La Provence et Nice-matin encore dans la tourmente

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le 27 Juin 2012
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La Provence et Nice-matin encore dans la tourmente
La Provence et Nice-matin encore dans la tourmente

La Provence et Nice-matin encore dans la tourmente

Une bombe. Le groupe belge Rossel, qui était depuis 8 mois en négociation exclusive avec GHM (Groupe Hersant Média) actionnaire entre autres de La Provence et de Nice-Matin vient d'annoncer dans un communiqué s'être définitivement retiré. Rossel rejette la responsabilité de cet échec sur le syndicat CGT-Filpac – le bien connu "syndicat du livre" – des journaux GHM de l'est de la France et de Nice-Matin. Celui-ci a refusé de signer le plan social proposé par Rossel, qui prévoyait 225 suppressions de poste (sur 650) pour restructurer ces titres de presse en difficulté. Un aval dont il avait fait un préalable avant tout accord avec GHM.

Déjà, la semaine dernière, le patron de Rossel, Bernard Marchant, avait quitté la table des négociations. Les salariés des journaux GHM de l'est (l'Union de Reims, l'Est-Eclair, l'Aisne Nouvelle, l'Ardennais) avaient alors voté par referendum pour demander à le Filpac de revenir dans la négociation. Le syndicat national des journalistes (SNJ) et le SNJ-CGT appelaient de leur côté les pouvoirs publics à intervenir dans ce dossier. Les plus optimistes avaient espéré un coup de bluff de la part des Belges. Mais cette fois, c'est terminé, Marchant a repris le Thalys, avec un billet simple.

L'idée de faire un grand groupe de PQR détenu à 50/50 avec la Voix du Nord – aujourd'hui détenue par les Belges – et les titres GHM (La Provence, Nice-Matin, journaux de l'Est) est donc morte. C'est la deuxième fois que le groupe famillial belge, après avoir abandonné l'an dernier à la même époque un projet de rapprochement avec La Montagne, fait demi tour dans la dernière ligne droite. La conjoncture économique qui a empiré, dès deux côtés du Quiévain, la très mauvaise réputation du syndicat du livre, les incertitudes sur le nouveau pouvoir politique en place, tout ça a fait partir Rossel en courant.

 

 

 

 

Incertitudes sur le dépôt de bilan

Et maintenant ? Dans un communiqué publié dans la foulée de celui de Marchant, le directeur général de GHM directeur général de GHM Dominique Bernard, qui accuse aussi la CGT d'avoir été le deal breaker, indique qu'il va "reprendre des discussions avec (ses) banques créancières afin d'examiner les conséquences de l'abandon du projet avec Rossel". Compte tenu de son très lourd endettement (plus de 200 millions d'euros), des quelques maigres actifs dont GHM s'est récemment séparé (journaux tahitiens, la petite maison d'édition les Editions des falaises), des mauvais chiffres de la PQR en ce début d'année, à la fois en pub et en diffusion, il n'y a aujourd'hui pas beaucoup de plans B pour GHM.

 

 

Et du coup, le groupe se dirige de plus en plus vers un dépôt de bilan. Après avoir liquidé la Comareg l'an dernier, puis déposé le bilan de son quotidien rouennais Paris-Normandie (actuellement en redressement judiciaire jusqu'à fin juillet), ce serait un nouveau coup terrible pour ce groupe de presse. La décision d'un dépôt de bilan ou pas et de son périmètre (tout le groupe ou juste le pôle des journaux de l'Est) sera prise dans les jours qui viennent.

La Provence en une

En tout cas, quelles que soient les décisions prises par la justice, Philippe Hersant ou ses banquiers vont vraisemblablement se diriger vers une vente du groupe par appartement. Et le premier sur la liste est le quotidien La Provence, qui fait figure de bon élève dans ce groupe. Malgré une diffusion en baisse année après année, il gagnait encore de l'argent l'an dernier, et son syndicat majoritaire n'est pas la CGT mais FO. Héritage de Gaston Defferre qui, lorsqu'il possédait le Provençal avait viré les "rouges" pour les remplacer par FO, comme il avait tenté de le faire sur le port.

