence, puis de lui signifier que c’est complet, alors qu’il pourrait au moins se réchauffer dans le hall. C’est qui le responsable de ce mépris ?

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  14. manumars1 manumars1

    Il va de soi que confier à une équipe scientifique l’élaboration d’une mission “méditerranéenne” avec le fonds A.T.P. relève de la plus scandaleuse absurdité. Ce fonds est la collecte patiente, depuis le XIXè siècle, de centaines de milliers d’objets, de la Flandre à la Bigorre et du Léon à l’Alsace, bref, rien ou si peu (10%) qui concerne la méditerranée ! C’est aussi surréaliste que de demander à des botanistes de gérer une collection d’horloges, ou à des archéologues de faire les plans de la prochaine navette spatiale…
    Quant aux 90 % d’objets restants, les confier à des artistes contemporains qui ignorent tout des conditions de leur collecte, des diverses utilisations et dénominations qui les caractérisent, du rapport à la nature et au symbolique de ceux qui les ont pensés et fabriqués, voilà qui fait froid dans le dos. C’est la négation pure et simple des techniques et des savoirs populaires dont ils sont issus, et auxquels un musée serait pourtant censé donner accès. Si l’on réservait ce sort aux objets africains et océaniens du Quai Branly , on s’élèverait à juste titre contre le néo-colonialisme d’une telle entreprise.
    La collection des A.T.P., c’est le témoignage de ces antiques sociétés rurales qui ont façonné et irrigué l’imaginaire de générations de Français pendant des siècles, de leurs inventions les plus utilitaires comme les plus fantasques, de leur créativité et de l’harmonie qu’ils avaient tenté de concevoir avec leur milieu. c’est 2000 ans de meubles, d’outils, d’imagerie, de tissus, de costumes, des siècles de patience, d’intelligence collective et d’ingéniosité pour tirer le meilleur d’une terre dont on confisquait sans cesse les fruits au peuple qui la cultivait. On ne parle pas de Culture, mais de cultureS populaireS. Méprisées par les puissants, décriées par les révolutionnaires, moquées par les parisianistes de tous bords, les voilà aujourd’hui jetées en pâture aux fabricants d’évènementiel. Le MUCEM, c’est encore une fois le point de vue des puissants sur ces cultures, et, au travers de ses expositions lamentables et de ses détournements pitoyablement contemporains d’objets des collections, l’ultime humiliation que l’on pouvait faire subir à cet héritage.
    Les confiner à la Belle de Mai ? Ou les étaler (sans même expliquer leur nomenclature) dans ce grand sarcophage vérolé dont on fait aujourd’hui des gorges chaudes, et que les embruns ne manqueront pas de rendre à sa vanité, que dis-je, à sa vacuité originelle ? Le choix est en effet délicat, quand on ne connaît ni le contenu, ni l’histoire, ni la valeur de ce qui nous est transmis. Je proposerai plutôt, pour les respecter réellement, qu’on brûle ces objets : d’une part pour laisser nos bonimenteurs communicants faire leur petit DisneyLand culturel avec ce qu’ils trouveront à piller en méditerranée, ; d’autre part, et plus prosaïquement, pour renouer avec d’anciennes coutumes paysannes qui voulaient qu’on détruisît tous les biens d’une ferme pour les soustraire à la voracité des pillards. Une solution serait aussi de les confier à des scientifiques qui sachent non seulement les inventorier, les désigner, mais les manipuler, les relier au présent et les montrer. Bref les aimer.
    Ce que pointe la Cour des Comptes, c’est que dit depuis 2013 l’ensemble de la communauté des anthropologues et ethnologues européens sur cette désastreuse forfanterie.

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  15. Marsien Marsien

    Oui le Mucem est beau, oui cela a permis d’embellir le fort St Jean, en effet l’agrafeuse (villa Méditerranée) cache honteusement le Mucem, mais mesdames et messieurs les commentateurs qui vous intéressez à la culture faites un effort pour cultiver aussi votre orthographe.

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  16. Tioneb Tioneb

    Le Mucem est une réussite architecturale. Quant aux expos et collections, il y a de quoi faire et, oui, du travail pour être représentatif de la Méditerranée. Quant à l’agrafeuse, la casquette, pas totalement inintéressante avec ses câbles et contrepoids, quelle utilité et quelle fréquentation ? Et pourquoi aussi la Méditerranée ? Qui limite ses usages inutilement.

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  17. savon de marseille savon de marseille

    La plume de “manumars” du 17 février ci dessous est particulièrement enlevée. Belle lettre !
    Son style et sa ligne frôlent ceux du dernier livre de Régis Debray “un candide à sa fenêtre”. Le blog de Nicolle Esterolle relève quelques passages savoureux de ce livre picoré dans le chapitre “un art tellement contemporain” …
    Extrait:
    “Art contemporain : folklore pour élites transnationales, servis par des bataillons de fonctionnaires, politiques et journalistes serviles, mus par un mélange d’intérêts personnels et d’intimidation face au règne nihiliste du fric ” …
    Certes …la ligne éditoriale de J.F Chougnet n’arrivera pas jusqu’à la vacuité des FRAC : le MUCEM est grand et il y a une galerie de la Méditerrannée qui expose quelques objets dont parle “manumars”
    .
    Mais concernant la collection A.T.P, ce n’est pas une grande nouveauté qu’un fonds serve d'”alibi culturel” pour donner de l’élan à un projet architectural totalement différent de sa vocation initiale.
    Puis faire du lieu totalement autre chose , une fois les travaux terminés !.
    Sauf erreur de ma part, le témoignage de “manumars” évoque l’abandon des réserves du fonds A.T.P dont le MUCEM semble vouloir se “débarrasser” afin de mieux promotionner le pool d’artistes et autres curateurs cooptés par ses réseaux , bien plus rémunérateurs en terme de tourisme.
    Pour un navire à 350 millions d’ Euros , c’est quand même un comble.
    Que faire des objets ?
    Si je comprends bien :
    10% va être confié à des scientifiques
    90% à des artistes (pour les mettre en abîme en “mode contemporain” ?)
    RIEN aux anthropologues et ethnologues (?)
    ..
    C’est surprenant, et cela relève du hold-up culturel .
    En effet , des artistes ont parfois détournés des objets populaires par accident ou par délectation (ART BRUT – ART SINGULIER) mais de là à en faire une logistique massifiée dédiée l’art contemporain , ce serait un enterrement de première classe.
    .
    A MARSACTU : ou sont conservés les objets et qu’est ce que Mr Chougnet veut en faire …au juste ??

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