La riposte de la droite sur le net financée par le fils de Jean-Claude Dassier

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le 10 Sep 2010
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La riposte de la droite sur le net financée par le fils de Jean-Claude Dassier
La riposte de la droite sur le net financée par le fils de Jean-Claude Dassier

La riposte de la droite sur le net financée par le fils de Jean-Claude Dassier

Le nom de code du projet : Atlantico, ou pour l’Express, « l’anti-Médiapart« . Au capital, on retrouve le serial entrepreneur Charles Beigbeder, notamment patron de Poweo et proche de l’UMP. Et donc Arnaud Dassier, fils Jean-Claude, président de l’OM et ancien directeur général de LCI. « Il y a trois ans, Arnaud Dassier avait déjà tenté de créer un site Internet, baptisé Faits du jour, (nom de code : Avenue 88 !), qui n’avait pas abouti« , rappelle le magazine, à qui l’on doit cette information.

Il explique que le site  »se présente comme une alternative à Rue89 et Mediapart, et va faire appel, notamment, à des intellectuels de droite« . On en sait plus sur Electron Libre, qui avait interrogé avant l’été les fondateurs du futur site, Jean-Sébastien Ferjou et Pierre Guyot. Le premier est passé par LCI, le monde est petit, tandis que le second est plutôt orienté radio (RTL, Europe 1…). Sur la forme cela s’annonce intéressant : « Nous avons parfois l’impression que les projets de site d’info sont lancés sur le web faute de mieux. Or, les possibilités du web sont loin d’avoir été vraiment exploitées par les pure players français et notre approche de journalistes audiovisuels fait vraiment la différence. »

Libéral pur jus et enchanteur du Net

Sur le fond, les fondateurs rechignent à confirmer l’orientation à droite du média. Sauf que si on ne sait pas combien Arnaud Dassier va miser, on peut voir dans sa présence une confirmation. Pour ceux qui ne connaîtraient que papa, sachez que dans la famille Dassier le fils est étiqueté ultra-libéral dans un portrait croustillant de Marianne : encarté au Parti Républicain, après un passage aux cabinet ministériel d’Alain Madelin de 1993 à 1995, il devient délégué général d’Idées Actions, le think tank de son mentor.  »La campagne de Jacques Chirac de 1995, ou je dirigeais une poignée de jeunes militants UDF, reste mon meilleur souvenir politique et m’a valu d’être le plus jeune élu de Paris, et adjoint au maire du 9ème arrondissement« , raconte-t-il sur son blog.

Mais c’est sur le Web qu’il commence vraiment à faire parler de lui, avec sa société au nom équivoque : Les Nouveaux Enchanteurs. Le site satirique Gauche Story, où l’on suivait les tribulations de Lionel, Arlette, Robert, Noël façon télé-réalité ? C’était lui. Le cybersquattinq d’Edouard Balladur, le site avecchirac.com et bilanjospin.com, dont Libé se faisait l’écho en 2002 ? Encore lui. Mais son coup de maître, c’est l’organisation de la campagne net de Sarkozy en 2007. Forcément, sa boîte prend rapidement de la valeur, et finit par attirer l’attention de The Marketing Group, qui fusionne avec elle pour 1 280 000 euros. Un matelas confortable pour investir aujourd’hui dans Atlantico.

« En tant que président de l’UMP, Nicolas Sarkozy a été pionnier en matière d’utilisation d’internet et de l’e-marketing depuis 2005 (campagnes d’e-mailing, achat de mots clés google, mise en place d’un système d’e-crm, pétitions, opérations de mobilisation, explosion des soutiens et adhésions via internet, e-fund raising, etc…). Il est le premier homme politique à accepter d’être interviewé par un blogueur, Loic Le Meur », rappelle-t-il sur son blog en août.

Contrer la gauchosphère

Un billet très remarqué et titré : « Sarkozy le Président low tech, petite histoire d’un formidable gâchis, ou le naufrage digital de la droite française. » Il y revient sur les sorties anti-internet de certains cadors de l’UMP, des ratés comme le lipdub du gouvernement, ou encore le casus belli de la loi Hadopi. Ajoutons la gabegie du site France.fr, qui a coûté près d’1 millions d’euros pour planter dès son lancement. Et en plus est quasiment exclusivement consacré à Paris au détriment notamment de Marseille, notait Arrêts sur images, également auteur d’une enquête sur ce ratage en beauté.

Bref. Arnaud Dassier a beau candidater à l’occasion pour de juteux contrat avec des ministères français, cela ne l’empêche pas de récidiver ce mois-ci en dénonçant l’Usine à Médiocre Propagande. Une manière de faire apparaître Atlantico comme le sauveur ? Du côté de la droite, qui se sentait cernée de toute part par la « gauchosphère » (l’expression est de Benjamin Lancar, bouillant chef de file des Jeunes UMP), on doit souffler un peu. Enfin Internet accouche d’autre chose qu’un « site de ragots » dont on n’aura pas à dénoncer les « méthodes fascistes« …

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Commentaires

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  1. Dominique Dominique

    Ben un mec de droite qui vient piétiner les plates-bande de la gauche (sites Intrenet à foison), ça équilibre un peu non ?
    Ou bien seule la Gauche a-t-elle le droit d’intoxiquer les Français ?
    Au lieu de critiquer la forme, donnez-nous des arguments sur le fonds.
    Et en moins de 10 pages si vous pouvez. Enfin une adversité visible dans le même monde. on va pouvoir avancer.

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  2. Hallain Hallain

    C’est amusant. Pour “riposter” à un site qui fait du journalisme d’investigation, il faudra donc que les journaliste de ce futur site fassent, également, de l’investigation.
    C’est à dire un vrai métier de journaliste…
    La distinction entre “droite” et gauche” n’a pas vraiment de sens lorsqu’il s’agit de faire son métier de journaliste!
    Ces futurs journalistes de ce futur site concurrent de Madiapart, Dassier et compagnie, devraient donc faire de l’investigation “de droite”?. Qu’est ce que cela peut bien vouloir dire???
    Certes on sait bien que Dassier père était un journaliste émérite de la télé de droite (là, pas question “d’investigation journalistique”, d’enquête quelconque, mais tout simplement de propagande : Dassier père y avait une belle place et se débrouillait comme un chef). Mais s’il s’agit, comme on l’annonce, de concurrencer Médiapart sur son terrain, ce n’est sans doute pas ce qu’il faudra se contenter faire!

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