Le quotidien de l'avenue Salengro est un des derniers bijoux de la famille Hersant à avoir un peu de valeur, famille dont le chef Philippe et actionnaire majoritaire de GHM s'est exilé en Suisse il y a quelques années et où il a constitué tranquillement un gentil petit groupe de presse Editions Suisse Holdings autour du lac Léman, là où il réside. Pas sur que ses banquiers et l'État français, qui va devoir payer la casse sociale, ne le laissent néanmoins filer sans mettre la main à la poche. Encore un nouveau dossier sur le bureau encombré de Montebourg. Et silence radio à Marseille, contrairement par exemple à la maire socialiste de Reims Adeline Hazan, qui a déploré une "très mauvaise nouvelle pour l'emploi et l'avenir de la presse régionale".

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Commentaires

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  1. Anonyme Anonyme

    Il serait dommageable pour la démocratie que La Provence soit bradée.
    Il faut néanmoins dire que la Direction de ce quotidien ne fait aucun effort pour rendre le service politique objectif. Tout y est orienté au profit d’un engagement aveugle partisan favorable à l’UMP locale. Il est vrai qu’en échane, GAUDIN et autres caciques UMP y achètent des pages entières de publicité ou de publications appels offres.

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  2. jexprime jexprime

    Cest marrant. Je pense exactement le contraire. La Provence vendu à la communauté urbaine et au conseil General. On n’a pas les mêmes codes de lecture ou alors on n’a pas la presse qu’on aime !!!

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  3. Ricou 24. Ricou 24.

    C est triste pour la ville et la région,triste pour les familles.
    Par contre l actionnaire n est plus dans le coup,ll n est plus d époque,trop politique,trop riche,d une éducation depassée.
    Vive Masactu,(d ailleurs donnez un peu en passant par l icône à disposition,tout travail mérite salaire.)
    365 provence c est 365 € par an!

    Ricou 24.

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  4. Anonimous 13 Anonimous 13

    qu’ en pensent ( tic et tac ) !

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  5. athe athe

    Des villes comme Marseille ou Lyon (le Progrès) méritent quand-même autre chose que ces feuilles de chou de province. C’est tout simplement indigne.
    En ce qui concerne Marseille, il faudrait un grand quotidien ouvert le monde méditerranéenne qui s’adresse aux lecteurs des deux côtés de la méditerranée. Si Marseille veux vraiment jouer un rôle stratégique et profiter de sa situation géographique, il faudra un jour une presse capable de suivre. Les histoires de clocher n’intéressent personne, et s’il y avait pas l’OM – sujet justement fédérateur – La Provence n’existerait probablement plus depuis longtemps.

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  6. bonjour bonjour

    le contenu de la provence rase les paquerettes.c’est devenu un journal populiste que je n’achète plus depuis longtemps.

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  7. bonjour bonjour

    le contenu de la provence rase les paquerettes.c’est devenu un journal populiste que je n’achète plus depuis longtemps.

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  8. Simon L Simon L

    Les journaux de Marseille n’ont jamais été dirigés par de ” vrais” patron de presse. D’abord Defferre pour commencer qui les a instrumentalisé pour ses intérêts politiques et puis Hersant pour finir, le champion de la ” presse couchée devant tous les pouvoirs”. Mal barrée cette presse et ces journalistes qui récoltent ce qu’ils acceptent depuis des décennies. Certains ont commencé leur ” carrière” sous Defferre et finissent sous Hersant, faut le faire ! Je suis d’accord avec Ricou, vive Marsactu, il faut tourner cette page et inventer autre chose.

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  9. poalagratter13 poalagratter13

    La disparition de La Provence est le seul espoir que puisse naître en Provence une presse moderne, ouverte, éclairante, critique. Les contenus de La Provence montrent le mépris intelectuel dans lequel ses dirigeants et scribouillards (à part JJF)tiennent les provençaux et les marseillais en particulier (nous aurions le profil d’abonnées aux virages du Vélodrome, doublés de turfistes-boulistes avec un goût prononcé pour le macabre).

