La préfecture ouvre ses portes aux défenseurs du Grand conseil de la mutualité

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le 8 Nov 2011
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Salariés, représentants de mutuelles, usagers, élus et même des Fralibiens : plus d’une centaine de personnes ont répondu à l’appel à manifester devant la préfecture pour la défense du réseau de santé du Grand conseil de la mutualité (1200 salariés, 2000 patients, 11 centres de santé, des centres dentaires, d’optique, des pharmacies, une clinique, un foyer pour personnes âgées…). En attendant la décision du tribunal, qui devrait tomber demain aux alentours de midi suite à une audience du GCM ce mardi pour se déclarer en cessation de paiement face à un déficit de 4,5 millions d’euros prévu en 2011, une délégation a été reçue à la préfecture des Bouches-du-Rhône.

Secrétaire de la CGT et représentante des salariés auprès du tribunal, Hélène Honde se réjouit de ce premier pas. Présidente du comité de défense de la clinique Bonneveine, Jacqueline Mauric insiste elle sur le maintien de cet établissement voué à la fermeture par la direction :

Du côté des élus, le président du groupe communiste au conseil général Jean-Marc Charrier rappelle que « le président Guérini a adressé un courrier au préfet pour lui dire qu’il était prêt à accompagner le GCM. La région semble prête également, mais ce n’est pas une compétence directe des collectivités, l’essentiel doit venir de l’Etat. Aujourd’hui, malgré nos interpellations, nous n’avons pas de réponse ».

La table ronde, espèrent les salariés, devrait permettre de lever l’ambiguïté sur les engagements des uns et des autres. Une chose est sûre : le soutien financier des mairies ne pourra être « qu’à la marge, dans certains investissements. Au moment où l’on prive les communes de ressources, on ne peut pas se retourner vers les maires pour assurer la santé de la population », tranche Jean-Marc Charrier.

« A chacun ses responsabilités », confirme le maire de Gardanne Roger Meï (PCF). « Les mairies qui en ont les moyens (Gardanne, Miramas, Port-de-Bouc, Martigues, Berre) mettent déjà la main à la poche, en prêtant des locaux ou en prenant en charge certains frais. Et la période n’est pas favorable à ce que les collectivités trouvent des marges de manœuvres », abonde vice-président de la communauté urbaine et premier adjoint à la mairie de Septèmes-les-Vallons Patrick Magro (PCF toujours).

Ni à ce que l’Etat casse sa tirelire, si l’on en croit les plans d’austérité successifs ? « Les centres de santé répondent aux besoins d’une partie de la population qui ne pourrait pas se soigner s’ils n’existaient pas. A Port-Saint-Louis, le premier établissement est à 40 km, le centre accueille 83% des habitants. Nous ne pouvons pas accepter que cet outil disparaisse, ce serait mettre en situation de précarité sanitaire toute une population », souligne Jean-Marc Charrier. Même défense chez le maire de Gardanne : « Dans une ville ouvrière comme la notre, les difficultés sont telles qu’il faut préserver ce qui vient en aide aux plus précaires ».

Médecin pendant 30 ans à Paul Paret (15e arrondissement de Marseille), Patrick Magro va plus loin : « nous avons dans les Bouches-du-Rhône quelque chose de tout à fait exceptionnel qui est la rencontre de professionnels engagés, du mouvement mutualiste et de collectivités. J’ai bénéficié de cette extraordinaire liberté d’exercer hors de la perspective du gain d’argent, car les médecins sont payés à la fonction et non à l’acte, ce qui laisse le temps de faire de la prévention etc.

« Et le réseau de santé, qui est de haute technicité, n’accueille pas que les plus pauvres, il y avait dans ma clientèle des gens de toutes origines. Ce sont des lieux de mixité, de rencontre, je dirais même d’intégration républicaine et les pouvoirs publics seraient bien inspirés de ne pas en rester à une logique comptable. Quand on regarde tout ça, quelques millions d’euros à l’échelle d’un département, d’une dizaine de villes… »

Actualisation le 9 novembre : le tribunal de grande instance a nommé un administrateur judiciaire qui supervisera le redressement pendant 6 mois, période renouvelable une fois (voir le communiqué de la présidente du conseil d’administration du GCM)

Un lien Grand conseil de la mutualité : la direction sort de son silence, sur Marsactu

Un lien Le Grand conseil sur la voie de la cessation de paiement, sur Marsactu

Un lien Centres mutualistes : les pistes pour les sauver, sur Marsactu

Un lien Le rapport Acker, qui fait le point sur les possibilités de financement public des centres, sur Marsactu

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