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  10. emmanuelle emmanuelle

    Lectrice de LA PROVENCE,depuis plus d’une décennie – y compris en versions Le Provençal et Le Méridional – je pense que ce journal a creusé sa propre tombe en délaissant ses lecteurs au profit de ses actionnaires.

    Les pages se remplissent avec les articles de complaisance, copié/collé des amis des journalistes.

    Le top de ce mépris du lectorat est ce petit supplément appelé pompeusement “Sortir”.

    “Sortir Marseille” serait plus adéquat, car il se consacre pratiquement qu’à Marseille – même le plus petit événement, oubliant qu’il est diffusé en toutes éditions de La Provence y compris aux zones rurales ou il reste encore des lecteurs traditionnels de La Provence.

    Personnellement, à l’heure de l’info en continu du Parisien sur mon Iphone, La Provence est devenue archaïque car La Provence est toujours dans le 20siècle.

    Je le regrette, car dans le passé, il y avait de bons journalistes et non des copieurs/colleurs.
    Se targuant d’être un média de proximité, La Provence a aussi délaissé un cœur de cible traditionnel : le monde rural. Dans mon coin, les 64.000 habitants des Alpilles ont droit à une seule page, mais les Arlésiens (50.000) à quatre.

    Le site laprovence.com est très esthétique. Mais quand habite pas la ville d’une édition, on n’y trouve aucune info.

    La Provence se sent toujours incontournable et regarde son avenir dans un rétroviseur. Je suis d’accord avec poalagratter13, si La Provence continue à perdre tous ses lecteurs, il naîtra un nouveau support avec de jeunes journalistes qui feront le vrai métier que ceux d’aujourd’hui ont oublié : celui d’intéresser et de fidéliser les lecteurs. Si La Provence disparaît, au moins j’économiserai l’abonnement que j’ai maintenu, depuis plus d’une décennie, à ce que fut le journal lorsqu’il s’appelait Le Méridional et Le Provençal !

    Dommage, je garde un bon souvenir de feux Le Provençal et du Méridional, époque ou les journalistes allaient sur le terrain et ne copiaient/collaient pas les textes de leurs copains.

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  11. Alain Alain

    A Emmanuelle:

    La Provence a délaissé et ne comprend même plus son lectorat traditionnel et aucunement ceux des régions rurales.

    D’ailleurs, je déduis de tous les commentaires sur Marsactu qu’ils vont plus ou moins dans ce sens . Concernant le site, c’est vrai La Provence commet la même erreur de consacrer ses onglets uniquement aux villes de ses éditions. La seule démarche intelligente du site, c’était l’an passé, lorsqu’ils ont envoyé des Provençaunautes se balader hors des chemins battus. J’avais lu avec intérêt les articles liés à de petites manifestations de villages des Bouches du Rhône. Cela a peut-être coûté des litres d’essence à La Provence, mais au moins cela valait le coup de suivre leurs aventures sur nos Iphones !

    Personnellement, je pense que La Provence se préoccupe plus de ses actionnaires que de ses lecteurs et sans doute que, par économie, les journalistes sont effectivement tentés par le copier/coller qui leur permettent de rédiger plus d’articles en un rien de temps et sans consommer de l’essence. Le problème est que cela se sent !!!

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  12. renard renard

    Bonjour
    Il y avait longtemps que je n’étais plus passé sur des forums.
    Mon souhait, bon débarras la provence.com qu’il disparaisse n’est pas une grosse perte,le jour ou ce sera fait j’allumerais un cierge .

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  13. Anonyme Anonyme

    Il est toujours désolant de voir disparaitre un journal .
    Les lecteurs de La Provence aujourd’hui ont le même droit à l’information , que les pseudos intellectuels participants à ce forum .
    Je regrette certains propos qui se félicitent de la disparition d’une presse qui ne leur convient pas … Danger !!!
    Je ne lis, ni n’achète La Provence car je ne me retrouve pas dans son contenu ,mais je maintiens que museler un mode d’ expression soit par souci de rentabilité ou par choix politique, relève du despotisme .

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